La mission de l’unité de Coulson est de mettre la main sur toutes les « anomalies » extra-humaines, qu’il s’agisse d’un méta-humain (comme dans l’épisode précédent) ou plus largement d’accessoires que les extra-terrestres, les dieux d’Asgard ou d’autres sources auraient pu abandonner sur Terre. Dans ce deuxième épisode pas de gars transformé en super-machine à tuer mais la démonstration que Coulson et ses ouailles ne vont pas s’en tenir aux rues de New York. A ce niveau-là, d’ailleurs, les scènes supposées se dérouler à l’étranger sont assez bien produites. S’il y a du trucage dans l’air, on est quand même dans un autre registre que l’île d’Arrow (un coup de photoshop sur l’île et trois camions pour simuler un camp mais ce n’est pas le même budget non plus sans doute). Là, le show fait moins cheap (l’intérieur de l’avion ne fait pas « made in carton ») et il faudra voir si le ce niveau de post-prod va se maintenir dans les épisodes suivants. Par contre la volonté scénaristique de tout vouloir lier dans une sorte de pot-pourri constant risque de devenir lassante. La semaine dernière ça en me gênait pas que les sujets du labo soient le résultat d’une sorte de mélange entre le sérum du super-soldat, de la biologie à la Hulk ou d’un soupçon d’Extremis (d’autant que c’était un peu raccord avec les derniers épisodes de Bendis sur Avengers, quand Hydra et Osborn commencent à imiter en masse les pouvoirs des Vengeurs). Par contre là le talisman est un truc lié à Hydra, option Tesseract, option Gamma et ce serait bien qu’à l’avenir, à chaque fois qu’on découvre un truc on n’ait pas droit à la rengaine « oh mon dieu c’est technologiquement lié trois sciences qui n’ont rien à voir« . Sinon tout va finir par se ressembler. Déjà que le jargon des laborantins geeks est assez peu supportable…
Des geeks à bord, il y en a trop. Pour une unité d’élite on a finalement au demeurant une pilote qui ne veut plus se battre (mais qui le fera quand même), un seul véritable agent de terrain et… trois geeks spécialisés dans des domaines divers, que ce soit la biologie, le hack ou la robotique. Au point que dès le premier épisode on aura compris que le personnage de Grant Ward (Brett Dalton) est exactement celui de John Casey dans Chuck, c’est à dire le vrai agent obligé de tolérer la présence d’amateurs en haussant les sourcils (mais en cachant un grand coeur, rassurez-vous les filles). Ce deuxième épisode a l’avantage d’aborder la question de front, Ward lui-même exprimant les mêmes réserves (à part la référence à Chuck). Ce qui fait que la grenade est en un sens grandement dégoupillée : le mauvais rapport de forces à l’intérieur du groupe est une situation connue des auteurs, qui ont bien l’intention de la gérer. J’ai quand même l’impression que cette abondance de personnages dans une fonction similaire organise un peu une fonction « sacrifiable ». Je ne serais pas très étonné qu’à terme un(e) des trois geeks passe l’arme à gauche ou qu’on ait un jeu de poupée russe (et que la taupe évoquée cette fois-ci ne soit peut-être pas celle qu’il semble).
Heureusement pour Ward, il a un réservoir de renfort, pardon, d’une « cavalerie », en la personne de Melinda May, l’agent engagée à l’insu de son plein gré et avec l’assurance que plus jamais elle n’aurait à se battre (pour une raison mystérieuse). Bien sûr, il semble qu’on soit en face d’un cas à la Spock (qui se disait n’éprouver aucune émotion mais finissait enragé ou amoureux dans la moitié des épisodes de Star Trek). Cette fois Melinda montre son côté badass, qui dépasse probablement celui de Ward. Melinda May est en fait une sorte de Black Widow bis (au point que je me demande vraiment pourquoi ils ne l’ont pas simplement baptisée Monica Chang, comme la Black Widow II des Ultimates Avengers, ce qui aurait en plus permis un certain lien avec Nick Fury). Ming-Na Wen est en tout cas crédivle dans ce rôle plus physique et ça nous change de toutes ces séries (comme Stargate Universe) où elle était en général une bureaucrate rigide. Il faut juste espérer que le secret qui la tient « officiellement » hors des batailles n’est pas trop cliché. Mais de tous les personnages du casting, Melinda May est sans doute, pour l’instant, celle qui supporterait le mieux d’apparaître dans une scène secondaire des films à venir.
Je ne sais pas si vous vous souvenez bien de Phil Coulson dans les premiers films de la Marvel mais cet agent du S.H.I.E.L.D. ressemblait à un comptable et était du genre à prendre la tête à Tony Stark ou à Thor pour des questions de règlements. Et là, d’un seul coup, les auteurs du show semblent avoir pris l’option d’en faire un gars systématiquement sympa et aussi détendu, aussi souriant que s’il revenait d’une prise record de ganja. Ce Coulson là fait systématiquement confiance à tout le monde (« tu fais partie de Rising Tide, cocotte ? Pas de problème je vais même droguer un de mes hommes pour te montrer qu’on est cool« ). Ainsi, cette fois, il embarque une ancienne conquête et tout un détachement à bord de l’avion. Là pour le coup le casting est moins probant car on a beaucoup de mal à prendre Camilla Reyes (Leonor Varela) pour une militaire crédible. Elle ressemble plus à un top model qui fournirait dans un surplus de l’armée. Pour en revenir à la confiance aveugle de Coulson, le reste de l’épisode consiste pour lui à faire confiance à une équipe dont il ignore tout en termes de résultats. J’ai quand même beaucoup de mal à croire que c’est le même personnage qui bloquait l’accès au marteau de Thor dans le film de ce dernier. Par contre à ce stade c’est peut-être voulu. C’est peut-être justement la manière des auteurs de nous montrer que ce n’est pas ce bon vieux Coulson. Alors d’un côté on évoque dans ce numéro une possible crise de la quarantaine mais pour les adeptes de la théorie de l’imposture (un LMD ? Un Chitauri/Skrull reprogrammé ?) c’est sans doute une porte ouverte. D’autant que ça fait deux épisodes de suite qu’on le voit faire des choses pas communes. Au final en tout cas Coulson est devenu l’archétype du « le règlement on s’en branle » et son supérieur qui le réprimande (et qui était l’inverse dans les films) devient le rabat-joie.
Au final les gens retiendront que l’aspect crossover se poursuit et que les aspects les plus notables du S.H.I.E.L.D. (mis à part l’Héliporteur mais je serais très étonné qu’il ne soit pas montré d’ici la fin de la saison) sont déjà apparus à l’écran. On a quand même beaucoup de mal à s’attacher à Leo Fitz et Jemma Simmons qui ne sont qu’un « gimmick » à ce stade. Et inversement si la dénommé Skye croit vraiment que le S.H.I.E.L.D. n’a pas de quoi épier ses communications, soit c’est la reine des pommes, soit un scénariste s’est endormi au mauvais moment. L’avenir nous le dira. En tout cas il s’agit de faire vivre les personnages pour qu’ils sortent de leur carcan. Pour l’instant, comme je l’écrivais, la production de la série fait preuve de beaucoup de sérieux et c’est un premier atout. Mais ce serait bien qu’à terme le jeu de fidélité/trahison évolue pour nous porter vers quelque chose semblable aux meilleures moments d’Alias.
[Xavier Fournier]
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