Oldies But Goodies: Detective Comics #231 (Mai 1956)

[FRENCH] Saviez-vous qu’avant de travailler avec Dick Grayson, Batman avait d’abord eu un autre « sidekick » ? Robin ne serait que le second choix ? L’assistant classique de Batman découvre l’existence d’un mystérieux Batman Junior dont on ne lui avait jamais parlé ! Mais pourquoi ces secrets ? Qui est exactement John Vance ? Simple : le tout premier sidekick de Batman ! Une véritable petite révolution au pays de Batman ?

Un soir, Bruce Wayne (Batman) et le jeune Dick Grayson sont tranquillement en train de regarder la télévision quand ils apprennent l’évasion d’un gangster nommé Birrel Binter. En écoutant ce nom, Wayne bondit, en expliquant que la nouvelle est synonyme de danger. Mais Dick, lui, est passablement surpris car ce nom de Binter ne lui dis rien du tout. Son mentor lui explique alors de manière sibylline qu’il s’agit d’un criminel que Batman a envoyé en prison bien avant que Dick devienne Robin. Bien vite, l’adulte et l’adolescent descendent à la Batcave et se changent dans leurs identités costumés. Mais avant de partir dans la Batmobile, Batman tient d’abord à s’assurer de quelque chose dans son classeur à secrets. Un meuble tellement mystérieux que Robin ne l’a jamais vu l’ouvrir en sa présence. La curiosité de Robin est déjà attisée. Mais quand en plus Batman part en voiture et le plante, là, dans la Batcave, le jeune homme est scandalisé. Batman, qui le laisse rarement en dehors des secrets, ne tient visiblement pas à ce que Robin soit mêlé à cette nouvelle affaire (ceci dit, si Batman ne voulait vraiment pas que Dick s’en mêle, peut-être que la chose à faire était de le laisser en civil devant la télévision plutôt que de faire descendre dans la Batcave pour rien).

Laissé à lui-même dans la caverne, Robin s’aperçoit que Batman était tellement pressé de partir qu’il a laissé ouvert son classeur à secrets. Le coeur sur la main, Robin n’aurait jamais l’idée de profiter de cet oubli pour s’emparer de documents qui ne lui sont pas destinés. Son premier réflexe est de refermer le meuble mais (dans l’émotion, sans doute), il s’y prend mal et des papiers tombent à terre. En les ramassant, Robin à de la peine à en croire ses yeux. Parmi les documents, il y a une photo montrant Batman avec un enfant habillé dans un bat-costume identique au sien… Le plus incroyable est la légende manuscrite : « A Batman, de la part de son partenaire, Batman Junior » et c’est signé par un certain John Vance. Robin ne peut que constater « Cette photo date de plusieurs années. Le garçon, Batman Junior, était le partenaire de Batman bien avant que je rencontre Batman ! ». S’en suit alors une véritable crise de jalousie dans le crâne de Robin : « Batman a eu un autre partenaire… Et il ne m’en a jamais parlé ! J’imagine qu’il ne voulait pas que j’apprenne que j’avais seulement été son second choix comme partenaire ! ».

Très vite l’imagination de Robin s’emballe : « Ce John Vance… Il doit être devenu un jeune homme maintenant. Et il doit savoir qui est Batman puisqu’ils ont été partenaires ! Mais supposons qu’il ne sache pas garder ce secret ? ». Il n’en faut pas plus pour que le jeune aventurier masqué décide d’aller inspecter ce John Vance. « Je… Je ne suis pas jaloux, mais je suis inquiet ! » pense intérieurement Robin… Bien sûr, au premier abord on se dit que la réaction de Robin a tout d’une épouse bafouée, que tout ça va dans le sens des gags de potaches qui voient dans les liens Batman/Robin une sorte de passion homosexuelle sous-jacente. Mais il faut insister sur le fait que dans les années 50 Robin n’est toujours qu’un jeune garçon et que les choses ne se jouent très certainement pas sur ce plan. Batman, c’est un peu le père adoptif de Robin. Et la découverte de cette photo, c’est un peu comme si l’enfant apprenait qu’il a un frère dont il ignorait l’existence. Un frère dont il est d’emblée jaloux puisque tout le secret qui l’entoure semble lui conférer une importance supérieure.

Dans le dossier, Robin trouve l’adresse de John Vance et se rend chez lui pour inspecter de plus près cette curieuse révélation. Mais la vraie surprise qui attend le jeune héros, en arrivant devant chez Vance, c’est de reconnaître dans la rue… Binter, le criminel en cavale. Que fait-il ici ? D’autant que Binter monte les marches jusqu’à l’appartement de Vance. Sans doute que l’émotion et la curiosité sapent les performances du jeune Robin. Dans la cage d’escalier il est repéré par le gangster. Dans un premier temps Robin choisit la fuite, conscient qu’il n’est pas de taille à affronter l’adulte. Mais quand il revient sur le palier pour en découdre, Binter a disparu. La porte de l’appartement s’ouvre, révélant Batman et John Vance. Forcément, Robin doit expliquer sa présence mais le jeune héros s’en tire en expliquant qu’il suivait Binter. Batman rétorque alors qu’en faisant fuir le criminel, Robin a fait échouer un traquenard que Batman et Vance avaient tendu à l’attention du fuyard.

Ce n’est pas tellement le fait de se faire gronder qui terrasse Robin mais bien une autre constatation : « Ainsi Batman continue de travailler avec son premier partenaire, celui qui fut Batman Junior ! ». Du haut d’un escalier extérieur, Batman, Robin et John Vance ne peuvent qu’observer de loin Binter, qui s’enfuit en voiture. En s’engouffrant dans le véhicule, Binter s’exclame d’ailleurs « C’était une embuscade mais j’ai prouvé ce que je suspectais ! ». Bien sûr, Batman et Robin montent dans la Batmobile, prêts à la poursuite. Mais ils sont rapidement trois : John Vance décide de les accompagner. Et Robin, toujours dans sa crise de jalousie, constate « On dirait que Batman préfère avoir son premier partenaire auprès de lui plutôt que moi ». Le désarroi du jeune héros masqué est encore pire quelques instants plus tard quand, dans la précipitation de la filature, John Vance s’écrie « Ils tournent là ! Oh, Batman,  c’est comme dans le temps ! ». Et Robin, amer, se lamente intérieurement : « Oui, un temps que Batman m’a toujours caché ! ». Bref, l’ambiance est plutôt morose à l’intérieur de la Batmobile…

Arrivant à suivre Binter jusqu’à son repaire, Batman distribue ensuite les rôles. Vance gardera la porte principale tandis que Batman et Robin escaladent la façade. Et forcément, Dick Grayson interprète une nouvelle fois la situation : « Il a donné à Vance – Batman Junior – le poste le plus important. Et bien, vue leur longue amitié, je suppose que c’est naturel… ». A l’intérieur de l’édifice, les deux héros costumés découvrent une sorte de décor de cinéma. L’idée de Binter, c’est de cacher de vrais objets de valeur parmi les décorations factices. N’importe qui qui arriverait par hasard dans l’endroit prendrait toutes ces choses pour des copies sans valeur. Au passage, ce décor de cinéma contient de nombreux éléments géants, ce genre de « gigantisme » étant une véritable marque de fabrique des aventures de Batman dans les années 50.

Sans se rendre compte qu’il y a des intrus, Binter est néanmoins en train de discuter avec ses hommes de main du fait d’évacuer les lieux. Un gangster proteste : « Mais patron, nous avons travaillé avec cette base d’opération tout le temps où vous étiez en prison, on ne veut pas prendre le risque de la perdre ! ». Binter a alors une réponse sidérante : « Apprendre l’identité de Batman, ça vaut tout ! Et je sais maintenant qui… ». C’est le moment où les héros entrent en scène, montés sur une reproduction du Cheval de Troie. Mais dans le brouhaha Binter fait mine de prendre la fuite dans les méandres du hangar. C’est John Vance, attiré par le bruit, qui se lance à ses trousses tandis que le narrateur nous explique qu’ainsi l’ex-Batman Junior montre sa valeur. Mais ils arrivent dans une zone où Binter programme un dragon mécanique (lui aussi sans doute utilisé pour des films). Vance, qui tentait d’escalader le dragon, est pris par surprise quand la « bête » s’ébranle. Binter prend la fuite mais et Vance cours le risque d’être piétiné. Heureusement Robin arrive à temps pour arrêter la machine. Vance remercie et souffle de soulagement. Robin, lui, se dit que l’autre est probablement juste rouillé car il n’a pas pratiqué le super héroïsme depuis longtemps.

Car Robin ne peut que se convaincre que Vance est forcément supérieur à lui. D’ailleurs quelques instants plus tard, quand il s’agit de reprendre la poursuite après Binter, c’est une nouvelle humiliation. Batman s’adresse à Vance en lui disant qu’ils ont encore une chance d’attraper le gangster. Mais ce « on » ne concerne qu’eux deux. Car dans le même temps l’homme chauve-souris s’adresse autrement à Robin : « Euh… Robin… Pourquoi n’irais-tu pas à la maison pour aller te coucher ? ». Robin prends cela comme « juste une façon polie de dire qu’il n’a plus besoin de moi ! ». Et une fois retourné à la Batcave, le garçon masqué continue de broyer du noir en regardant les trophées de leurs batailles passées: « Batman et moi avons travaillé sur tous ces cas ensemble… Mais maintenant qu’il est à nouveau avec son ancien partenaire, je ne serais plus nécessaire à l’avenir… ». Mais l’instant d’après il se reprend : « J’ai gâché le piège qu’ils avaient préparé pour Binter ! Si je pouvais compenser ça avant de me retirer… ».

En reprenant à nouveau le dossier que Batman tient sur son premier partenaire, Robin apprend que John Vance est un ingénieur maritime, spécialisé dans la construction de sous-marins. Binter doit lui aussi connaître ce fait et comme visiblement la première fois il cherchait Vance… « Pendant que Batman chasse Binter, je vais garder un œil sur Vance au cas ou Binter viendrait le rechercher dans le port. Robin est décidé à se cacher dans une armoire mais toutes ces histoires doivent décidément lui monter à la tête car il est surpris par Binter, arrivé avant lui. Bientôt, John Vance aussi arrive et Binter tient en joue… les deux personnes qui connaissent l’identité de Batman ! Le plan de Binter a toujours été de s’emparer d’un des deux sidekicks pour le forcer à démasquer son mentor. Et là, Binter tient les deux. Bon, cela ne veut pas forcément dire que Binter est une lumière car, alors qu’il les tient en joue avec son revolver, voici le plan qu’il amorce : Il va les enfermer dans le sous-marin dans lequel ils se trouvent et, à moins qu’ils révèlent vite le secret de Batman, il lancera ce sous-marin et il coulera avec eux. Un plan incroyablement compliqué (d’abord comment Binter saurait-il lancer tout seul un sous-marin ?) quand on se souvient que l’homme a une arme à feu et qu’il lui suffirait de tirer, ce qu’il projette est plus que biscornu. D’autant que s’il commence à couler l’engin, comment savoir si, à l’intérieur, les deux prisonniers ont changé d’avis ou pas.

Une fois seuls dans le sous-marin sur le point de couler, Robin tente de rassurer Vance : « Ne t’inquiètes pas ! Batman est alerté et il arrivera vite ! ». Mais Vance rétorque : « Robin, tu ne comprends pas… JE SUIS BATMAN ! » . Et sur ce, John Vance commence à se démaquiller tout en révélant son costume de super-héros qu’il portait sous ses vêtements. Tout de suite, Robin réalise : le super-héros adulte s’était déguisé en l’homme que cherche le gangster pour mieux pouvoir le coincer…  « Batman ! Et tu aurais réussi si Binter ne m’avait pas découvert ! J’ai une nouvelle fois gâché les choses ! » . Cette fois l’auto-flagellation de Robin est au plus fort. Il s’accuse de l’échec du plan et laisse échapper qu’il ne sera jamais un aussi bon partenaire que Batman Junior a pu l’être . C’est au tour de Batman d’être surpris : « Tu veux dire que tu es au courant pour Batman Junior ? ». Dick Grayson avoue alors avoir découvert « accidentellement » son existence et réalisé que Batman lui avait toujours caché l’existence de ce prédécesseur car il ne voulait pas que Robin apprenne qu’il était seulement le second choix. Mais la version de Batman est toute autre… S’il n’a jamais parlé de Batman Junior, c’est qu’il s’était engagé par une promesse a ne jamais révéler son existence. Mais pour l’heure, il s’agit surtout de s’échapper du sous-marin dans lequel ils sont toujours enfermés et  qui prend des allures de piège mortel…

Batman et Robin tente alors de déloger des rivets des parois à coups de marteau, espérant créer une ouverture dans une paroi du sous-marin (tentative qui au demeurant semble avoir peu de chances de réussir). Mais Binter, qui entends les coups, se hâte dans le lancement de l’engin. Les deux héros passent donc à une autre étape, démarrant les moteurs du véhicule. A pleine vitesse et dans une poussée contraire, ceux-ci empêchent le sous-marin de couler. L’astuce permet à Batman et Robin de gagner du temps et de découper une issue dans le blindage du sous-marin (comme s’il avait seulement été « vissé », sans aucune sorte de soudure, ce qui semble peu réaliste). Quelques secondes plus tard ils peuvent enfin s’échapper et se lancer aux trousses de Binter. Ce dernier, en les voyant, réalise que c’était bien Batman qui se trouvait à l’intérieur en compagnie de son sidekick. Binter dégaine son arme mais n’a pas de chance : son revolver est attiré par l’aimant d’une des grues du port, dont Robin a trafiqué le magnétisme. Batman n’a plus qu’à faire usage de ses poings pour venir à bout de Binter une bonne fois pour toutes.

Les deux héros sont finalement réunis avec le vrai John Vance, auquel Batman explique que Binter a été capturé avec l’aide de Robin. Mais l’intéressé broie à nouveau du noir, le moral à zéro : « Je… Je suis content qu’on ai résolu un dernier cas ensemble Batman… Mais je sais que tu préférerais travailler avec ton partenaire originel, Batman Junior. Je… Je peux le comprendre ! ». Enfin, le comprendre, peut-être, mais Robin cache mal une larme en faisant mine se s’éloigner. Mais Batman l’arrête. Robin ne connaît pas la vérité au sujet de Batman Junior et le moment est venu de lui révéler…

Quelques années plus tôt, bien avant que Batman rencontre Robin, Binter et sa bande étaient occupés à voler une banque quand ils furent surpris par un garçon qui passait dans la rue. Ce témoin gênant pouvait les identifier… Heureusement pour lui Batman passait par là, dans le cadre de sa patrouille nocturne. Les gangsters filèrent sans demander leur reste mais jurant de retrouver ce garçon qui avait vu leur visage. Apparemment Batman n’a pas vu les gangsters d’assez près pour les identifier… Une fois le gang parti, Batman prend donc le garçon sous sa protection. Il s’agit bien sûr d’un jeune athlète vedette de son école, qui devient du coup le seul témoin de l’affaire. John Vance (puisque l’adolescent, vous l’aurez compris, c’est Vance) explique que les gangsters n’ont sans doute pas vu son visage mais que lui saura les reconnaître. Et Batman rétorque « Hmm… Alors tu es en danger ! Puisque tu m’as dit que tes parents sont en voyage, tu ferais mieux de m’accompagner chez moi ! ».

Batman emmène donc John Vance à la Batcave après avoir pris la précaution de lui bander les yeux pour que l’adolescent n’en sache pas le chemin (parce que, bon, Vance a beau être un témoin, Batman ne le connaît pas assez pour partager tous ses secrets). Se pose ensuite un problème… John Vance est tout disposé à aider Batman mais dans le même temps comment faire pour qu’il identifie les bandits sans que ceux-ci voient son visage. La vie de John et de ses parents serait en danger. Batman a finalement une idée : « Tu dois être masqué comme moi pour pouvoir m’aider à les pourchasser ! Ainsi ils ne sauront jamais qui les identifié ! ». Et le petit John répond : « Wow ! Je vais devenir Batman Junior ! Mais bien sûr tu vas me bander les yeux quand nous sortiront dehors ! ». Ainsi John devient le sidekick de Batman mais ignore l’identité réelle du héros et la localisation de la Batcave. Très vite le plan de Batman fonctionne… Bien qu’on ne comprenne guère comment : dans la case suivant la Batmobile s’arrête devant les gangsters et Batman Junior s’écrie : « Le voici, c’est lui le leader ! ». Batman identifie sans peine Birrel Binter, qu’il soupçonnait de toute manière. Mais on ne saura pas trop comment la Batmobile a eut la chance de passer devant les bons gangsters au bon moment. Une fois les coupables acculés, il ne reste qu’à les battre. Batman et Batman Junior y arrivent sans peine. Mais Batman a une hésitation : « Attends ! Je ne voulais pas que tu prennes des risques ! ». Ce à quoi Junior répond en faisant une erreur : il laisse échapper que pour un athlète tel que lui, c’est plutôt drôle. Ce détail ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Arrivé au commissariat, Binter menace : « C’est Batman Junior qui m’a envoyé en prison. Mais je sais qu’il s’agit d’un athlète encore à l’école. Je le traquerais un jour ! Et il sait qui tu est, Batman ! ». L’ironie, bien sûr, c’est que John Vance n’a aucune idée de qui est le héros…

Mais c’est pour ça, pour protéger Vance, que Batman a promis de ne plus jamais parler à quiconque de l’existence d’un Batman Junior ! Des années plus tard, quand Binter s’est échappé, il est remonté jusqu’à Vance à travers les indices dont il disposait… Mais, ouf, comme l’explique John à Batman et Robin, maintenant que Binter est de retour derrière les barreaux pour une peine à perpétuité, l’ancien allié de Batman n’est plus en danger. Bien sûr, c’est un point de vue très naïf de la part de Vance comme du scénariste puisqu’on peut imaginer que même si Binter restait jusqu’à sa mort en prison (et sa récente évasion prouve qu’il a les moyens d’en sortir), on doute qu’il garderait pour lui le secret de l’allié de Batman. Binter est convaincu que John Vance connaît l’identité de Batman. Le gangster aurait tôt fait de vendre ce secret à un autre gang ou à des camarades de cellules. Bref la sécurité de John Vance est toute relative mais cela ne semble effleurer aucun des personnages (ou peut-être que Batman et Robin le savent intérieurement mais préfèrent se taire pour ne pas inquiéter leur ami).

La conclusion de l’histoire, c’est que Robin réalise soudain que finalement Batman n’a pas réellement eu un partenaire avant lui. Le mentor tempère : « Batman Junior m’a aidé dans ce seul cas… Et après ça, il n’y a eu qu’un seul Robin ! ». Ouf, l’honneur de Robin est sauf et le « duo dynamique » peut continuer comme avant. Et John Vance ? On n’entendra plus parler de lui, que ce soit sous son identité civile ou comme Batman Junior (cet alias sera par la suite utilisé par d’autres personnages de DC mais sans aucun rapport avec Vance). Il est vrai qu’on ne s’attendait pas vraiment à ce que Batman Junior détrône réellement Robin dans le cœur de Batman. Et puis à l’évidence John Vance n’est pas aussi compétent que Robin, il n’a pas reçu un entraînement aussi long ou si intensif. Mais quand même, ce personnage qui est entré dans l’antichambre du mythe de Batman garde quelques atouts.

D’un côté dans son enfance il a réussit à aider Batman (et ce n’est pas donné à tout le monde) et à être, même très brièvement, un jeune super-héros. Par ailleurs c’est un athlète doué qui – à défaut d’un entraînement complet – a pu voir de près la Batcave et les méthodes de Batman et, devenu adulte, est devenu ingénieur. Bref John Vance n’est certes pas un personnage viable en tant que tel mais il est une petite graine qui, sous certaines conditions, pourrait donner naissance à un héros à part entière. On voit mal, par exemple, Batman ne pas continuer à lui enseigner quelques techniques d’autodéfense au cas où sa vie serait à nouveau en danger. Batman Junior faut un peu partie de cette « génération intermédiaire » de personnages, apparus dans les années 50 (comme les prestations initiales du Club of Heroes), quand il était manifeste que certains auteurs voulaient créer mais que le regain de ventes amenées par le Silver Age n’était pas encore en vue. A l’instar du « Original Batman » paru 3 ans plus tôt, John Vance comble un peu le même besoin que les autres « préquelles » de l’époque, rajoutées pour consolider l’histoire du héros principal concerné. Batman Junior est au mythe de Batman ce que Jan Williams (l’éphémère Little Miss Amazon) est à celui de Wonder Woman. C’est un peu comme si une « génération prototype » des Teen Titans sommeillait dans les souvenirs des années 50. Des graines de héros qui (qui sait ?) pourraient un jour revenir prêter main forte à leurs mentors ou former un groupe distinct (au pire, s’il était décidé que John Vance et des personnages comme Jan Williams ne sont plus dans la continuité, cela pourrait donnait une version alternative intéressante de la JLA ou des Teen Titans dans un des 52 mondes parallèles de DC). Un pseudo Batman qui aurait grandit sans être entièrement dépendant de son modèle aurait en tout cas un certain potentiel pour se distinguer des autres anciens sidekicks de Bruce Wayne. Et on serait curieux de voir la réaction de Damian Wayne, le vrai fils de Batman, en apprenant l’existence d’un Batman Junior le précédant. Pas sûr qu’il le prendrait mieux que Dick Grayson en son temps…

[Xavier Fournier]
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