Kara Danvers s’est faite une ennemie d’une jeune collègue, qui estime qu’elle a perdu sa place par sa faute. « Heureusement » pour cette jeune femme, c’est le moment où son héritage mystique irlandais prend le dessus et où elle devient Silver Banshee, une sorte de « super-hurleuse ». Elle a donc la puissance nécessaire pour prendre sa revanche. Mais quand elle croit tuer Kara, l’alter-ego est sauvé à la surprise générale par une trainée rouge. Hé non, ce n’est pas Superman (l’idée ne semble d’ailleurs pas traverser la tête des protagonistes) mais bien Flash qui, basiquement, s’est trompé d’univers et a maintenant besoin d’un coup de main pour rentrer chez lui. Supergirl est sans doute, avec Legends of Tomorrow (qui cache plus ou moins la chose en se réfugiant derrière un large casting) l’une des séries TV les plus mal écrites parmi ce que nous propose DC à l’écran.
Car, oui, Arrow ou Flash ne sont pas sans défauts. Oui, visiblement, la série Supergirl s’adresse encore à un autre public, plus jeune, mais si cela explique que certaines choses soient plus « simples » (edit: Alain Carrazé m’informe que malgré les photos de Supergirl avec des fillettes scouts et ce genre de choses la série n’est même pas estampillée « jeune public » officiellement ce qui fait que même cette « excuse » ne peut s’appliquer), cela ne justifie pas que, souvent, les scénaristes oublint que pour aller d’un point A à un point C, passer par le B est un peu logique, ce qui résulte régulièrement dans des actions contradictoires ou incohérentes. C’est à dire que par exemple l’épisode commence par nous montrer que Silver Banshee souffre d’un dédoublement de la personnalité et est donc elle un peu victime dans l’histoire… Chose qu’on oubliera complètement par la suite. De même lorsque Kara est sauvée par Flash lors de l’attaque de Silver Banshee, les héros s’éloignent de dizaines de kilomètres, prenant d’abord le temps de reprendre des vêtements civils, de faire un peu d’ordi (parce que attention on est des geeks hein)… Avant de retourner à la rédaction et de demander si, ah oui, est-ce que Silver Banshee attaqué quelqu’un d’autre. Non ? Ça tombe bien, vous aviez totalement oublier de revenir protéger les gens ! C’est typique des raccourcis qui abiment la série et c’est d’autant plus dommage que cela pourrait être évité facilement tellement c’est gros.
Parce qu’il y a deux héros en ville, Silver Banshee ne tarde pas à recruter une autre ennemie de Supergirl, pour la jouer en duo. Live Wire entre dans la danse, avec un effet partagé. D’abord elle dynamise certainement les choses, car elle a plus de caractère. Inversement, mettre en équipe deux femmes hystériques couvertes de maquillage blanc fait que par moments elles semblent interchangeables, fond du double emploi. Surtout, le costume de Silver Banshee fait pitié, il faut bien le dire, dans la droite lignée du Red Tornado déjà vu dans la série. La pauvre se ferait sans doute recaler de la plupart des concours de cosplays débutants. Il est dommage que Silver Banshee (l’actrice, Italia Ricci, n’y est pour rien, elle subit un rôle mal écrit) parce que sinon, ce team-up plein de bons sentiments (avec tout ce que cela implique de caricatural) est assez prenant. Malgré ces critiques, il faut bien dire que l’alchimie du team-up Flash/Supergirl fonctionne à plein régime.
Bien sûr, on peut trouver risible que Flash/Barry se démasque devant la première surhumaine venue sans savoir dans quel camp elle est. Mais là pour le coup on est dans le cadre de la simplification voulue et gérée pour un jeune public. On a l’impression que Grant Gustin prend la chose comme des vacances. Il a la banane de bout en bout, nettement plus habitué à l’exercice que Supergirl et ses amis. Calista Flockhart (Cat Grant) tire aussi son épingle du jeu, le scénario lui servant quelques méta-commentaires croustillants sur la rivalité entre les chaines de TV… et sur le fait que le personnage est peut-être moins idiot qu’on le pense. Voir des super-héros se faire des « hugs », ça peut paraître sirupeux mais à l’heure ou la branche ciné de DC, sous couvert d’alternative à Marvel, met finalement en scène une « guerre des héros », et si c’était la complicité entre Flash et Supergirl la vraie alternative, fidèle à l’esprit du Silver Age de DC ? Ces derniers temps, je trouvais qu’il était dommage d’injecter autant du folklore de Superman (une bonne partie des ennemis du show viennent de sa BD à lui, et pas de celle de sa cousine) alors que Kara, dans les années 70, a disposé de quelques adversaires qu’il ferait bon dépoussiérer. Mais inversement, maintenant, je me demande si ce n’est pas devenu une sorte de refuge pour les valeurs supermaniennes…
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