Le Joker a appris que Batman est sur le point de se marier. Et l’information perturbe on ne peut plus le Clown du Crime. Au point qu’il exige une entrevue avec le Chevalier Noir de Gotham. Mais quel est le moyen le plus rapide pour entrer en contact avec Batman ? Ce n’est pas comme si le Joker avait accès au Bat-Signal. Alors il utilise sa méthode préférée : semer le chaos.
Scénario de Tom King
Dessins de Mikel Janin
Parution aux USA le mercredi 6 juin 2018
Les épisodes reposant sur un face-à-face entre Batman et le Joker sont légion. Mais parmi eux il y une sorte de catégorie à part, quand il ne s’agit pas seulement de se battre sur le plan physique mais d’une confrontation mentale, d’une sorte de discussion entre deux mondes. A ce petit jeu-là, The Killing Joke reste un classique et ce Batman #48 se permet d’ailleurs un petit clin d’œil textuel à Brian Boland. Mais l’épisode a ceci de particulier qu’il laisse le micro au Joker, que tout est axé autour du criminel extraverti et bavard alors que, par comparaison, Batman est aussi muet qu’une tombe. D’où cette situation où l’on peut comprendre que si le Joker est un mystère pour Batman, l’inverse est vrai aussi. Le Joker ferait n’importe quoi pour obtenir une réaction de son ennemi tandis que l’autre ignore son jeu. En un sens c’est le retour de manivelle par rapport à un épisode de l’arc I Am Suicide où Batman existait surtout par une sorte de monologue face à Bane. Ici, le monologue, c’est le Joker qui l’occupe. A part une petite touche sans doute un peu too much (la scène de la prière), Tom King se montre un véritable virtuose de la relation Joker/Batman et fait monter la pression.
« Love is true north. Love is salvation. Love is paradise. »
Virtuose, Mikel Janin ne l’est pas moins aux dessins, surtout lorsque l’on prend en considération que l’essentiel du numéro se déroule dans un seul et même espace. Certes, le cœur d’une église a quelque chose de gothique et offre quelques possibilités visuelles mais beaucoup de dessinateurs auraient du mal à chorégraphier la chose au-delà de deux ou trois pages. D’autres réduiraient le décor à quelques lignes éparses. Janin ne recule devant aucun vitrail, aucun pilier. La pierre est rugueuse, parcourue de détails. Même si l’artiste s’est sans doute inspiré de photos ou de modèles 3D, il maîtrise l’ensemble et donne à l’épisode la hauteur qui convient.
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