Le clan des survivants est désormais divisé en trois catégories : Il y a le bloc des malades, tenu par Hershel, il y a le bloc des gens sains (symbolisé par Carl, la production ayant visiblement décidé d’économiser les figurants pour ce groupe) et enfin ceux qui se rendent utiles à l’extérieur. Mais avec Michonne ou Tyreese qui restent sans donner de nouvelles, Rick retrouve une prison où Maggie et lui sont essentiellement les deux derniers défenseurs disponibles alors que, dehors, la masse de zombies dépasse ce qu’on a connu jusqu’ici et que le grillage commence à céder. Mais cet épisode appartient avant tout à un Hershel en mode bon samaritain. S’il faut parler de dernier rempart, il ne s’agit plus de grillage mais bien d’un homme qui s’emploie à garder un semblant de décence même dans ces situations les plus désespérées. Parce que respecter les morts, c’est aussi respecter les vivants. Mais Hershel semble être le dernier qui se bat pour ses principes et on peut se demander à quel point, après s’être exposé à l’infection et devant maintenant maintenir l’ordre, ne va pas payer lourdement ses scrupules.
Walking Dead continue de s’imposer comme LE show TV dérivé d’un comic-book qui sert, semaine après semaine, sa dose d’adrénaline et d’action. Même si on connait bien les limitations de la formule, même si quand un figurant se met à parler on se dit « toi mon coco dans deux minutes… »… Même si les zombies ont un peu le chic pour s’animer au bon moment (ici Hershel et Glenn perdent des plombes à discuter du sort d’un cadavre…)… Même si les morts-vivants ont le chic pour se presser vers le grillage et pas vers l’entrée (normalement les arrivées de voiture devraient les attirer, non ?)… même avec cette méthode connue, donc, les auteurs du show ont tellement montré qu’ils étaient capables de tout qu’on ne sait plus trop, à un moment, si les rôles principaux sont assurés de terminer l’épisode.
En dehors du sort d’Hershel et des autres occupants du bloc, Rick se retrouve une nouvelle fois confronté avec son fils, avec ce mélange de fierté paternelle et d’expression façon « mon dieu, j’ai enfanté un monstre ». Carl est tellement fana de la gâchette que maintenant quand il salue son père il est pratiquement obligé de lui préciser qu’il ne s’est pas servi de son flingue depuis la dernière fois qu’ils se sont vus. Rick est dans une situation délicate où d’un côté il ne veut pas entretenir son fils dans cette voie… et de l’autre il est bien obligé de reconnaître que ce petit tueur lui facilite bien la vie. Dans le même temps c’est un peu la même chose chez les Greene, Hershel préférant jouer les martyrs plutôt que d’impliquer Maggie.
Dans les dernières minutes de l’épisode, avec différents types de dangers qui sont réglés (mais d’autres qui se profilent à l’horizon), on sent qu’on referme le premier chapitre de la saison 4 et qu’on entre maintenant dans quelque chose qui va nous tenir au moins jusqu’à la mi-season (et probablement plus). On voit aussi que si certains on pu comprendre les raisons de Rick, il n’a sans doute pas terminé de se justifier. Ce qui est certain c’est qu’on ne s’ennuie pas, que la réalisation et le rythme sont denses. Là où Arrow et Agents of S.H.I.E.L.D. tiennent plus ou moins bien en promettant des liaisons avec leurs univers respectifs, Walking Dead tient au contraire ses promesses en s’en émancipant, en ne garantissant pas que les personnages soient encore là dans la scène suivante. Si la lettre n’est pas respectée, l’esprit, lui, est parfaitement là.
[Xavier Fournier]
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