The Strain S01E01
14 juillet 2014[FRENCH] Début, cette semaine aux USA, du feuilleton TV The Strain, concept vampirique lancé par le cinéaste Guillermo Del Toro et qui a d’abord pris la forme de romans puis de comic books (ces derniers publiés chez Dark Horse Comics) par David Lapham et Mike Huddleston. Et que vaut cette version TV par rapport à la BD ?
Un avion se pose mystérieusement, alors que tous les occupants semblent morts ou inconscients. L’épisode pilote de Fringe ? Non, c’est bien l’introduction de l’histoire de vampires lancée par del Toro et Hogan, il y a quelques années, une mise à jour des poncifs de Dracula/Nosferatu (le bateau étant remplacé ici par l’avion). Un petit avertissement : je n’ai jamais lu les romans de del Toro et de Chuck Hogan et ne connais que les comics books sortis plus récemment pour donner du corps, de l’image, à cette idée en attendant qu’elle devienne ce que del Toro avait toujours voulu faire : une série TV. Il y a quelques différences entre le comic-book et la version télé (dans ce premier épisode on adapte en gros l’équivalent des trois premiers comic-books) et il est bien possible qu’elles proviennent des livres. Ces différences, elles apparaissent surtout dans le début de l’épisode, alors que plus d’attention est donnée à l’avion et à ses occupants avant l’atterrissage (et c’est cela, sans doute, qui donne ce petit côté intro de Fringe dans les premières minutes).
Ce qui change, aussi, c’est le casting. Et pour le coup Corey Stoll incarne très bien le héros central, Ephraim Goodweather, en lui donnant une sorte de gouaille que ne véhiculait pas la « version papier ». D’une manière générale, d’ailleurs, les rôles principaux sont assez bien servis, avec les acteurs qui apportent des choses, de la personnalité, sans que ça contredise l’existant (par exemple Dr. Nora Martinez/Mía Maestro…). Pour rentrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire l’adéquation entre le comic book et la série télévision, si certaines choses sont différentes, il y a des pans entiers où l’on a l’impression que, la BD a servie de storyboard. Je pense en particulier aux scènes où les héros se changent puis pénètrent dans l’avion, ou encore quand ils découvrent « la boîte ». Mis à part quelques détails techniques qui sont plus réalistes (Huddleston avait sans doute choisi des combinaisons plus fines pour pouvoir véhiculer les mouvements et la narration), ça respecte énormément ce que l’on a pu voir chez Dark Horse. Et quand ce n’est pas le cas, c’est pour aller vers quelque chose de plus parlant.
Par exemple Abe Setrakian (David Bradley, que les fans de Games of Throne connaissent bien par ailleurs) sort particulièrement grandi, bad ass même. Dans le comic book Setrakian me faisait déjà beaucoup penser (sans la chaise roulante) au personnage de Quincy Harker dans les Tomb of Dracula de Wolfman et Colan. Ou bien, si vous préférez, à une version vieillissante du Malcolm Murray de Penny Dreadful. A l’écran cet effet est amplifié, bien que pour autant pour l’instant on a fait l’impasse sur les flashbacks qui nous expliquaient sa jeunesse. Ça n’est pas gênant à ce stade. On évite la plupart des flottements souvent inhérents à l’épisode de démarrage d’une série et le rythme est plutôt dense. Corey Stoll, David Bradley, Mía Maestro servent très bien leurs rôles, assumant d’être les locomotives de la série. Felix (Pedro Miguel Arce) semble également sortir de la BD. Je suis par contre beaucoup moins convaincu par Thomas Eichorst (Richard Sammel) qui la joue assez « comploteur générique de n’importe quelle série TV ». Mais à ce stade, il n’a qu’un rôle secondaire donc ce n’est pas un gros problème. Globalement ce premier épisode est plutôt une bonne surprise et la série démarre de manière convaincante.
[Xavier Fournier]
La Bd est super; maintenant je suis curieux par rapport à la série… merci pour l’info 🙂
J’ai abandonné le roman au bout de quelques pages. Du vampire de base. Je vais peut-être m’y remettre mais bof…
@Freerze: je ne suis pas du tout d’accord avec toi sur le coté « vampire de base » bien bien au contraire, entre leur design et la façon dont Del Toro nous dépeint leur « mode de vie », c’est un bon bol d’air frais après les twilight et autre vampires diaries…
RICHARD SAMMEL aborde tres bien son role de Thomas Eichhorst et je ne voyait pas d’autre acteur,pour incarner ce personnage;