Avant-Première VO: Review B.P.R.D. – The Devil You Know #9
12 août 2018La fin du monde est proche. Et si le B.P.R.D. marque parfois des points, c’est aussi au prix de la vie de nombreux agents. En clair, le service secret employeur d’Hellboy gagne des batailles… mais pas la guerre. Alors que les enjeux semblent de plus en plus terribles, le B.P.R.D. doit faire appel à ses membres les plus puissants. Mais l’âme de l’un d’entre eux ne semble pas vraiment être au combat. Les monstres et démons ont-ils raison de rire de la menace que pourrait représenter Hellboy ?
B.P.R.D. – The Devil You Know #9 [Dark Horse Comics]
Scénario de Mike Mignola & Scott Allie
Dessins de Laurence Campbell
Parution aux USA le mercredi 8 août 2018
Alors qu’un transport du B.P.R.D. survole New York, la ville ressemble à l’Enfer. Les habitants sont massacrés, souvent reconfigurés en d’ignobles gargouilles qui s’attaquent aux derniers survivants. Le « bureau de l’étrange » en a vu, des scènes d’horreur, mais celles-ci dépassent ses compétences. A plus forte raison parce qu’il y a de moins en moins d’agents du B.P.R.D. et que leur nombre ne semble plus permettre d’envisager un plan de contre-attaque. Tout au plus peuvent-ils espérer de vivre encore un peu. Pour cela, Hellboy et Liz doivent défendre l’avion, un peu comme un dernier repaire. Pour l’occasion, le dessin et la narration de Laurence Campbell nous donnent une forme d’action pas forcément vue (en tout cas pas de la sorte) dans le Mignolaverse. On aura noté depuis des années le rapprochement à faire entre Liz et la Phoenix des X-Men et là c’est encore une fois un peu ce qui vient à l’esprit, avec la jeune femme surpuissante auréolée de flammes, volant au secours de l’avion. Là où Mignola et une partie des artistes qui lui ont succédé ont privilégié quelque chose d’assez posé, quand bien même il s’agissait parfois d’exterminer des démons gros comme des immeubles, Campbell assume un style moins en retenue. Peut-être aussi que ce choix a pour objet de montrer que les héros sont fébriles, plus aux abois.
« You have lived to see the final battle! »
On serait devant un film, on penserait sans doute que le réalisateur y va fort au niveau effets spéciaux, au détriment d’autres effets narratifs. Mais sur la page cela fonctionne plutôt bien, d’autant que le dessinateur joue sur deux canaux. Il y a l’action au premier plan et le contexte au second. C’est à dire qu’à mesure qu’Hellboy et ses alliés avancent dans l’épisode (et par conséquent dans New York), on a une évolution graduelle de la désagrégation de la ville et de ses habitants. Les restes de gratte-ciels prennent des allures de tours infernales, un peu comme si Jérôme Bosch s’était occupé de peindre une scène de guerre. Tout cela participe à nous faire ressentir un vrai sentiment de fatalité. L’un des démons prédit à Liz qu’elle livre peut-être ici sa « bataille final ». C’est peut-être prématuré. Mais en tout cas Mignola, Allie et Campbell font ce qu’il faut pour nous convaincre que ce combat est le point culminant de nombreuses années d’aventure et que le « pire » reste peut-être encore à venir. En tout cas il ne fait pas bon être new-yorkais et tout cela semble nous préparer à une montée en puissance d’Hellboy.
[Xavier Fournier]