Ozymandias, Rorschach et tout un groupe de personnages impliqués depuis le début de la série se retrouvent enfin, avec Batman et le Joker réduits au rang de témoins. Si Doomsday Clock #7 démarre en lorgnant énormément sur la lanterne verte autrefois destinée à Alan Scott, c’est plutôt une certaine lumière bleue qui s’impose enfin. Néanmoins, l’épisode se prend un peu les pieds dans beaucoup de discussions.
Scénario de Geoff Johns
Dessins de Gary Frank
Parution aux USA le mercredi 26 sep 2018
On pourrait définir cet épisode comme étant celui de la « réunion ». Non seulement les quatre intrus arrivés de l’univers des Watchmen a bord « d’Archie » se retrouvent enfin, après s’être dispersés pendant plusieurs mois, mais ils sont confrontés aussi à deux autres ressortissants de leur monde d’origine. Rajoutez à cela un Batman, un Joker, Johnny Thunder, Saturn Girl et la lanterne d’Alan Scott et vous avez un cocktail pour le moins éclectique. Mais entre ce qu’il pourrait se passer et ce qu’il se passe effectivement, il y a comme un fossé. En fait il se passe sans doute plus de choses dans Doomsday Clock #7 que dans les épisodes les plus récents de la série, qui étaient plus « contemplatifs ». Le paradoxe, c’est que Geoff Johns tente de faire entrer à coup de chausse-pied des choses qui s’entrechoquent sans véritablement s’emboiter. Ainsi, la lanterne passe de main en main sans grande raison. Comment et pourquoi Ozymandias serait-il au courant de son importance et de ses capacités ? Mystère et boule de gomme. Pourquoi d’autres personnages s’en emparent-ils plutôt que, disons, le Joker, plus au fait de ce qu’est un Green Lantern ? Pas plus d’explication. A un moment, on se dit que ce genre de flou n’est pas important puisque l’épisode débouche sur une rencontre, LA rencontre attendue depuis le début de Doomsday Clock et sans doute depuis le début de Rebirth. Mais si elle n’est pas avare en révélations (par exemple sur la relation factice d’Ozymandias avec l’un des autres protagonistes), elle est brouillonne et ne livre pas vraiment un effet à la hauteur des attentes. On serait dans une weekly series avec 52 épisodes que l’on comprendrait plus facilement que l’on prenne le temps de nous promener. Là, on a l’impression que le scénario cherche à gagner du temps.
« I’m disappointed in you. I was. I am. I will be. »
Gary Frank continue de dessiner la série de façon régulière. Du travail d’orfèvre, même. Cependant dans les premiers numéros on avait la sensation qu’il recherchait un effet « guindé » susceptible d’évoquer l’ambiance des Watchmen. De plus en plus pourtant, peut-être parce qu’il prend ses aises ou que les personnages se « fondent » avec les règles de l’univers DC ou encore qu’il est pris pas le temps on voit des cases qui échappent à cette tonalité. Frank est cependant un gage de régularité dans un épisode qui, loin d’être vide et sans doute déterminant, n’arrive pas à donner l’impression qu’il est à la hauteur. Et ce n’est pas simplement que Johns peine à gérer les « ex-Watchmen ». L’effet touche aussi des personnages plus courant de DC. Si son Batman est plus proche de celui qu’il écrit pour Earth One (et donc beaucoup plus « faillible » que ce que l’on voit d’habitude), son Joker sonne faux. Et ce fan de la Justice Society et la Legion of Super-Heroes ne nous donne finalement que des personnages secondaires confus, ayant perdu leur mémoire. Il est bien possible (mais pas certain) que tout cela soit un méta commentaire sur le reboot de 2011, avec les héros DC ayant perdu leur passé (Johnny Thunder) et leur futur (Saturn Girl) et que tout cela prépare une forme de rebond. C’est à espérer en tout cas. Mais il faudrait que le scénariste nous donne, vite, un résultat concret, une pierre de touche. Car pour l’instant on a l’impression que tous les personnages se refilent la patate… pardon, la lanterne… chaude sans savoir quoi en faire.
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