Le premier a été publié sous le titre Jimmy Olsen s’empare du chien Krypto dans Superman n° 3 de 1965 et est la traduction de When Jimmy Olsen Stole Krypto From Superman publié dans Superman (1939 series) #177. Le deuxième a été publié sous le titre Le masque contre la cape ! dans Superman n° 6 de 1966 et est la traduction de The Clash of Cape and Cowl publié dans World’s Finest Comics (1941 series) #153 en deux parties. Le premier épisode est un exemple assez classique de ce qui se faisait dans la série Superman (1939 series) lorsque les scénaristes voulaient montrer ce qui se serait passé si… Superman accueille Jimmy Olsen dans sa Fortress of Solitude pour passer la nuit. Tous les deux se couchent ainsi que Krypto. Le lendemain, Superman découvre un devant la Fortress of Solitude. Il l’emmène à l’intérieur et l’essaye avec Jimmy. L’appareil transfère alors à ce dernier tous les pouvoirs de Superman. Une réplique étrange nous permet même de nous demander si ce n’est pas Jimmy qui a organisé toute cette machination.
Tous ses plans ayant échoués, il utilisera de nouveau l’étrange appareil pour transférer les pouvoirs de Krypto à une mule. Tout cela paraît bien étrange aux lecteurs et pour cause. L’histoire n’était qu’un rêve de Krypto. Ce type d’histoire sera régulièrement utilisé par les scénaristes de DC Comics pour mettre Superman dans des situations impossibles dans la continuité classique.
La deuxième histoire est bien plus intéressante. Premièrement elle paraît dans un numéro de la série Interpresse sur lequel il est nécessaire de s’étendre. L’éditeur belge utilisera pendant les premières années un système de millésime pour ses publications. C’est-à-dire que la série Superman repartira au numéro 1 à chaque début d’année. 1965 a été une année particulière puisque la série commencera bien au numéro 1 mais en octobre. Elle ne comportera donc que trois numéros. En 1966, la série aurait donc dû reprendre au numéro 1 en janvier. D’ailleurs, le numéro 3 de 1965 comporte en quatrième de couverture une annonce du numéro 1 de janvier 1966. Mais pour une raison restée inconnue, le numéro suivant de la série Superman paraîtra en juin 1966 et porte le numéro 6.
Quoi qu’il en soit, le lecteur découvre sur la couverture du numéro 6 de 1966 une scène étrange. Batman s’attaque à Superman avec un Batarang en Kryptonite ! Nous avons souvent vanté la qualité de la ligne éditoriale d’Interpresse mais il nous faut ici soulever une lacune flagrante. En effet, même si le titre de la revue a été changée en Superman et Batman, force est de constater que le lecteur ignore tout de ce personnage et également de son amitié vis-à-vis de Superman. Or, c’est ce qui donne en grande partie l’intérêt à ce Récit imaginaire comme il est indiqué sur la splash page. En effet, l’épisode « explicatif » de « Comment naquit la super-équipe ? » ne sera publié que deux mois plus tard dans Superman n° 8 de 1966. Nous ne reviendrons pas sur cet épisode qui a récemment fait l’objet d’un Oldies but Goodies sur www.comicbox.com.
Lorsque Superboy lui fait part de ses condoléances, il garde ses rancœurs pour lui mais décide de devenir le plus grand détective du monde afin de trouver des preuves du crime de Superboy et de le confondre. Quelques années plus tard, Bruce Wayne est devenu Batman sur une trajectoire quasi-identique à celle classique de la continuité d’Earth-1. Dans cet Elseworld, Bruce a également adopté le jeune Dick Grayson qui est devenu Robin. Mais ce dernier découvre avec horreur que son mentor veut nuire à Superman. Bruce lui fait alors subir un lavage de cerveau pour qu’il oublie tous leurs secrets. Il continue ensuite de se consacrer à rassembler des preuves de la culpabilité de Superman. Les deux super-héros vont cependant involontairement fait équipe pour arrêter une tentative de vol de Luthor. Superman offre alors à un Batman très froid une ceinture à réaction qui lui permet de voler. C’est grâce à ce cadeau que Batman va s’introduire dans la Fortress of Solitude dont il a réussi à découvrir l’emplacement.
Mais une nouvelle fois, tout ceci n’est qu’un récit imaginaire qui permet de montrer ce qui se serait passé si… Cette technique sera utiliser de manière régulière par les scénaristes de DC Comics mais c’est chez Marvel qu’elle connaîtra la postérité avec la série What If… ?. A tel point que DC Comics sera obligé d’utiliser l’appellation Elseworld pour ne pas enfreindre le copyright que son principal concurrent à déposer sur un procédé qu’il a importé dans le monde des comics.
Ces Elseworld sont-ils des simples récits imaginaires ou des réalités parallèles qui sont une des spécificités de l’univers de DC Comics (cf. French Collection #100) ? Nul ne le sait vraiment, mais ce qui est certain c’est que nous reviendrons dans un prochain French Collection.
[Jean-Michel Ferragatti]
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