Alors que le retour de la vraie Justice Society of America se fait toujours attendre, Hawkman fait partie des rares personnages reliés au Golden Age qui ont le droit d’exister dans la continuité actuelle. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il soit chouchouté. Au contraire le héros a été singulièrement malmené depuis sept ans. Profitant des retombés du crossover Metal, Robert Venditti et Bryan Hitch entreprennent de rendre à Carter Hall une grande partie de son prestige, option canal historique.
Scénario de Robert Venditti
Dessins de Bryan Hitch
Parution aux USA le mercredi 13 juin 2018
Depuis 2011, une seule variation d’Hawkman existait dans l’univers moderne de DC, à savoir la version extra-terrestre du héros (celle lancée pendant le Silver Age) mais avec des allers-retours éditoriaux totalement insupportables (on se souviendra du Hawkman #0 qui tentait de calquer son origine sur des éléments du roman Dune). L’autre version d’Hawkman, celle qui repose sur un prince égyptien réincarné à travers l’Histoire, avait beau être conceptuellement la plus riche, elle était passée à la trappe pour des raisons de jeunisme, DC décidant il y a sept ans d’effacer tous les persos de la Justice Society. Avec le recul, le constat est peu celui des New52, qui ont mené à Rebirth : la perte d’une texture, d’une richesse qu’il faut maintenant reconstruire. Ces derniers mois DC a donc promptement éliminé le Hawkman de la période 2011-2017, laissant la place pour un retour de Carter Hall, le Hawkman vintage, avec une importance renouvelée. Non seulement il réassume son rôle remontant à 1940, à base de réincarnations, mais en plus est montré comme une sorte de détective similaire à Batman, responsable qui plus est de la fondation de plusieurs équipes telles que les Blackhawks, les Challengers… Scott Snyder a peaufiné la chose en expliquant que les vies de Carter remontent avant l’antiquité égyptienne, jusqu’à l’aube de l’humanité. Une ampleur renouvelée, à laquelle Robert Venditti donne dès ce premier numéro encore un autre étage. Si on serait curieux de voir un Jeff Lemire écrire une série solo d’Hawkman (et pas seulement un special comme il y a quelques mois), Venditti fait un travail épatant en soulignant d’une part le côté Super-Indiana Jones du héros mais aussi en redéfinissant de façon plus étendue encore les règles de la réincarnation d’Hawkman. Le scénariste en fait une sorte de Champion Eternel, à la Michael Moorcock. Fortement inspiré par le run de James Robinson et Geoff Johns (la meilleure qu’ait connu le personnage), Venditti s’arrange pour faire d’Hawkman un personnage cosmique, capable d’intervenir un peu partout et un peu n’importe quand.
« Since the last time I saw you, I heard you died, twice. »
DC Comics espère remettre Hawkman sur la carte et le confie pour cela à un dessinateur bankable, l’anglais Bryan Hitch. Encore récemment scénariste et artiste en clignotant de la série Justice League, Hitch trouve ici une énergie renouvelée. Peut-être d’une part parce qu’il n’a pas toutes les casquettes mais aussi parce que le monde d’Hawkman lui propose tout un contexte d’aventures et fantaisie. Rien que dans ce premier épisode il peut ainsi représenter des scènes urbaines mais aussi une sorte de cousin bleu de King Kong. Reste à voir combien de temps Hitch restera sur le titre (une maladie courante des lancements de DC ces derniers mois) mais pour l’instant il s’éclate de façon évidente. Le meilleur Hawkman que l’on ait vu depuis longtemps, sans doute…
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