Elle n’aura pas duré longtemps, la nouvelle série Doctor Doom puisque ce chez Victor est déjà mort. A moins que… à moins que bien sûr Doom, pas seulement scientifique mais aussi spécialiste de l’occulte, soit en terrain de connaissance dans l’Au-delà. Il n’y a guère que Doom qui soit étonné qu’il se retrouve… en Enfer.
Scénario de Christopher Cantwell
Dessin de Salvador Larroca
Parution aux USA le mercredi 4 décembre 2019
Depuis le début de l’actuelle série Christopher Cantwell fait quelque chose d’assez intéressant avec Doom, dans le sens où il passe en revue le patrimoine du personnage et ne le limite pas à « vous savez j’ai combattu 18566 fois les Fantastic et 12589 fois les Avengers » mais compte cependant sur une riche tapisserie d’alliances passées ou en devenir. On l’a vu dans les deux épisodes précédents, Cantwell puise aussi bien dans les liens existants (Kang, Morgaine ou cette fois-ci Mephisto, qui est sur la couverture alors inutile de le nier) ou quelques ressortissants de l’univers Marvel qui ont contraire n’ont pas vraiment de vécu avec lui (comme Agent-X ou Blue Marvel). Ça, c’est pour l’approche au premier degré. Mais le scénariste joue aussi sur le fait que Doom est d’autant plus convaincu qu’il a raison qu’il croit avoir une destinée glorieuse. Dans le Doom de Cantwell, il y a un peu du Jonathan Locke de Lost, au moins à ce niveau-là. La force aussi de cette approche, c’est que les personnages qui entourent Doom, qui le menacent ou lui viennent en aide, incarnent pour la plupart des forces élémentaires. Victor Von Doom, qui court après son destin est donc confronté à un « ami » qui représente le temps et à d’autres intervenants qui personnifient, selon les cas, l’âme, l’amour ou la mort. Le seul défaut qu’on pourra reprocher à Cantwell tient à la « voix » de ses personnages secondaires. Tout le monde parle un peu de la même manière, avec la même graine d’ironie, le même vocabulaire, qu’on parle d’un démon ou d’un voyageur du temps. S’il est logique que le style d’un auteur transparaisse dans ses dialogues, des personnages venus d’horizons différents devraient parler de façon variée. Mais c’est vraiment un détail mineur.
« My future isn’t this. Not yet. »
Du côté de Salvador Larroca, on continue de remarquer une volonté affichée de tourner le dos au style très (trop) ombré de ces dernières années ou à un rendu qui faisait très « d’après photo » (cela dit c’était compréhensible quand il travaillait sur l’univers de Star Wars. Là, Larroca revient vers une ambiance super-héros, tout en se ménageant quelques scènes où il s’éclate particulièrement (l’armure infernale, par exemple). Même si la série Infamous Iron Man n’était pas inintéressante, elle n’affichait pas une telle ambiance (entre le casting entourant Victor et ce traité plus détaillé). Par moments cela manquait un peu d’ampleur. Pour la troisième livraison de leur Doctor Doom, Cantwell et Salvador Larroca montrent au contraire qu’ils arrivent à conjuguer les aspirations existentielles, métaphysiques, du personnage tout en lui conservant un petit côté punchy (une certaine mâchoire le sent passer, d’ailleurs).
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