Paris Comic Con 2015 : Où sont les comics ?
23 octobre 2014[FRENCH] C’est ce matin que Reed Exposition présentait les premières grandes lignes du Paris Comic Con, manifestation qui sera lancée fin 2015, à la Grande Halle de la Vilette, sur les cendres de l’ancien Comic Con organisé jusqu’en 2013 en parallèle de Japan Expo. Avec ce nouvel acteur, les choses ont été revues à la hausse, bien qu’il reste à voir précisément la place réelle qu’occuperont les comics là-dedans.
Le Comic Con est mort, vive le Comic Con ?
Pendant une partie de la présentation, on a pu assister à un curieux discours bicéphale, qui ne parlait pas de la même chose. Les gens de Reed Expositions expliquaient clairement ouvrir un nouveau Comic Con (leur 23ème dans le monde) et s’allier pour cela à JTS, la maison-mère du Japan Expo, manifestion qu’ils admiraient. Pas un mot de la part de Reed sur l’existence antérieure du Comic Con France. Jusqu’à l’année dernière le Comic’ Con, c’était (en France) la manifestation sœur de Japan Expo, organisée à Villepinte par JTS Participations. 2013, l’année du 5° anniversaire avait été annoncée comme l’année du bilan… Sans qu’aucun chiffre précis n’ait été annoncé (les entrées ont toujours été confondues avec celles de Japan Expo), le fait que JTS décide de « passer son tour » en 2014 et se sépare des équipes en place, pour se « donner le temps de la réflexion », peut difficilement être interprété comme signe d’un bilan excellent. Pas un mot de la part de Reed, donc, mais Thomas Sirdey, co-fondateur de JTS et partenaire du nouveau Comic Con, revint plusieurs fois pour en parler comme d’une réussite qui était arrivée aux limites de ce que pouvait faire l’organisateur et nécessitant un « reboot ». Pour Reed, c’est la création d’un nouveau rendez-vous, pour JTS c’est un reboot et si cette question sémantique peut paraître mineure, elle révèle finalement des ambitions très différentes de la part du nouvel organisateur…
De l’ambition, mais des comics ?
35.000 fans. C’est le chiffre annoncé, espéré, par Antonio Morais, le nouveau directeur du Paris Comic Con, tout en plaisantant sur le fait qu’après tout il ne s’interdit pas d’atteindre une fréquentation double. Le chiffre peut faire rêver, aussi, l’amateur de comics qui n’a jamais connu, en France, une manifestation de cette ampleur. 35.000 fans, il y a de quoi mettre la barre haute et changer d’échelle. Mais cela implique des choses. Les premiers partenaires annoncés sont donc (entre autres) Canal +, France Télévision, Warner, Pathé-Gaumont, MTV, Game One… On ne peut pas dire que les éditeurs de BD soient omniprésents dans les références déjà connues (même si, n’en doutons pas, ils seront pour la plupart d’entre eux présents à terme, mais il reste à dire de quelle manière). Pour l’instant, l’argument tient plutôt de « puisque Warner et Disney aussi (de manière moins avancée pour ce dernier) sont de la partie, les comics suivront ». C’est un peu la même chose pour le comité de pilotage, surnommé les « chevaliers » du Comic Con: Philippe Goethals, Marcus, Fred Benudis et Patrice Girod qui tour à tour sont venus expliquer qu’ils étaient geeks avant que le mot soit courant. Mais le profil reste quand même plus orienté vers le cinéma et les jeux… Même si Fred Benudis a montré son exemplaire (jamais ouvert) de la mort de Superman. Lance Fensterman, vice-président de ReedPop, soulignait que les comics sont au cœur des événements de Reed, que tous les autres univers représentés dans la convention en découlent… Les 35.000 fans ne seront donc pas que des collectionneurs de vieux papiers. Le nouveau Comic Con laissera la part belle aux films, aux séries TV, à la musique même. Ce qui n’est pas déshonorant en soi. Et une artist alley est déjà formellement annoncée, même si par la force des choses on ignore encore qui s’y trouvera. Cependant, ceux qui s’attendraient à une manifestation 100% comics et qui pestaient de croiser des acteurs de séries dans les allées de Villepinte doivent se préparer à une célébration des cultures geeks dans laquelle les comics seront l’un pôle. Cela va mieux en le disant. L’audiovisuel, lui, en sera assurément un autre.
Dans une lointaine galaxie ?
D’ailleurs, un nom était répété des dizaines de fois ce matin pendant la présentation : Star Wars. Et Reed aurait tort de se gêner en la matière puisque non seulement il y a le calendrier (la sortie d’un nouveau film Star Wars fin 2015) mais que Lance Fensterman s’occupe par ailleurs de la Star Wars Celebration. C’est de bonne guerre donc… Qui plus est les supports sont poreux, Star Wars existant un peu sur toutes les formes. On reste cependant dubitatif devant une petite phrase de Patrice Girod, fan de Star Wars s’il en est, qui, se laissant emporter par son élan, fini par lâcher… qu’avant Star Wars les comics n’avaient aucune reconnaissance (?). C’était dit sans méchanceté et c’était clairement l’expression d’un uber-fan de Star Wars. Mais enfin c’est pour le moins exagéré. Si bien qu’à un moment, d’ailleurs, dans l’assistance, la question fusera : « Vous parlez beaucoup de Star Wars… Et Star Trek alors ? ». Après quelques rires, Lance Fensterman répondra ce qui s’impose : « Nous nous adressons à toutes les tribus, nous ne voulons laisser personne derrière ».
Un projet à préciser
Un an jour pour jour avant l’ouverture des portes, le programme est à son stade embryonnaire (ce qui n’a rien d’anormal). Il est donc normal qu’on ne sache pas tous les détails de la manifestation. Certains sont tout simplement en train de s’écrire. Qu’il y ait de « l’œcuménisme » et que la manifestation ne soit pas obsédée par les seuls comics, cela peut même avoir bon nombre d’avantages. Ce serait être sectaire de vouloir seulement 35.000 fans de comics et, dans l’idée, rameuter le grand public ou celui des films, c’est aussi s’adresser à des gens nouveaux que les éditeurs, s’ils décident de rejoindre la manifestation, pourront toucher. Néanmoins, ce matin, on ne pouvait constater qu’une chose : les noms des partenaires ciné/TV et leur participation sont déjà bien rodés. Sur l’aspect comics, Reed Expositions a un an pour remplir le programme et il y aura, forcément, d’autres rendez-vous pour évoquer tels auteurs ou tels éditeurs. Aujourd’hui, cependant, l’organisateur ouvre déjà les réservations pour les « Pass » sur trois jours (49 euros). Mais, concrètement et sans parler de réduire le monde aux seules BD, les fans de comics auront besoin d’en savoir un peu plus avant de s’engager à l’aveuglette pour un passe sur trois jours. On imagine mal comment les organisateurs pourraient faire l’économie d’un nouveau rendez-vous d’ici quelques mois pour préciser ce volet qui, s’il ne drainera pas à lui seul les 35.000 fans espérés, demeure important sur cette thématique…
[Xavier Fournier]
Perso, je me demande où est Comic Box. En tant qu’abonné, c’est pénible de le voir en kiosque et de ne toujours pas l’avoir dans ma boîte aux lettres. C’est de pire en pire. Vous voulez vraiment qu’on arrête les abonnements ? Parce que à ce que je vois, je ne suis pas le seul que ça énerve.
Bertrand. Primo, ce serait plus logique de poster ça sous le sujet concerné (CB 91). Secundo, cette page est celle de la rédaction. C’est à dire des gens qui font les articles. Nous avons des gens qui l’ont dans leurs kiosques, d’autres qui ne le trouvent pas dans leurs kiosques et qui parlent de s’abonner. Certains abonnés l’ont, d’autres ne l’ont pas. Et là pourtant tout simplement tous les magazines sont envoyés en même temps. Donc oui, vous pouvez dire à un type qui écrit un article sur le Comic Con que vous ne l’avez pas reçu, on ne s’en moque pas mais… c’est précisément comme quand le réseau de votre portable fait des siennes. Vous n’y pouvez rien. A défaut nous vous invitons à faire part de votre expérience sur la page FB de Panini, qui est en prise directe avec le prestataire.
Très bien. Merci pour cette réponse hautaine qui se fout du lecteur. Quand j’ai contacté les responsables des abonnements, j’ai eu affaire à des gens qui connaissaient à peine le magazine dont je leur parlais. Résultat des courses, je n’ai jamais reçu le numéro qui devait m’être renvoyé et je l’ai acheté en kiosque. Alors avant de donner des leçons et de ne pas tenir compte des avis de vos lecteurs (il suffit de lire les échanges sur votre site pour voir que vous supportez mal la contradiction), essayez d’être irréprochables. Ce n’était peut-être pas le meilleur endroit pour vous en parler, ok. C’est la page de la rédaction ? La belle affaire. La rédaction peut parfois éviter de monter sur ses grands chevaux et remonter aux personnes concernées, cela peut éviter de faire perdre des lecteurs. En tout cas, suite à votre réponse pleine de morgue, je m’engage à ne pas renouveler mon abonnement. Pour l’achat en kiosque, on verra. Ça dépendra de l’humeur. Dommage, car le boulot est vraiment bon. Mais faut mettre de la glace sur vos chevilles, les gars. Le marché est concurrentiel et c’est parfois bien de considérer le lecteur comme autre chose qu’une pompe à fric. Je m’en fiche que Comic Box soit distribué par Panini. Quand je ne reçois pas mon Comic Box, c’est à vous que j’en parle. C’est à vous de remonter l’info à Panini. Sur ce…
Bertrand, il n’y a pas de réponse hautaine dans le fait de vous dire que nous n’avons absolument aucune prise sur la distribution du courrier, une fois que la livraison est faite (mais, oui, on pourrait vous mentir et dire qu’on vient de passer un savon à un responsable imaginaire, ce serait se foutre de votre figure et justement vous prendre pour une « pompe à fric », ce que nous ne faisons pas). Donc, oui, surtout, ne renouvelez pas votre abonnement s’il est mal distribué dans votre secteur et si vous n’y trouvez pas votre compte. Mais, non, nous n’avons pas le numéro de téléphone du prestataire postal vous concernant, avec la meilleure volonté possible et des chevilles normales. Maintenant si nous comprenons le mécontentement à la source, « traiter les gens » pour se défouler, cela ne fait pas avancer les choses.