On ne peut dire que l’épisode de la semaine soit d’une originalité folle. Enfin… comprenez-moi bien : forcément les zombies, on connaît. Les cannibales ? Le grand choc est venu la semaine dernière. Le fait de perdre un ou plusieurs membres du groupe ? La situation de siège ? Les désordres au sein du groupe ? Tout cela, oui, on connaît. Mais c’est un peu comme la différence entre le fond de commerce et la trésorerie. Si, en surface, certains actes en évoquent d’autres, le tout est à prendre dans un contexte de plus en plus noir. Il y a un moment, en particulier, où la voix de Rick s’élève comme si elle venait d’outre-tombe, ou plus exactement comme s’il était devenu un ange exterminateur. Et c’est à cela que l’on peut noter, à travers les similitudes apparentes, les différences sur le fond. Il ne suffit plus de tuer, dans un monde où c’est chacun pour soi. Rick et les autres ont déjà été forcés de tuer en situation de crise. Étouffer quelqu’un, lui tirer dessus pour des questions d’autodéfense. Mais c’est tellement le « boulot de tous les jours » que cela ne suffit plus pour répondre à la barbarie. La colère doit faire monter les choses d’un cran. Il faut devenir la colère, parce qu’on ne peut pas compter sur Dieu (pour ceux qui comptaient dessus), que les églises ne sont que des murs dénués de toute vocation et que les seules croix qui restent sont celles plantées sur les tombes.
Je ne suis pas forcément très convaincu par le côté beau parleur du chef des chasseurs. À un moment, il faudrait que cela craque, qu’on ne soit pas en face d’un hipster avec sa petite veste en cuir. Mais dans le même temps le scénario a la bonne idée d’insister sur le discours, de lui faire dire que, peut-être, les paroles sont la dernière chose qui lui reste de civilisé. Son dernier rempart. Par contre, je n’ai pas compris où il a pu apprendre dans le détail les prénoms de tout le groupe de Rick, qui est qui et ainsi de suite. Surtout qu’il me semblait qu’une bonne partie du détachement avait filé directement à la case prison à la fin de la saison 4. Au-delà de cette familiarité étonnante, le couperet tombe de manière fatidique.
Et au milieu il y a Tyreese, passé du rang de baby-sitter à celui d’une sorte de Suisse, de pacifiste forcené qui ne lèvera pas le petit doigt pour sauver sa peau mais qui devient le témoin de la sauvagerie. Celle des autres, bien sûr, mais aussi celle de ses amis. Tyreese est devenu une nouvelle forme de conscience du groupe, d’une manière très différente d’Hershel la saison dernière. Hershel avait confiance. Tyreese est un regard d’effroi, au bord du précipice. Et finalement, lui aussi, à son tour, mais d’une autre façon, fera ce qui doit être fait. Il y aussi une redistribution des cartes et les auteurs prouvent une nouvelle fois que dans Walking Dead les fossés sont aussi vite comblés qu’ils peuvent être creusés. Il y a les failles, les choix… Et si la bande de Rick passait presque une soirée tranquille dans l’épisode précédent, se promettait l’union… On voit que les choses ne tiennent que d’un fil, jusqu’à rompre et renvoyer certaines personnes sur d’autres routes. Tuer ? Ils l’ont déjà fait, oui. Se brouiller aussi. Mais le tourbillon inexorable, ce sentiment de no futur, creuse de plus en plus son sillon, taille en pièce les dernières lueurs d’espoir.
[Xavier Fournier]
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