Ils ne sont plus « all-new, all-different » mais ce qui reste des Avengers passé Civil War II tente de se réorganiser. Au-delà d’un noyau dur déjà existant (et identifiable sur la couverture), les héros repeuplent leurs rangs de manière plus ou moins spontanée. Mais celui qui leur pose vraiment problème dans cet Avengers #1 c’est un membre de l’ère classique, qui prend des initiatives sans pour autant en parler à ses co-équipiers.
Scénario de Mark Waid
Dessins de Mike Del Mundi
Parution aux USA le mercredi 2 novembre 2016
Même si quelques jeunes recrues de l’époque antérieure manquent à l’appel, cette nouvelle série Avengers est la suite linéaire, directe, des évènements survenus dans les derniers épisodes d’All-New All-Different Avengers, avec Mark Waid qui continuent d’explorer les retombées des choix drastiques de Vision et, comme au début de la série précédente, de jongler avec les paradoxes temporels et les différents aspects de Kang. Si bien que l’on serait tenté de se demander s’il était bien besoin d’en repasser par un relaunch, en dehors de raisons strictement commerciales. Mais changement d’ambiance il y a. Et il est immédiatement visible avec l’arrivée du dessinateur Mike Del Mundo (Elektra, Weirdworld) aux commandes. Un virage graphique assez marqué par rapport à ce qui précédait mais qui, en un sens, avec son rapport à la peinture, colle mieux avec les couvertures d’Alex Ros. Del Mundo nous donne quelque chose de tonique… mais dans le même temps on le sent moins familier avec la narration des super-équipes. Ses pages sont souvent assez belles, chatoyantes, mais pas toujours bien organisées en termes de narration, de disposition des personnages dans la case. Del Mundo joue l’effet de matière plus que le cadrage.
« Have At Thee! »
Avec la « jeune garde » (hors Wasp) partie se réinventer comme membres des Champions, les rangs sont un peu clairsemés. Il n’y a plus de cœur, de passion apparente, dans le groupe et Mark Waid y remédie en injectant assez vite le puissant Hercules dans les rangs, dans sa version récemment croisée dans sa dernière série solo et dans Civil War II: Gods of War. Si l’on peut se demander ce que donnera, à l’usure, la relation entre Hercules et Thor (Jane Foster), la chose est assez peu abordée dans ce premier numéro, plus préoccupé par l’idée de justifier le train de vie des Avengers dans un environnement désormais privé de Tony Stark (pour des raisons plus ou moins floues ». Du coup, un nouveau sponsor entre en scène (là aussi, la couverture semble assez explicite), Peter Parker peaufinant sa réputation de Stark de substitution. Hercules est là pour le cœur, Spider-Man s’impose par la raison, répondant à des besoins plus matériels de l’équipe. Mais ces recrutements, qu’ils soient voulus ou imposés, sont rapidement éclipsé par le retour sur le devant de la scène de l’intrigue liant Vision à Kang. « Encore ? » diront ceux que l’arc initial d’All-New All-Different Avengers avait un peu perdus ? Oui, mais cette fois, comme il y a un levier de responsabilités différent au sein de l’équipe, la donne est d’emblée plus intéressante. Encore que l’on puisse se demander si les Avengers vont continuer de garder longtemps un Vision dans les pattes, entre ses périodes « je suis programmé par un de vos ennemis » et ses propres décisions un peu expéditives. Ceux qui étaient dérangés par la présence de Miles Morales, Nova et autres Kamala seront sans doute contents par ces retours d’Avengers de plus longue date. Par contre il semble manquer encore quelque chose à l’alchimie de l’équipe (par exemple un membre féminin de plus que les deux déjà en place, pour équilibrer un peu les choses, ne serait pas un mal). Il faut aussi que Mike Del Mundo achève de trouver ses marques. On est content de retrouver des personnages doués d’une certaine gouaille. Mais pour l’instant l’histoire leur permet relativement peu de s’en servir.
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