Ce renouveau de Walking Dead est judicieusement construit sur le thème du retour. Non, quand on est zombie on n’en revient pas. Non, quand on part en mission pour trouver de la nourriture on n’est pas assuré de revenir. Et Rick, dans ses petites excursions semi-suicidaires en solo, continue de prendre des risques inconsidérés pour mieux se demander après ce que Carl, son fils, serait devenu s’il n’était pas revenu. Look who’s back ? Les héros du show bien sur, ayant assimilé le groupe plus large qu’ils avaient sauvé à la fin de la saison 3. Cet afflux de têtes nouvelles permet de repeupler le casting, après les pertes importantes des épisodes précédents. Et sur le principe c’est très bien. C’est dans la pratique que les choses peinent à se mettre en place…
Pendant l’ellipse entre les deux saisons, des liens nouveaux se sont en effet formés. Il y a désormais bien des couples à l’intérieur de la Prison mais aussi de véritables « bromances »… Ce qui fait que dès les premières minutes on a l’impression que tout le monde est adepte du « Give me five », des accolades en mode « my brother… » et tout ça. La plupart de ces relations sont logiques et viennent étoffer des personnages qui, dans le cas contraire, étaient bons pour rester à rien faire dans leur cellule. Ce qui est marrant c’est que la communauté ainsi reformatée s’est organisée autour du premier groupe (Rick, Daryl…). Les nouveaux arrivants sont clairement habitués à suivre un leader et, si ce n’est pas le Governor, alors autant que ce soient ceux qui sont le plus habitués à survivre en milieu hostile. La réaction de Daryl à cette situation est néanmoins assez amusante. Et les théories qu’il inspire sur sa vie d’avant ne le sont pas moins…
L’inconvénient, néanmoins, c’est qu’on sent très vite qui est rapidement sacrifiable ou pas. Difficile de ne pas voir untel débarquer à l’écran sans se dire, à l’instinct « Oh, toi tu y vas bientôt y passer ». Et ça ne manque pas de se réaliser. Dans le même état d’esprit on ne manque pas de deviner où la quête de Rick va l’amener. C’est d’autant plus marquant que le show a pris le parti de s’éloigner de la BD d’origine. Parfois, on se disait qu’on sentait venir des choses parce qu’elles étaient basées sur des scènes déjà lues. Là, on n’est plus dans le registre mais deux ou trois intrigues internes de cet épisode sont clairement téléphonées. Malgré tout c’est un bon épisode de reprise. Quelqu’un qui n’aurait pas vu le show depuis un moment ne serait pas trop perdu, c’est vraiment « viewer friendly » tout en n’oubliant pas d’entretenir la part d’ombre de certains personnages (Rick, vite renvoyé à ses doutes ou Beth, qui devient aussi étrange que Carl).
Il y a néanmoins une menace nouvelle qu’on n’avait pas vu venir (à moins d’avoir lu les spoilers que Robert Kirkman a commencé à révéler en fin de semaine). Il y a assurément des règles qui changent dans cette quatrième saison, ne serait-ce que la référence au règne animal (à part de vagues plans généraux où on voyait des vaches dans la saison deux, je crois que c’est la première fois que je vois autant de bestioles dans le show). Les zombies se montrent aussi beaucoup plus enragés, plus ravagés (les maquilleurs s’étant donnés plus de mal pour montrer que, là aussi, le temps a passé). En scénographie aussi on a fait des efforts : la fouille du supermarché ne ressemble pas à une énième excursion puisqu’on a trouvé le moyen de justifier une véritable pluie de zombies (même si elle fait un peu trop « jeu vidéo » à mon goût). Et donc il y a la fin qui nous montre que, même quand on s’installe dans un relatif confort, dans une sorte de « paradis » au milieu de l’Apocalypse, il y a toujours un moyen d’insérer le ver dans la pomme. Un épisode de redémarrage donc un peu prévisible mais pas sans petites surprises (ah, la littérature selon Carol…). Sans être exceptionnel ça reste plutôt un bon début.
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