Avant-Première VO: Review Infamous Iron Man #2
21 novembre 2016Passé du côté de l’héroïsme, Doctor Doom suscite des réactions des différents camps. Il y a la Chose qui, revenue sur Terre, compte bien régler un ou deux comptes avec l’homme à l’armure grise. Et puis il y a l’autre côté, la communauté des super-vilains, symbolisée ici par le Mad Thinker… Les différentes factions se rejoignent sur un point: Doom du côté des anges ? Ils n’y croient pas.
Infamous Iron Man #2 [Marvel Comics]
Scénario de Brian Michael Bendis
Dessins d’Alex Maleev
Parution aux USA le mercredi 16 novembre 2016
Revenu sur Terre à la faveur de Civil War II, Ben Grimm s’est trouvé une nouvelle occupation : le voici désormais agent du S.H.I.E.L.D et bien décidé à mettre la main sur l’ancien ennemi juré des Fantastic Four. C’est à dire que, plus qu’une retombée de Civil War II, l’arc naissant semble avoir le potentiel de servir d’épilogue à certaines choses restées en l’air depuis Secret Wars. Car Infamous Iron Man est une série solo Doctor Doom qui ne dit pas son nom. Comprenez par là que, pour l’instant, ce cher Victor ne fait pas réellement usage de l’identité d’Iron Man, pas plus que les autres ne le considèrent dans ce rôle. Mais si la couverture est punchy, tandis que la scène d’ouverture montre un Grimm brutal, prêt à pas mal de choses pour mettre la main sur Doom (quitte à détruire certaines pièces de musée à la manière d’un barbare, ce qui semble un peu too much par rapport au caractère habituel du héros)… Ce deuxième numéro est d’un calme surprenant. D’abord, le clash la Chose/Doctor Doom n’a pas réellement lieu ici. Ce sera (sans doute) pour la prochaine fois. Ensuite, Victor est bien impliqué par ailleurs dans quelques scènes de castagne mais dans une ambiance relativement atonale. Quand il est en armure, Doom n’est pas réellement en danger. On comprend qu’à un certain niveau Bendis nous explique qu’il est désormais faible dans ses phases civiles, parce qu’il sort de sa coquille, que faire confiance aux autres le rend vulnérable. Bien entendu, Bendis en profite pour nous donner beaucoup de dialogue. Mais c’est un peu surprenant dans le sens, où, maintenant que Doom veut faire le bien, on s’attendrait à ce que les choses explosent un peu de partout et qu’on ne sombre pas dès le #2 dans l’introspection.
« Making sure no harm will come to others is relatively new to me. »
Alex Maleev est d’une grande régularité, se prêtant à un jeu initié avant lui: donner à Doom les traits de Vincent Cassel. Si l’idée n’est pas de lui, il s’y prête très bien. Néanmoins il doit faire avec une difficulté supplémentaire par rapport à ses International Iron Man : Von Doom est un personnage moins expressif que Tony Stark. Que ce soit sur un niveau visuel ou pour le scénario, c’est là où « Infamous » patine un peu. Un bad guy qui s’essaie au rôle de héros, c’est un anti-héros et, normalement, quelqu’un qui s’affranchit des barrières habituelles de l’héroïsme. On nous montre bien ici, d’ailleurs, que Doom n’a pas encore pris certaines habitudes et qu’il lui faut consciemment se forcer à faire certaines choses. Mais si on compare, on est quand même loin de la gouaille d’un Superior Spider-Man. Bien sûr, Octopus ne voulait pas vraiment faire le bien. C’est une différence de taille. Mais l’égo de Doom devrait transparaître ici… Alors qu’une bonne partie de l’histoire, à ce stade, se limite à montrer que Victor voudrait bien avoir la vie de Tony (au point de tourner autour d’une de ses ex). Voir Doom en solo, c’est potentiellement quelque chose d’intéressant. Mais pour l’instant la chose est gérée avec trop de retenue. Peut-être que le #3, avec le véritable face-à-face impliquant Ben Grimm, réveillera les choses ?
[Xavier Fournier]