Le dernier seigneur du temps et son équipe (toujours composée du couple Amy et Rory mais à laquelle s’est récemment ajouté Kévin, un tyrannosaure mécanique) n’ont pas franchement le temps de souffler dans cet opus. Ils enchainent les déplacements dans le temps et l’espace. De la menace d’une secte dirigée par un calamar géant qui tente de faire sauter une station spatiale quand le Doc était venu chercher un smootie, un changement de corps au 45e siècle quand celui-ci passait prendre son courrier, une rencontre silencieuse avec le Père Noël. Autant dire que le Docteur répond à toutes sortes de sollicitations plus extrêmes et plus loufoques les unes que les autres. Le Tardis n’a pas le temps de refroidir !
Des histoires courtes, émouvantes comme « les pieds sur Terre » de Matthew Dow Smith et Mitch Gerads… D’autres qui prêtes à sourire comme le numéro spécial Noël, sont présentés en alternance avec des intrigues plus complexes, plus sombres et au combien plus intéressantes comme « Vols de corps. » C’est alors que l’on prend en fait toute la mesure de l’intérêt de la collaboration entre un Docteur (à l’ingéniosité, au pouvoir et à l’expérience illimité) mais qui ne peut au fond, se passer des ses pourtant « fragiles » acolytes humains. Même Kévin le dinosaure parvient à trouver une certaine légitimité dans cette équipe hétérogène ! Le casting de personnages est attachant, le parcours proposé agréable tout du long pour le lecteur, bien que finalement assez inégal dans son contenu.
C’est même le moins que l’on puisse dire et à bien des égards. Non seulement on est balloté de réalité différentes, à différentes époques, et dans des problématiques diverses, mais les équipes artistes se relayent sur le titre de sorte que le dépaysement et présent sous cet aspect là aussi. Chaque arrivée dans une nouvelle époque et réalité et l’occasion de tenter de saisir une situation étonnante voire dérangeante et qui nous amènent en fait à une réflexion sur notre propre réalité. Par ailleurs, les variations d’artistes à chaque aventure participent ici plus qu’ailleurs (état de fait que l’on peut parfois déplorer dans certains comics de super-héros) au rythme et à l’atmosphère générale. Chaque aventure a son propre cachet, son identité visuelle propre, ce qui constitue réellement une valeur ajoutée. Le comic-book est certainement une bonne porte d’entrée vers l’émerveillement et la variété que recèle l’univers ultra documenté de ce cher Doctor.
[Anne-Sophie Peyret]
Doctor Who – Venu de l’espace, Tony Lee, Joshua Hale Fialkov ,Dan McDaid (scénario), et Josh Adams, Matthew Dow Smith ,Paul Grist (dessin), French Eyes, avril 2013, 144 p.
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