Oldies But Goodies: Doom Patrol #121 (Sept. 1968)
28 février 2009[FRENCH] Après vous avoir parlé du premier assassinat d’un super-héros dans les comics (Pep Comics #17) un peu plus tôt dans la semaine, il m’a semblé logique d’enchaîner avec un autre maillon de la chaîne qui conduirait bien plus tard à l’ère de la déconstruction des super-héros. Dans Doom Patrol #121, ce n’est pas seulement un héros qui est tué mais carrément une équipe qui est décimée, qui perd et dont les assassins ne sont pas punis (en tout cas pas avant bien des années). D’autant qu’à entendre les auteurs, les responsables de la mort de la Doom Patrol… C’est vous ?
Dans les années 60 la Doom Patrol classique était un groupe à part dans l’univers DC. Ils ne « cadraient » pas avec le reste… Avec un petit noyau d’autres héros comme Metamorpho, il aurait été assez facile de se convaincre qu’ils n’étaient pas publiés par l’éditeur de Superman et Batman tant la recette était différente, à la fois plus baroque et moins optimiste… La Doom Patrol, ce sont un peu les X-Men de DC… D’ailleurs les deux séries sont un peu conscrites, apparues à quelques semaines d’écart sans qu’un des deux puisse avoir copié sur l’autre, les deux équipes racontent les aventures d’une bande d’outsiders traités comme des monstres par la société… Et dans les deux cas les mentors sont en chaise roulante. En France le rapprochement était encore plus renforcé puisque Arédit/Artima, l’éditeur qui les traduisait ici, avait rebaptisé la Doom Patrol en… Patrouille Z. Entre les « Hommes-X » et ces adeptes du « Z », l’écho était étonnant… A plus forte raison quand les mêmes causes donnèrent les mêmes résultats. A savoir qu’après des débuts prometteurs les X-Men originaux (c’est-à-dire avant l’arrivé de Wolverine, Tornade et des autres) tout comme la première mouture de la Doom Patrol lassèrent le public… Vers la fin des années 60, les deux séries n’avaient plus assez de lecteurs. Il fallait les arrêter. Les fans de Marvel savent bien que les X-Men – en tant que série – furent mis en sommeil tandis que les personnages, en attendant que la série redémarre, continuèrent de vivre quelques aventures en s’invitant dans les pages d’autres titres liés aux Avengers, à Captain America ou encore à Spider-Man. Chez DC, par contre, la déception fut si brutale que le sort de la Doom Patrol allait pour le coup être très différent et marquer les quelques lecteurs qui leur restaient…
Rarement le titre « The Beginning of the End! » aura été aussi si justifié dans un comic-book. Sur la première page de Doom Patrol #121, le dessinateur Bruno Premiani se retourne vers l’éditeur de la série, Murray Bultinoff (on notera que le scénariste ne s’est pas écrit lui-même dans la scène). L’artiste s’exclame : « Est-ce vrai ? Tu ne m’as pas dit comment finir la page ! Tu vas tuer notre Doom Patrol ? ». Et l’éditeur pointe un doigt (non, pas ce doigt-là) vers le lecteur en expliquant que même lui n’en sait rien, que seul un peloton de marines pourrait sauver les héros. Des marines où… les lecteurs. Tout est entre leurs mains, explique l’éditeur… Et Premiani, s’inquiète… « Ce serait terrible… Nous avons créé ces personnages avec de grands problèmes mais un grand cœur… ». Et le dessinateur se met ainsi à passer en revue l’équipe. Il y a Robotman, pilote de course dont seul le cerveau a survécu à un terrible accident. Depuis on lui a reconstruit un corps robotique orange à la force herculéenne mais avec lequel il ne peut passer pour humain. Puis il y a Rita, alias Elasti-Girl, capable de grandir à une taille géante… ou au contraire microscopique. Enfin il y a Negative Man, un pilote d’avion qui a été contaminé par une étrange radiation et qui est capable de matérialiser un double négatif de lui-même, une sorte de Human Torch fait d’une énergie noire. Tout ce petit monde est dirigé par un personnage surnommé de façon assez explicite le Chief, qui est tout simplement le plus grand génie du monde. C’est lui qui a inventé le corps de Robotman, qui a soigné Elasti-Girl ou encore protégé Negative Man. Et après toutes ces épreuves, maintenant on voudrait les tuer ?
Avec cette question lugubre en place, l’histoire à proprement parler peut commencer… Madame Rouge, une des principales ennemies de la Doom Patrol, s’apprête à attaquer une maison qui est le Q.G. de… la Brotherhood of Evil (organisation terroriste, sans doute un peu communiste, dirigée par le Brain, un cerveau désincarné, et Monsieur Mallah, un gorille intelligent). Madame Rouge (qui a des pouvoirs d’élasticité façon Mister Fantastic) est reconnaissable à son accent français à couper au couteau car c’est une de nos compatriotes (elle-même avec un passé sans doute un tantinet communiste, d’où ce nom-de-code pas du tout subtil). En fait elle a longtemps été victime d’un dédoublement de personnalité : dans l’un de ses états elle était amoureuse du Chief (patron de la Doom Patrol) dans l’autre elle était membre de la Brotherhood of Evil et voulait la mort de la Doom Patrol. Un peu avant cet épisode les deux personnalités se sont fondues en une seule, qui est criminelle mais aime quand même le Chief et en veut à la Brotherhood pour l’avoir manipulée pendant des années. D’ailleurs, dans la maison Brain est en train d’expliquer à Mallah le danger que représente pour eux cette ancienne collègue. Peine perdue, le QG secret est alors rasé par un puissant laser… On dirait que s’en est fini de la Brotherhood…
A la base de la Doom Patrol, le Chief informe ses co-équipiers que la police fouille encore les décombres mais qu’elle considère que le Brain et Mallah sont morts. Robotman et Negative Man se réjouissent de la disparition de deux de leurs pires adversaires mais le Chief les interrompt. Cet acte de Madame Rouge doit se concevoir comme un avertissement. Après la Brotherhood, la Doom Patrol sera sans doute sa prochaine cible. D’ailleurs à peine le Chief fait cette prédiction qu’une voiture ouvre le feu devant chez eux, blessant un passant. Negative Man matérialise alors son double négatif et emporte le blessé au plus proche hôpital. Robotman, lui, ramasse les douilles dans l’espoir qu’on puisse faire une analyse balistique. Mais l’une des balles qu’il ramasse est intacte. Le coup n’a pas fait mouche. Bizarre… En l’écoutant parler de cette balle, le Chief lui hurle alors de s’en débarrasser car c’est sans doute… une mini-bombe qui explose et détruit le bras de Robotman (ce qui en soi n’est pas un problème, Robotman peut être reconstruit à volonté).
Ailleurs, Rita, alias Elasti-Girl, mène la belle vie avec son richissime mari. Ce dernier se trouve être le super-héros Mento mais il n’est pas membre de la Doom Patrol. En général, il essaie même d’éloigner sa femme autant que possible de la « patrouille ». Aussi il ne saute pas de joie quand il voit qu’elle enfile son uniforme aux couleurs (rouge et blanc) de l’équipe. Elle vient d’entendre à la radio la nouvelle de l’attentat à la base de la Doom Patrol et elle s’y précipite. Mento défoule alors ses nerfs en cassant la radio tout en maudissant le nom de… Marconi. Peut-être qu’il aurait mieux fait de proposer de l’aide à son épouse, non ? Elasti-Girl se rue au QG où elle est accueillie par… des mitraillettes. Robotman et Negative Man sont en effet armés au cas où Madame Rouge attaquerait à nouveau. Cette attitude dénote de la spécificité de la Doom Patrol. On imagine mal Superman et Batman s’emparer d’armes à feu parce que Lex Luthor serait sur le point d’attaquer la base de la Justice League.
Plus intuitive, Elasti-Girl confirme le premier jugement du Chief : Madame Rouge s’est d’abord attaquée au Brain (l’homme responsable de ce qu’elle est aujourd’hui). Dans sa logique démente elle ne peut qu’attaquer maintenant le seul homme qu’elle ait aimé, à savoir le Chief… D’ailleurs tandis que l’équipe discute le radar les averti de l’approche d’engins volants non répertoriés par l’aviation civile. La Doom Patrol est victime d’une attaque aérienne ! Un groupe d’hélicoptères effectue un lâcher de napalm sur le bâtiment qu’occupe le groupe ! Heureusement la maison du Chief est à l’épreuve du feu. Mieux : elle est équipée de lanceurs de missiles cachés derrière certaines fenêtres. La Doom Patrol contre-attaque donc et détruit deux hélicoptères. Negative Man s’élance à la poursuite du dernier et le fait exploser. L’équipe a résisté à l’offensive mais, au milieu des débris d’hélicoptères, commence à prendre conscience que la bataille menace toute la ville. Et comme pour leur donner raison c’est à ce moment qu’un envoyé du gouvernement vient les trouver : Puisqu’ils sont sans cesse attaqués, les membres de la Doom Patrol représentent un danger pour la population. L’Etat a donc pris des dispositions pour… les déporter dans un endroit isolé. Robotman, un peu pourvu du même caractère que the Thing, est furieux. Les déporter ? Après tout ce qu’ils ont fait pour le pays ? Toutes les menaces affrontées ? Elasti-Girl doit alors le calmer. Il n’en reste pas moins que la Doom Patrol a 24 heures pour quitter le pays…
On pourrait croire que la population est soulagée de les voir partir et pourtant – sans doute par manque d’information – c’est un autre avis que le public exprime. Pour eux, les gens de la Doom Patrol sont des couards qui préfèrent fuir que de rester se battre. A l’aéroport où ils embarquent, le Chief et les autres doivent affronter les quolibets de la foule, qui les traite de trouillards. Là aussi Robotman est furieux. Il demande alors au Chief où vont aller s’installer les « Trouillards Unis d’Amérique » (c’est-à-dire eux). Il est cependant soulagé d’apprendre que le Chief se préparait depuis un moment à une telle situation (le Chief est toujours en avance d’un coup) et qu’il a une base de rechange. Robotman est tellement content de ce retournement qu’il embrasse le crâne de son leader… Sans tarder ils arrivent sur une île privée appartenant au Chief, une île où il a fait construire une base paramilitaire pourvue de son propre réacteur nucléaire. Ici, ils pourront s’installer et préparer leur contre-attaque contre Madame Rouge…
La Doom Patrol est bien loin de se douter qu’au même moment, sous la surface de l’océan, Madame Rouge les attends déjà. Elle s’est alliée à un autre ennemi du groupe, le Captain Zahl, et ils sont tapis dans un sous-marin qui croise non loin de l’île. Le Captain Zahl en veut au Chief car ce dernier est l’inventeur de bombes anti-U-Boats qui ont détruit l’embarcation de Zahl quand il était un marin nazi, pendant la seconde guerre mondiale. Et tandis que la Doom Patrol décharge ses valises, les hommes-grenouilles de Zahl sont déjà en train de prendre pied sur l’île et de préparer une embuscade. Leur premier geste est de faire exploser l’avion qui a amené la Patrouille sur l’ile. Voici les héros piégés, sans solution de repli. Mais bien sûr l’explosion n’est pas passée inaperçue et ils s’élancent pour se battre contre les commandos de Zahl… Qui doivent être un peu « dopés » car deux hommes lancent sur Robotman un bout du train d’atterrissage de l’avion aussi facilement que s’il s’agissait d’un bout de papier. Le sous-marin de Zahl fait surface et il tire un projectile qui, au demeurant, parait inoffensif. Mais il s’agit en fait d’un sable résistant aux radiations. Un sable qui a pour effet de bloquer les pouvoirs de Negative Man. Quand à Elasti-Girl, elle est vite piégée sous un filet en acier. Ne reste que Robotman, qui est vite paralysé par une charge magnétique. Et le Chief, handicapé cloué dans son fauteuil roulant, ne dispose d’aucun pouvoir… Le leader de la Doom Patrol concède alors qu’ils sont battus… Mais ca ne suffit par pour Zahl. Il veut encore plus humilier l’équipe en leur proposant un marché ignoble : il a piégé un petit village, Codsville, habité par quatorze pêcheurs « ordinaires ». Et il a dans sa main deux détonateurs. L’un fera exploser l’ile de la Doom Patrol tandis que l’autre est lié à Codsville. Les héros ont le choix entre leur vie… ou celle du village… A bord du sous-marin, Madame Rouge est furieuse : elle ne souhaitait que la défaite de la Doom Patrol, pas sa mort ! Mais Zahl la tranquillise : ils préféreront sans doute sacrifier la vie de 14 inconnus plutôt que la leur…
C’est bien mal connaître les héros. Sur la plage où ils sont piégés, le Chief tient un conciliabule avec ses amis. Leur vie vaut-elle celle de 14 étrangers ordinaires ? Mais Negative Man proteste : est-ce que finalement la raison d’être de la Doom Patrol ce n’est pas que tous les hommes sont frères ? Elasti-Girl explique alors que les pionniers qui ont construit l’Amérique n’étaient que des hommes ordinaires. Robotman renchérit en expliquant que les enfants juifs qui ont tenu tête aux pharaons (une référence juive directe, assez rare pour l’époque) n’étaient également que des gens ordinaires… Sans hésitation la décision de la Doom Patrol est donc unanime : les mains unies, en forme de pacte (un peu à l’image des débuts des Fantastic Four), les héros préfèrent se sacrifier ! Ils défient Zahl et lui disent qu’il n’a qu’à les faire sauter… Sentant ce qui va se produire, Madame Rouge tente de convaincre Zahl mais ce dernier ne veut rien entendre. Pour lui, le Chief l’a encore défié une dernière fois… Une fois de trop ! Il fait exploser l’île et les quatre héros qui s’y trouvent… Puis le sous-marin prend le large…
Dans les heures qui suivent, les 14 pêcheurs de Codsville, conscient qu’ils doivent leur vie au sacrifice de la Doom Patrol, décident de rebaptiser leur village « Four Heroes ». Mento, désormais veuf, vient en bateau non loin du site de l’île. On ne peut s’en approcher car l’eau y reste bouillonnante (j’imagine à cause du réacteur nucléaire qui s’y trouvait). Mento lance alors une rose et écrase une larme… Puis il dit au capitaine du navire de le ramener à terre. Il a désormais un seul objectif : traquer les assassins de la Doom Patrol ! Pas un d’entre eux ne lui échappera !
L’histoire terminée, le dessinateur Bruno Premiani se tourne à nouveau vers l’éditeur. « Alors c’est vrai ? La Doom Patrol est morte ? ». Mais son interlocuteur se tourne vers le lecteur. Même lui ne sait pas si la Doom Patrol reviendra. Les seuls qui peuvent les sauver… Ce sont les lecteurs ! Si les ventes de ce dernier numéro sont suffisantes, on leur laissera une nouvelle chance. D’ailleurs la couverture était ornée d’un «You decide ! » (« C’est vous qui décidez ») qui fait qu’on peut voir dans ce numéro un lointain ancêtre de l’épisode où le deuxième Robin (Jason Todd) avait été sacrifié sur décision du public, grâce à une hotline. A la fin des années 60, DC Comics n’avait sans doute pas envie de s’encombrer d’une hotline et préférait se baser sur la seule réalité des ventes. Mais cette démarche de mettre explicitement dans les mains du lecteur la responsabilité de la poursuite (ou pas) de la série était sans précédent. Pire : comme visiblement les ventes ne furent pas au rendez-vous, on ne revit pas la Doom Patrol – on ne la mentionna même pas – pendant des années. Le vœu final de vengeance de Mento (qui aurait pu fournir la base d’une nouvelle série) resta longtemps sans la moindre retombée réelle. Les bons étaient morts. Les méchants avaient gagnés et étaient repartis sans être arrêtés… Un résultat incroyable pour une revue pourtant approuvée par le Comics Code !
On ne reparlerait de la Doom Patrol qu’en 1977 quand le corps artificiel de Robotman s’échouerait sur une plage et que, reconstruit par Doc Magnus (des Metal Men), l’homme-robot pourrait participer à une éphémère seconde génération du groupe qui ne durerait que trois épisodes et… ne parlerait même pas de venger les trois héros morts ! Longtemps la seule trace que la Doom Patrol avait existé serait Changeling (alias Beast Boy), le fils adoptif d’Elasti-Girl et de Mento, seul survivant de l’équipe parce qu’il était parti faire ses études. Il aurait droit à une seconde carrière au sein des New Teen Titans de Marv Wolfman et George Perez. Ce n’est qu’à partir de New Teen Titans #13 (en 1981) qu’on punirait les assassins de la Doom Patrol… Dans les années suivantes les membres de la patrouille originelle ont graduellement refait surface (la dernière, Elasti-Girl, étant revenue à l’occasion de la série Doom Patrol de John Byrne puis réintégrée dans la continuité pendant Infinite Crisis). Mais n’empêche. Imaginez l’effet produit sur les derniers lecteurs de la Doom Patrol, en 1968, quand ils virent leur héros disparaître… Et qu’on ne leur donna aucune suite réelle à l’histoire pendant près de 13 ans. Pendant des années cet ultime épisode de la Doom Patrol resta pratiquement le seul exemple d’une histoire où les héros perdent et en payent le prix. Ce fut, pour les lecteurs de l’époque, quelque chose de comparable à l’effet produit par l’album « la Mort de Captain Marvel » au début des années 80… Aujourd’hui tout ça est oublié, tous ces héros sont à nouveau vivants (même the Brain et Mister Mallah, déclarés morts en début d’histoire, sont revenus – puis morts encore plusieurs fois), mais pour l’époque, c’était quelque chose…
[Xavier Fournier]
P.S.: si vous aimez « Oldies But Goodies », ne manquez pas le début d’une nouvelle rubrique complémentaire sur www.comicbox.com, mercredi (4 mars 2009 prochain…
Je crois me souvenir qu’un autre point commun de The Chief et de Xavier est d’avoir été de bons » manipulateurs » de leur équipe respective .Pas aussi droits et honnêtes qu’on pourrait le croire….lol . La parution en petits formats noir et blanc n’était pas l’idéal pour cette série en France .
C’est vrai. D’ailleurs nous avions évoqué la vraie nature du Chief dans un Oldies But Goodies précédent: http://www.comicbox.com/index.php/articles/oldies-but-goodies-doom-patrol-vol2-57-juil-1992/
et d’où croyez vous que venaient mes » souvenirs » , lol
Au fond, plutôt que de poursuivre Madame Rouge, Mento aurait mieux fait de s’en prendre aux lecteurs, les véritables responsables de la mort de la Doom Patrol… Il pourrait faire équipe avec Jason Todd, cette autre grande victime du public… Cela ferait un bon récit métafictionnel…
C’est vrai que ca aurait pu faire un bon scénar à la Grant Morrison 😉 … Si ce n’est qu’au terme de son run sur Animal Man G.M. revendique plutôt la responsabilité du scénariste.