Gifted S01E13
17 janvier 2018En ce début de semaine Gifted, feuilleton mutant de la Fox s’achevait avec un épisode double. L’occasion une remontée en flèche de la Brotherhood, un vrai questionnement pour le Mutant Underground mais aussi des retournements au sein de couples et de familles. Un final cependant moins « ambitieux » que le début de la saison et des situations assez académiques, voir prévisibles.
« Take our country back »
Le Dr. Roderick Campbell est déjà un adversaire constant des mutants. Mais voici qu’à la faveur d’un colloque, Humanity Today, il compte bien recevoir les appuis politiques (aux accents Républicains appuyés) pour intensifier le programme des hounds et produire une armée de mutants lobotomisés qui iront chasser leurs semblables. En gros, les choses seront bien pires encore pour tous les mutants, ce qui explique que la Brotherhood ait proposé une alliance à l’underground. Mais les choses ont mal tourné. Campbell s’est protégé derrière des enfants. De quoi faire hésiter les héros. Alors que le treizième épisode (et dernier de la saison) commence, une partie des personnages doit vivre avec l’idée d’avoir fait ce qui est juste mais contre leurs intérêts. Malheureusement ils n’auront pas de répit. Lorna Dane disparaît soudainement et surtout le Q.G. des mutants est assiégé. Alors que même Andy ne parle pratiquement plus à sa sœur, que les liens divers se désagrègent, les protagonistes principaux sauront-ils rester soudés ?
« Protecting our family »
Si Legion est un exercice de créativité et dépasse les attentes (un peu à la manière d’un titre indé qui arriverait en oblique et offrirait une alternative à ce que les X-Men ont déjà montré à l’écran), on demandait à Gifted un peu le contraire : être un show mainstream capable d’amener sur le petit écran des choses que les spectateurs ont vu au cinéma ces dix-huit dernières années. En fait le cahier des charges de Gifted s’est situé un peu à mi-chemin entre les Agents of S.H.I.E.L.D. (pour le prolongement d’un univers) et l’approche de DC et de la CW (pour le fan service assumé et les guest-stars nombreux). De ce fait, cette série a été une surprise car elle a utilisé de nombreux mutants identifiables tels que Lorna Dane, Thunderbird, Blink et quelques visages nouveaux (Eclipse) ou retravaillés (les Strucker). Ces dernières semaines ont mis la barre un peu plus haut en faisant allusion au père de Lorna, en mentionnant le Hellfire Club ou en introduisant une version des triplées Stepford/Frost. Ce n’est pas rien en l’espace de 13 épisodes. Et surtout l’arrivée des trois télépathes permet de relancer la machine bien que le coup de l’alliance entre politicien et scientifique véreux, déjà maintes fois vues (et pas seulement chez les X-Men). De facto, on en revient toujours à la problématique de base : le show hésite entre les exploits spectaculaires d’une Lorna ou d’un Proudstar et la dynamique familiale des Strucker. Ces deux derniers épisodes en sont d’ailleurs le reflet pratiquement jusqu’à la fin. Tandis que Thunderbird et le reste de ce qui est une « X-Force officieuse » cherche à mettre la main sur le savant qui s’acharne sur eux, qu’ils sont même obligés de faire de sombres alliances, les Strucker s’occupent de leurs petites affaires. Si les motivations des uns et des autres se comprennent, n’empêche qu’on a l’impression de deux intrigues qui ne font que s’entrecroiser sans réellement s’enrichir mutuellement.
« Genetics don’t have to be destiny »
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de parallèle entre ces deux branches. Andy Strucker (sorte d’Anakin Skywalker qui marche sur le fil du rasoir) et Lorna Dane (dont on insiste sur le passé psychiatrique) se demandent jusqu’à la fin quel côté leur convient le mieux. Pour Blink, c’est un peu le contraire. Elle n’a pas d’hésitation sur son camp… mais ce sont ses amis et alliés qui, découvrant son passé commun avec la Brotherhood, se méfient d’elle… quitte à la pousser peut-être vers les trois télépathes, qui n’attendent que cela. On comprend bien vite qu’une redistribution des cartes arrive. On devine même assez vite qui sera concerné ou pas. Le vrai problème de la série est son côté mécanique. On nous demande de nous intéresser au sort de personnages dont on ne sait parfois même pas le minimum (que nous importent, par exemple, les choix d’une Sage, réduite à un rôle de figurante). Il y a peu de recul dans le propos, peu de subtilité et beaucoup de premier degré. C’était déjà le cas dès le premier épisode de la série mais il y avait une tonalité, une ambiance plus forte. Par exemple on avait des drones sentinelles qui évoquait certains gadgets de Minority Report. Mais là, non, on a l’impression que le budget a été revu à la baisse. Pas de sentinelles au programme mais de simples flics chargeant la demeure des mutants presque comme s’il s’agissait « simplement » d’un squat de dealers. Presque parce qu’il y a deux « hounds » et que le scénario justifie qu’ils sont supérieurs aux robots. Mais à l’image ils sont tout simplement moins imposants.
« The X-Men made a mistake! »
On a donc dans cette série plus de personnages marquants que dans un Agents of S.H.I.E.L.D. (ceux qui espéraient y voir Iron Man passer dans le ciel restent sur leur fin) mais égrénés sans grande fantaisie, avec des effets spéciaux qui semblent désormais menés à l’économie. Certains personnages semblent moins bien écrits/joués (comme Lorna, mais cela vient peut-être du fait que le maquilleur y va de plus en plus fort sur sa peau blanche et ses cheveux verts façon perruque). Il y aa aussi le problème, à la longue, d’insister sur le fait que les X-Men ne sont plus là (mais alors où ?) et qu’ils ont donné une mission aux résistants, comme s’ils avaient décidés de prendre une retraite et de laisser les autres se débrouiller. Mais c’est tellement flou qu’on se demande pourquoi mentionner cet élément sans cesse si c’est pour en dire si peu. Du coup Gifted ne décolle pas vraiment au-dessus des No Ordinary Family ou Heroes. A en juger par les derniers épisodes il aurait même tendance à lorgner sur un Mutant-X. Sans (heureusement) tomber au niveau d’un Legends of Tomorrow ou d’Inhumans, Gifted a le goût d’un régime sans sel. Alors que beaucoup pensaient que la perspective de rapprochemet entre la Fox et Disney marquerait la fin de ce genre de projets, Gifted a été validée pour une deuxième saison. Espérons que la réorganisation des personnages permettra à la série de grandir et de se faire plus originale.
[Xavier Fournier]
Emma Dumont a vraiment teint ses cheveux en vert, ce n’est donc pas une perruque.
Elle qui était quasi transparente dans la série Aquarius est vraiment surprenante en Polaris , ce qui n’est malheureusement pas le cas de tout les autres acteurs .
Dire que les Xmen ont disparu, ça évite de les montrer….
Car il est évident que si Marvel a accepté que Fox fasse cette série , c’est a condition que les noms Mutants et X-men n’apparaissent pas dans le titre de la série, et qu’aucun X Men connu n’apparaisse a l’écran, histoire de limiter des dégâts d’une licence que Fox a essayé de mettre a toutes les sauces depuis 17 ans , en rajeunissant le casting au passage .
Sinon comment expliquer des titres aussi peu vendeurs que Gifted et Legion, avec un X caché dans les titres pour essayer de dire que ça un rapport avec les X Men ?
D’ailleurs la sortie du film The New mutants est retardé d’un an (pour l’enterrer définitivement?), le rachat de Fox par Disney n’y est surement pas pour rien.
En fait c’est plus simple que ça. Marvel n’a pas à accepter que la Fox fasse quoi que ce soit, le contrat laisse la Fox libre de faire ce qu’elle veut à la TV et au cinéma. Sinon cela ferait belle lurette que Marvel aurait dit stop à tout. La chronologie des films X-Men a un certain flou artistique, entre les films actuels qui sont supposés se passer dans le passé et l’annulation d’une partie de la timeline à la fin de Days of Future Past. De ce fait, on ignore pour l’instant où placer le film Deadpool dans la chronologie des X-Men. C’est ce qui fait que les séries TV prennent le soin de ne pas se dater. Legion entretient le flou sur la date où cela se passe, avec un certain rétrofuturisme et des habits sortis des années 70 ou 80. Gifted utilise quelques concepts déjà apparus dans les films, comme Blink. Après, oui, Gifted n’est pas une grosse marque pré-existante mais Smallville ne l’était pas non plus. Et les fans de comics se demandaient pourquoi cela n’était pas titré Superman.