Review : Batman : Caped Crusader – Saison 1
31 juillet 2024Alors que le retour de Batman sur grand écran ne cesse d’être repoussé, Amazon Prime Video propose dès le 1er août la nouvelle série animée, avec aux commande Bruce Timm, J.J Abrams, Ed Brubaker et Matt Reeves. Une plongée dans un Gotham « Noir » et dans nos souvenirs d’enfance.
Crime story
Quand on évoque Bruce Timm, on ne peut s’empêcher de penser à la série animée Batman de 1992, à sa suite futuriste Batman Beyond et à son univers partagé avec notamment Justice League et Justice League Unlimited. Alors quand Max a annoncé en 2021 que Bruce Timm planche sur une nouveau projet d’animation Batman, les fans se sont réjouis. En collaboration avec les grosses pointures que sont le scénariste de comics Ed Brubaker et les réalisateurs J.J Abrams et Matt Reeves, Timm a donc développé un univers original pour le Chevalier Noir. Voulu plus « adulte », cette nouvelle incarnation de Batman lorgne du côté des polars, tant aimé par Brubaker. Mais tout comme la version de Matt Reeves, ce justicier n’en est qu’à ses débuts. Il est encore un mythe urbain, une légende que ni la pègre ni les forces de police du GCPD n’ont encore définie.
Réinvention(s)
Bruce Timm a pris l’option de situer son univers dans une époque assez « classique », voire rétro. Dans Batman, la série animée, il y avait déjà un esprit rétro pour l’architecture de Gotham, les véhicules, les tenues. Mais Batman et Robin opéraient avec des gadgets derniers cris comme des ordinateurs, des lasers… Ici, on est dans une époque plutôt années 30/40. Il n’y a qu’à voir les vêtements des policiers, de Renée Montoya, par exemple, ou même le costume de Catwoman, très années 50 avec sa tenue violette et sa cape verte. Alfred Pennyworth, le fidèle majordome de Bruce Wayne, est aussi plus rondouillard, comme il l’était dans les comics des années 40. Un choix pour mieux coller avec l’ambiance polar voulu dans la trame narrative de ces dix épisodes, mais qui ne sera pas du goût des fans les plus récents, habitués à un Batman plein de ressources technologiques. Son look évoque à la fois le costume de ses origines et celui arboré dans Justice League Unlimited (ses longues oreilles principalement). Les vilains sont aussi nombreux au cours de la série. Certains auront un look totalement différent de leur homologue de papier, notamment le Pingouin (étrange quand on sait que le personnage aura sa série TV à la rentrée). D’autres comme Harley Quinn ou Clayface profitent de ce « relooking » pour se réinventer. Pas mal quand on sait qu’ils ont eu de multiples incarnations depuis leurs créations respectives.
Bat-Emo ?
Les spectateurs avaient reprochés au Batman incarné par Robert Pattinson dans The Batman d’être un peu trop « emo » quand il était hors du costume. Avec l’implication de Matt Reeves, on aurait pu craindre que cette nouvelle version ne suive ce modèle. Au contraire, il ya une nette distinction entre Batman et son alter-ego Bruce Wayne. Oui, on utilisera cette ordre là car Batman est ici clairement le personnage principal et Wayne un simple masque. Il n’y a qu’à voir son comportement vis-à-vis d’Alfred dans la Batcave et le comportement qu’il arbore. Ça ne veut pas dire que les scénaristes ne s’amusent pas à mettre en scène Bruce Wayne. Il y a plusieurs récits où il est au coeur de l’intrigue, que ce soit par sa situation sociale ou sa vie amoureuse (parfois les deux). L’autre protagoniste majeur est Harvey Dent. Le procureur de Gotham City est le fil rouge de cette saison. Une facilité peut-être, tant le personnage a été utilisé ces dernières années dans les adaptations de Batman (The Dark Knight de Nolan, les longs métrages animés Le Long Halloween, Gotham Knights…). C’est une figure de l’univers DC qui se fond particulièrement bien avec cette ambiance polar, voulue par les créateurs. Harvey luttant encore une fois contre la mafia et la corruption au sein de la police de Gotham.
Le casting vocale est parfait, comme pour toutes les productions DC. Mais l’animation aurait peut-être nécessité un peu plus de « peps ». Notamment les scènes de dialogues qui sont un peu statiques, avec parfois un effet de décalage entre animation et voix. Lors des scènes d’action, les réalisateurs sont plus inspirés et nous offre des combats dynamiques et variés.
Si la comparaison est inévitable avec ses modèles, Batman : Caped Crusader n’a pas à rougir. Si son encrage dans une époque de grand banditisme la rend moins intemporelle que les autres, cette série sait capter l’attention des spectateurs par son ambiance sale et plus adulte. Attention, on ne parle pas de sexe ou de sang mais bien d’un scénario complexe avec une intrigue qui place ses pions pour arriver au grand final en deux parties. Et le teaser du dernier épisode annonce de belles choses pour la seconde saison…
Batman Caped Crusader – Disponible sur Amazon Prime Video dès le 1er aout 2024.
Crédits photo : © Disney / Marvel Studios