Ce n’est pas tous les jours qu’un artiste de comics de la trempe d’Alex Ross a droit à une exposition qui lui est entièrement consacrée, qui plus est la chose est encore plus rare à deux pas de la Seine ! Comme nous avions pu déjà vous en parler dans les deux derniers numéros de Comic Box (#86 et #87), Le Mona Bismarck American Center accueille à partir de cette semaine une superbe exposition mise sur pied par le musée Andy Warhol). De Marvels à Kingdom Come en passant par Crisis On Infinite Earths, les plus célèbres couvertures (mais aussi des pages intérieures) associées à Alex Ross sont présentes, intégrées au sein d’un parcours pédagogique assez bien senti, qui permettra de présenter l’artiste à ceux qui jusqu’ici ne le connaissaient point… tout en ménageant quelques surprises aux lecteurs plus endurcis.
Car, oui, quand on est lecteur de comics on s’engage dans ces salles avec le sentiment d’être en terrain connu. Normal : le commissaire (non, pas Gordon !) de l’exposition, Jesse Kowalski (qui était présent ce matin au Mona Bismarck American Center) a veillé à ne laisse personne à côté de la plaque. Dès le début on ainsi droit à un véritable mur d’orientation qui explique aux néophytes et aux plus jeunes comment s’organise la chronologie des comics (Golden Age, Silver Age…). Une mise au point qui se révèle vite stratégique puisqu’il s’avère qu’il faut expliquer au public qu’Alex Ross prend un plaisir certain à représenter les super-héros dans leur forme la plus iconique. Tel que l’explique lui-même Jesse Kowalski : « Alex Ross refuse de dessiner le Superman moderne qui porte son slip sous ses collants ! ». Non, le Normal Rockwell des comics vise le vintage, l’intemporel, l’indémodable, l’impression de puissance…
Tout ça, le lecteur d’Alex Ross le sait déjà au moins depuis Marvels, la série qui l’avait mis en orbite il y a deux décennies. Mais l’habitué de sa production trouve ici de quoi s’étonner, avec quelques pièces beaucoup plus rares. L’exposition propose ainsi de découvrir sous vitrine deux numéros des aventures de Plastic Man que le petit Alex a dessiné à l’aube des années 80 (quand il avait une douzaine d’années). Là-bas, contre un mur, une affiche représentant le buste d’une pin-up a l’air beaucoup plus ancien. Normal : c’est l’œuvre de Lynette Ross, la mère d’Alex Ross, qui fut elle-aussi illustratrice. De quoi vérifier que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre tant il y a déjà des choses qu’on retrouve dans les travaux de son fils. A quelques centimètres de là, un croquis ou la même illustratrice a dessiné un costume de femme-vampire. Jesse Kowalski est prompts à souligner que ce dessin date d’avant l’invention de Batwoman par DC Comics. Et comme de bien entendu en vis-à-vis on trouve une peinture d’Alex Ross représentant la Batwoman moderne. Et la boucle est bouclée…
Le cadre du Mona Bismarck American Center se prête assez bien à cette exposition, avec un contraste parfois assez baroque entre les œuvres, les murs, les cheminées et les chandeliers. Mais ça fonctionne tout à fait. Les illustrations d’Alex Ross sont à leur place dans cette ambiance de musée. S’il est vrai que la sélection des images laisse la part belle aux icones de DC Comics, il y a un petit quelque chose qui fait qu’en voyant le portrait de famille des Avengers installé au dessus de la cheminée on se croirait presque dans la Stark Mansion. Ne manquerait guère que Jarvis ! L’expo en elle-même occupe trois pièces, une quatrième (la dernière) se préparant à accueillir des activités pédagogiques sur le thème des super-héros. Jusqu’en juin, l’endroit accueillera aussi diverses conférences ou démonstrations de dessin (ces dernières étant organisées avec le concours du Comicverse). Bref, un petit passage s’impose pour tout fan d’Alex Ross qui se respecte…
[Xavier Fournier]Super-Héros – l’Art d’ Alex Ross, jusqu’au 15 juin 2014 au Mona Bismarck American Center, 34 avenue de New York (Paris)
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…
La série The Penguin s’inscrit dans l’univers sombre et corrompu du Gotham City, mis en…
Qui l'aurait cru ? La sorcière Agatha Harkness, ennemie de la Sorcière Rouge dans la…