Review: The Flash S01E01

[FRENCH] Après être apparu dans Arrow, Barry Allen a droit à sa propre série, gagnant au passage des superpouvoirs et un costume rouge. Flash est sur les starting blocks et, si les séries dérivées de comics sont en train de devenir légion, celle-ci semble une des plus ambitieuses du lot. Et l’objectif est réussi.

Dans le sillage de Johns

Depuis l’enfance l’existence de Barry Allen est marqué par un souvenir atroce. La nuit où sa mère est morte, où d’étranges silhouettes sont apparues en tournoyant comme des éclairs… Et où son père a été accusé du meurtre. D’emblée la donne est établie. La nouvelle série de Flash est grandement inspirée du comic-book Flash Rebirth de Geoff Johns et, plus largement, porte la patte du scénariste, comme ce nouvel élément, l’intégration d’une sorte de super-accélérateur de particules dirigé par un sosie de Julien Courbet. D’emblée, le show est truffé de références et d’allusions. Du fan service ? Oui. Mais pas seulement. Tout cela construit un système narratif qui fait de Flash sans doute la série TV la plus véritablement super-héros du moment. Bien sûr, il y a Arrow avec ses guest-stars de plus en plus fréquents, à coup d’apparition du Suicide Squad ou d’Atom. Mais Arrow reste une série de « vigilante » où l’on peut tenir un épisode avec Oliver Queen qui gueule « you have failed this city » à un banquier corrompu. Là, Flash, c’est du super-héroïsme assumé à chaque instant.

Peter Parker, je présume ?

L’omniprésence des apports de Geoff Johns ne doit pas masquer pour autant la volonté de Warner/DC de faire de cette série son Spider-Man. Non, Flash ne se met pas à ramper sur les murs ou à lancer de la toile mais les points de concordances sont bien là, que ce soit l’origine (qui passe désormais par se retrouver parmi le public d’une expérience scientifique), Iris West et son père policier qui, maintenant, sont un avatar flagrant des Stacy ou encore plein de touches comme la découverte d’abdos miraculeux au réveil… Même le monologue d’intro, qui démarre façon Arrow (« My name is… ») s’éternise et fait beaucoup penser à ceux que l’on peut entendre dans certains films de Spider-Man. Flash n’en devient pas pour autant un clone. Mais les éléments sont explicites sur le « placement » que le studio veut pour cette série. Et (mais là c’est sans doute le fruit du hasard) Grant Gustin (Flash) à même de faux airs d’Andrew Garfield. Pourtant, ces ajouts ne sabotent pas vraiment l’ensemble, d’autant qu’en dehors de la structure familiale des West, ils se concentrent sur des éléments d’origine, comme une rampe d’accès pour faire entrer le grand public dans l’histoire.

Une mythologie au pas de course

La série génère assez rapidement sa propre source de « freaks of the week » (un peu comme la Kryptonite) et la mission pour Flash : neutraliser tous les métas connus avec l’aide d’une supporting cast qui, bien qu’elle démarre comme la bande de geeks habituels, dirigé par le faux Julien Courbet (bon ok, Tom Cavanagh, mais avec les lunettes, on y croirait), semble promise à d’autres choses. Bien qu’il n’ait pas forcément un charisme débordant, le premier adversaire manifeste ses pouvoirs de manière spectaculaire et l’on a droit à un combat qui est mieux réglé que la plupart de ceux vu dans les séries TV concurrentes. En un sens Flash applique à la Tv certaines recettes de Marvel Studios avec une densité de persos assez marquée. Dès la fin du premier épisode, on a par ailleurs l’ébauche d’une mythologie de Flash sur le long terme, avec un bad guy qui va sans doute rythmer la série. À mon sens Flash laisse loin derrière Agents of S.H.I.E.L.D ou Gotham, semble d’emblée plus ambitieux encore qu’Arrow. Il y a de l’argent à l’écran et il semble bien utilisé. La notion de temps est déjà apparente. Il y a le passé (l’assassinat de la mère, qui promet d’être une belle boucle temporelle), le présent et même un bout d’avenir dont on ne prend la mesure que dans les dernières minutes. Flash est une série très prometteuse. Reste à voir si la promesse va être tenue.

[Xavier Fournier]
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