Booster Gold est un voyageur du temps qui surveille les moments-clefs de l’histoire de DC Comics. En théorie s’arranger pour revisiter la disparition des parents Wayne, c’était une promenade de santé. En théorie. Mais tout est allé de travers. Le jeune Bruce tient Batman, Catwoman et Booster pour responsable de la mort de ses parents et est devenu un dingue de la gâchette, une sorte de Punisher qui veut à son tour corriger le temps.
Scénario de Tom King
Dessins de Tony Daniel
Parution aux USA le mercredi 16 mai 2018
Ces derniers mois Booster Gold a une présence en guest pratiquement permanente chez DC. Il n’y a pas si longtemps il a partagé un arc entier avec Superman, qui consistait à remonter jusqu’à la destruction de Krypton et intervenir accidentellement sur le déroulement des choses. On aura compris, à la lecture de l’arc de Batman qui s’achève, qu’il y a une ligne thématique commune, avec Booster influant aussi sur les circonstances de l’assassinat de Thomas et Martha Wayne. Tom King fait cependant des choix différents sachant que Superman restait le témoin des changements de son monde. Là, ce n’est pas tant un monde qui change que le protagoniste qui évolue. Avec des références différentes, une haine portée ailleurs et autrement, il devient non pas un justicier mais un fanatique. En un sens, c’est le portrait le plus hardcore d’un Wayne que l’on nous ait donné depuis le Batman de Flashpoint. En un sens ce Bruce face à Booster, cela fait un peu penser à la confrontation Frank Castle/Daredevil de Garth Ennis.
« Did you just… …wink? »
Tony Daniel a un passé avec Batman. Mais sans doute qu’il a souvent utilisé un angle un poil plus super-héroïque que la présente série, un peu plus psychologique et sombre. Encore qu’on puisse argumenter que King aime à plonger ses personnages dans la merde pour mieux démontrer qu’ils ont une certaine forme d’optimisme. Dans un épisode plus bavard et moins action, le dessinateur tire pourtant son épingle du jeu, s’amuse avec quelques textures (Booster au fond de la grotte). Finalement cela participe assez à la méthode King, qui est de jouer sur les contrastes. Parce que Tony Daniel a une esthétique plus super-héroïque, il est parfait pour l’avant-dernière scène, où le dernier personnage debout est éclaboussé de sang. Parce que c’est au demeurant un personnage plus propret. L’ambiguïté morale de la situation, le bord du gouffre propre à Tom King, s’en trouvent soulignés. L’équipe créative n’épargne pas ses personnages et on se dit qu’une série Booster Gold par King, ce ne serait pas de refus.
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