Doomsday Clock contient son lot de surprises et de révélations, entre le pourquoi et comment un personnage lié aux Watchmen (mais que l’on ne pensait ne pas revoir) peut réapparaître d’un coup pour tenter de se venger… et aussi une ébauche d’explication en ce qui concerne le passé de l’actuel Rorschach. Et, comme la couverture l’indique, l’homme au masque mouvant va avoir une longue discussion avec… Batman.
Scénario de Geoff Johns
Dessin de Gary Frank
Parution aux USA le mercredi 24 janvier 2018
Le deuxième numéro de Doomsday Clock voyait Ozymandias face à… un Comedian semblant bien vivant dans l’univers DC. Les implications de la scène pouvaient être nombreuses, la plus facile et logique étant qu’Ozymandias lui-même, affaibli par sa maladie, pouvait imaginer la chose. Ou bien cela pouvait être un coup à la Clayface. Mais très curieusement Geoff Johns ne se défile pas et, dès les premières pages de cet épisode, remet en cause quelque chose que l’on croyait établi depuis Watchmen #1. C’est soit incroyablement « couillu », soit un trop plein d’orgueil qui fonce droit dans le mur (les numéros à venir nous montreront ce que Johns en a fait et quel côté penche la balance). Il y a clairement du pour et du contre et pour certains l’idée annule même une partie du fondement de Watchmen. Peut-être même au-delà de ce qui est évident car si Doctor Manhattan peut s’amuser à ce genre d’exploits sur d’autres que lui alors la question d’empêcher une apocalypse nucléaire importe peu. L’effet est quand même assez curieux car d’une main Johns et Frank prêtent visiblement allégeance à Watchmen en installant une scène qui se veut une réponse à une autre, publiée dans Watchmen… et de l’autre ils semblent partir en roue libre avec le destin du personnage en question.
« You’ve trespassed. Into a very dangerous place. »
Trois autres lignes narratives se partagent le reste de ce numéro. Ce qui est de Marionette et de Mime, la confrontation n’est pas majeure en elle-même. On a déjà mesuré la dangerosité du couple dans les numéros précédents mais cette fois il y a éclaircissement, une levée du flou artistique qui régnait sur les capacités de Mime. Là aussi il y a paradoxe, dans le sens où les deux personnages clownesques et tarés sont d’une certaine manière la voix de la raison. Ce sont eux qui questionnent le sens de la mission et ce quelqu’un peut espérer faire (ou pas) face à Manhattan. Là où dans Watchmen une histoire de pirates servait de respiration, un vieux film des années 50 joue ici le même rôle. Mais les fans s’intéresseront sans doute plus à une certaine personne qui le regarde. Enfin, il y a bien sûr la rencontre au sommet entre Batman et Rorschach. Là-dessus, le script fait curieusement peu d’utilisation du fait que Bruce Wayne a été sensibilisé à certains indices depuis le début de Rebirth, avec en particulier The Button. On peut être étonné que le Chevalier Noir ne fasse pas certains rapprochements. Néanmoins la conclusion est assez croustillante. On ne peut pas leur reprocher d’être prévisibles…
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