En 1957, l’apparence de Green Arrow est un peu particulière puisqu’au lieu d’un costume de « Robin des Bois » totalement vert qu’on connait de nos jours, il porte un chapeau et des gants rouges qui lui donnent des faux airs de nain de jardin. Speedy (alias Roy Harper, le futur Red Arrow de la Justice League) a lui une apparence fidèle à son aspect classique (rouge et or). Et les couleurs de Queen Arrow, la toute nouvelle héroïne qu’on nous présente en introduction de cette histoire, sont un mélange des deux (vert et or). Bon mais alors qui est cette Queen Arrow ? Le récit n’entretient guère le suspens puisque bien vite on nous entraîne dans la demeure du milliardaire Everet Dare. Ce dernier s’entretient avec sa fille, Diana, qui est totalement fan de Green Arrow. Vu qu’on ne nous avait jamais parlé auparavant de cette Diana Dare (Ha, c’est tout DC ça de nous proposer une Diana Dare après avoir créé des noms comme Lana Lang ou Loïs Lane), elle est immédiatement suspecte. Et d’ailleurs sa discussion avec son père encourage les soupçons, en particulier quand elle lui dit que « si elle était un homme, elle aimerait être Green Arrow ». Et d’ailleurs la nuit venue, prise de somnambulisme, Diana Dare se lève et descend jusqu’à la collection d’armes de son père. Plus exactement elle se rend dans une pièce spéciale où elle collectionne des flèches qui ont été tirées par Green Arrow ou Speedy puis abandonnées lors de leurs bataillées passées. Du coup elle a un arsenal digne des deux héros. Là, elle s’empare d’un arc et de quelques flèches et revêt son costume de super-héroïne, partant à l’aventure sur le dos d’un magnifique cheval blanc.
La même nuit, le richissime Oliver Queen et son pupille, Roy Harper, voient l’Arrow-signal balayer le ciel. A l’époque les aventures de Green Arrow & Speedy étaient en effet nettement basées sur celles de Batman & Robin. Ainsi le Bat-signal est copieusement pompé pour devenir un Arrow-signal (une flèche lumineuse traversant le ciel) et les deux héros se déplacent dans une Arrowcar en lieu et place d’une Batmobile. Green Arrow comprend (on ne sait trop comment) que le signal a été émis depuis une exposition d’aéronautique. Et les deux héros y foncent. Mais quand ils arrivent, les criminels ne sont pas du tout intimidés par leur présence. Au contraire, ils enfourchent des mini-avions présentés dans le cadre de l’exposition et entendent bien s’en servir pour se battre contre les deux archers. Green Arrow et Speedy sont obligés de se mettre à couvert… Et sont sauvés par l’arrivée de Queen Arrow qui utilise alors diverses flèches y compris celle à « gant de boxe », un gadget qui pourtant est un gimmick privilégié de Green Arrow. Les deux héros masculins sont sidérés par l’arrivée de celle qui, pour eux, est une inconnue. Et Queen Arrow s’éclipse sans leur donner de réponse…
Plus tard Diana revient à elle et découvre à l’étage inférieur de la maison son père en train de discuter avec Green Arrow et Speedy. Elle leur demande alors qui est cette Queen Arrow dont elle a entendu parler… Mais Green Arrow lui rétorque que cela doit rester un secret. Et que par ailleurs Queen Arrow a pris sa retraite. On imagine que Green Arrow et Speedy ont convaincu le père Dare de ne pas parler de l’événement à sa fille. Mais pourquoi ? Après tout, même si c’était à son insu, Diana s’est révélée une héroïne capable de sauver à deux reprises la vie d’Oliver et de Roy. Et tout ça en dormant, en plus ! Sans parler du fait qu’inconsciemment, en souhaitant devenir l’égale de Green Arrow elle s’est approchée de façon surprenante de son identité civil avec ce mot de « Queen ». On pourrait penser qu’elle a fait ses preuves et qu’elle mérite au moins d’être mise au courant de ses exploits nocturnes. Mais non. Autres temps, autres mœurs. Il faut dire la vérité : Green Arrow et Speedy sont tout simplement jaloux de constater qu’une femme puisse les concurrencer (n’oublions pas que dans des circonstances similaires le Superman des années 50/60 a condamné Supergirl à vivre dans la clandestinité). Entre gagner une nouvelle partenaire ou utiliser un « antidote » pour qu’elle cesse d’exister en tant que telle, le choix est vite fait. Et sans doute que Monsieur Dare, lui, est d’accord avec la combine pour que sa fille ne risque pas sa vie quotidiennement.
Du coup, ignorant ses propres exploits, Diana n’a jamais repris le costume de Queen Arrow. Rien n’empêcherait cependant l’héroïne de revenir. D’abord il y a le moyen le plus simple : il suffirait qu’elle s’érafle à nouveau avec la flèche d’Amérique-du-Sud. Ou qu’elle trouve son costume planqué quelque part dans sa propre collection. Ou encore que son père décide d’être honnête avec elle. Sans se limiter avec son association passagère avec Green Arrow, Diana Dare est aussi intéressante pour ses interactions potentielles avec d’autres personnages de l’univers DC. Elle pourrait aussi bien croiser le chemin du Doctor Destiny (un adversaire de la Justice League spécialisé dans la matérialisation des rêves). Ou encore il ne serait pas très renversant d’apprendre que la pointe de flèche qui a un tel effet sur elle, lié à son sommeil, est liée au « sable du sommeil » utilisé par le Sandman de Neil Gaiman. Bref, ce ne sont pas les angles qui manquent et on ne peut que regretter que le machisme de Green Arrow et Speedy leur ait fait étouffer la carrière de cette héroïne débutante. Mais qui sait ? Peut-être un jour auront-ils à nouveau besoin de son aide ?
[Xavier Fournier]
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