Autant le dire d’emblée, les choses redémarrent précisément là où elles en étaient fin 2012 et, s’il est appréciable de sentir qu’on n’a rien manqué et que les auteurs du show n’ont pas botté en touche, le spectateur doit faire un peu de gymnastique mentale pour se remettre, lui, dans le même contexte (un petit revisionnage de l’épisode 8 pour se remettre dans le bain est conseillé). Va pour le duel fratricide entre les Dixon, va pour la surprise d’Andrea, la colère du Governor… Après, il faut un peu avoir en mémoire les conditions des uns et des autres, se souvenir de qui en veut à qui. Non pas que vous serez perdus. Vous n’avez pas à craindre une continuité trop lourde. Mais il est vrai qu’on doit un peu réapprendre qui pense quoi de qui. Une chose, par contre, ne change pas : tel un rock et tel, finalement, l’observateur immuable de l’histoire, le petit Carl est un témoin impitoyable des évènements, Chandler Riggs jouant le rôle à la perfection. A côté du masque de Carl, son père, Rick, n’est pas au bout de ses émotions…
Mais commençons par les retrouvailles chez les Dixon, Daryl et Merle tombant dans les bras l’un de l’autre… Mais pas pour des effusions ! Il s’agit bien d’en découdre à la vie à la mort. Enfin bon… On ne trahira pas grand chose en disant que les scénaristes n’ont pas décidé de se débarasser de deux des personnages les plus intéressants de la série, à la fois parmi les plus primaires mais aussi les plus libres (puisqu’inédits dans le comic-book d’origine). On se rendra rapidement compte qu’il ne s’agit pas de savoir quel frère survit mais bien d’observer l’effet de leur réunions sur les deux communautés. Et c’est sans doute celle de Rick qui en sort la plus secouée. Habitué à perdre des membres par la force des choses, quand ceux-ci meurent ou se font bouffer par des zombies Rick Grimes n’est pas préparé à ce que la solidarité du groupe s’efface pour une autre raison. Voici donc une façon de plus de perdre des gens. Est-ce que pour remplir les rangs ceux de la prison se décideront à intégrer le quatuor de Tyreese ?
Ce neuvième épisode est un peu un cocktail puisqu’on alterne entre les deux factions (les trois ou quatre factions devrait-on dire d’ailleurs) là où le début de saison préférait souvent mettre l’accent sur l’un des groupes à chaque livraison. Ce qui fait que par moment on avance vite… Pour vite passer à autre chose ? C’est parfois frustrant mais il est certain que cet épisode est dense et que les trois quart d’heure sont bien remplis. On n’a pas l’impression d’un scénario écrit sur un timbre poste ou que la production cherche à gagner du temps. L’accent, finalement, il est sur les liens entre les gens. Et je pense que ça peut fonctionner en particulier sur ceux qui connaissent la BD, qui sont habitués à voir Michonne, connaissent Tyreese et s’attendent à ce que Rick se fasse facilement à leur présence. Peine perdue puisqu’il faut compter avec un facteur extérieur qui vient bouleverser le raisonnement du héros principal de la série. Ce qui fait qu’à la fin le destin de plusieurs personnages est réellement ouvert et qu’on se demande jusqu’à quel point les auteurs du show vont prendre leur liberté avec le déroulement de la BD. Tant que l’ambiance et l’esprit sont là, ce n’est pas un problème…
[Xavier Fournier]
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