Mort de Robert Morales (1959-2013)

[FRENCH] Nous apprenons ce jeudi la disparition du scénariste de comics Robert Morales. L’auteur était connu des fans de Marvel pour avoir écrit il y a une dizaine d’années quelques épisodes de Captain America qui, rétrospectivement, auront laissé leur marque sur le personnage et sur l’univers de cet éditeur.

C’est fin 2002 que Robert Morales, ancien collaborateur d’Heavy Metal, a fait irruption sur la scène mainstream, après avoir collaboré avec le dessinateur Kyle Baker. C’est avec ce dernier qu’il propose à Marvel une histoire de Captain America d’abord supposée se dérouler « hors continuité », dans laquelle l’armée américaine crée un super-soldat noir pendant les années 40, à base d’expériences et de manipulations totalement indigne. Ce projet, clairement encouragé par Joe Quesada et Bill Jemas, va devenir la mini-série Truth: Red, White & Black. Isaiah Bradley, la création de Morales et Baker, va cependant être installée dans l’univers Marvel proprement dit. Même si le personnage restera au second plan, il va devenir le symbole de l’exploitation des noirs en Amérique. D’autres auteurs l’utiliseront ainsi dans certains occasions (comme le mariage de Black Panther et Storm, où Isaiah est invité) et on lui forgera un héritage (le personnage de Justice, son fils, dans la série The Crew, puis son petit-fils Patriot dans Young Avengers).

Après Truth: Red, White & Black, Marvel propose à Morales de reprendre la série Captain America (version Marvel Knights). L’auteur va conserver une ligne très politisée. Dans ses épisodes (dessinés par Chris Bachalo) le héros est appelé comme juge au camp de Guantanamo, là où sont détenus les prisonniers capturés en Afghanistan. Dans Captain America #27-28 (2004) Morales décrit la rencontre entre Captain America et une version alternative, plus positive, d’Isaiah Bradley. Dans cette courte saga dessinée par Eddie Campbell, l’auteur réunit subtilement les conditions pour que Captain America puisse remonter dans le temps et empêcher les attentats du 11 septembre (on aperçoit les tours, intactes, dans la scène finale qui se déroule en 2004).

La production « comics » de Robert Morales est relativement réduite dans le temps (elle s’étale en gros sur une année et demi) et ne totalise qu’une quinzaine de fascicules. Mais néanmoins malgré ce passage éclair Morales sera arrivé à laisser une marque durable, avec un ton politique très reconnaissable, dont les traces indirectes se font encore sentir de nos jours dans des épisodes actuels.

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