Trade Paper Box #105: Wolverine/Gambit : Victimes
6 octobre 2013[FRENCH] Retour sur une des premières collaborations de deux artistes devenus des références du genre, à savoir, Jeph Loeb (Fantastic Four, Fallen Son: the death of Captain America) et Tim Sale (Grendel: Devil’s Reign, Superman Confidential). Ils mettent en scène dans cette mini série, les X-Men Wolverine et Gambit, dans une enquête policière inspirée de l’affaire de Jack L’éventreur, deux ans avant leurs incontournable Batman : un long Halloween, et Batman : Dark Victory.
Quand Gambit se la joue Sherlock Holmes
Dans les rues de Londres, cinq femmes ont été retrouvées massacrées dans des circonstances qui rappellent les meurtres de Jack L’éventreur. Gambit qui connaissait la dernière victime décide de se rendre sur place pour résoudre cette enquête. Ce qu’il va découvrir à son arrivée ne va pas manquer de le surprendre. Et même si les apparences sont trompeuses, tout semble indiquer que ce carnage est l’œuvre de Wolverine lui-même. Celui-ci n’est d’ailleurs pas en mesure de se disculper. Les deux X-Men vont tirer la vérité au clair et découvrir que derrière ces meurtres se cache en fait un super-vilain bien connu de l’univers Marvel. Il est à noter aussi qu’un personnage féminin reprit ensuite notamment par Kathryn Immonen Sara Pichelli fait ici sa toute première apparition.
De l’intérêt de l’héritage ?
Cette collaboration du duo artistique Loeb / Sale, n’est pas qualitativement, au niveau de Batman : un long Halloween, loin s’en faut. Une histoire qui démarre dans le contexte singulier, celui-ci nous interpelle, des meurtres de femmes ont été commis à Londres plus d’un siècle après et sur un mode opératoire proche de Jack L’éventreur. Une situation qui nous interpelle sans mal, malheureusement, cette première impression ne se confirme par dans la suite du récit, et le dénouement demeure tout ce qu’il y a de plus classique, une bonne bagarre entre héros et vilains. Le lien et les circonstances avec l’affaire de l’éventreur, sont peu exploités, et passent presque pour des coïncidences, l’intrigue s’écarte en effet bien vite des parallèles entre les deux affaires.
L’esquisse avant le chef d’œuvre
Le récit est bien construit, les dialogues sont courts et percutants ce qui installe un certain tempo, mais donne aussi une impression de rapidité au déroulement de l’intrigue plutôt étonnant. L’ensemble est peu fourni et pas franchement inoubliable. Bien que la construction des planches soit intéressante et participe du rythme soutenu de l’intrigue, Tim Sale n’est, à cette époque, pas encore au sommet de son art. Pourtant pas dénouée d’intérêt, celle mini série restera d’avantage comme le témoignage de la première collaboration d’une équipe qui fera ensuite merveille à de nombreuses reprises, et qui apprend peut-être ici à se connaitre et à travailler ensemble, avant de proposer chez la concurrence, l’une des meilleurs aventures du célèbre chevalier noir.
[Anne-Sophie Peyret]Wolverine / Gambit : Victimes, par Jeph Loeb (scénario) et Tim Sale (dessin), Panini Comics, juin 2013, 104 p.