Bane est à Gotham. Il a capturé plusieurs proches de Batman et les retient en otages, proposant au héros ce marché impossible : leur vie contre la libération du Psycho-Pirate. Mais ni Bane ni Batman ne sont du genre à plier. Alors lequel des deux va être brisé par l’autre ?
Scénario de Tom King
Dessins de David Finch
Parution aux USA le 1er mars 2017
C’est une lapalissade de dire que « I Am Bane » (et l’arc précédent, « I Am Suicide ») sonne un retour aux affaires de l’ennemi brutal de Batman. C’est au bas mot la principale saga à l’utiliser, à le mettre en valeur, depuis au moins 2011 et sans doute même quelques années avant. Si Gail Simone avait fait des choses intéressantes avec Bane en mode paternaliste dans Secret Six. Là, Tom King et David Finch le rendent à ses racines brutales. Bien sûr que Bane est connu pour être costaud, défoncé et borné. Mais là, les auteurs lui donnent une vraie détermination et une force de frappe qui va au-delà de « dis tu te souviens quand je t’ai cassé le dos ? ». Il y a une allusion visuelle à ce fait passé, mais au bout du compte le personnage existe ici par lui-même. Pour autant il faut reconnaître que Tom King y va un peu avec de gros sabots pour établir une sorte d’équivalence entre Batman et Bane, en mettant en parallèle leur enfance. Bruce et Bane ont perdu tous les deux leur mère, ok, mais c’est sans doute aller trop loin que de laisser entendre que les deux personnages sont un peu le même enfant (au point d’insister sur une ressemblance physique) qui aurait connu une éducation différente. A un moment, on en serait presque à se demander si les deux mamans ne s’appellent pas Martha. Mais surtout ces flashbacks parallèles n’ont pas besoin d’être si nombreux. Une page suffisait pour comprendre l’idée et on aurait pu gagner de la place pour le récit principal.
« Oh, I’m Batman’s… well, let’s say friend. »
Mais… mais on comprendra en cours de route et plutôt vers la fin de l’épisode que Tom King écrit surtout une sorte de tour de magie et que ce qu’il nous montre au premier plan n’est pas ce qui détermine l’issue de l’épisode. Non, Bane et Batman ne sont pas égaux et le scénariste nous le montre par conséquent. Le dessinateur David Finch profite de cette ambiance noire et du fait que Jordie Bellaire penche pour une palette crépusculaire, grisâtre, dictée par cette ambiance de pluie nocturne. Et c’est quelque chose qui fonctionne bien avec le style texturé de Finch, qui à l’évidence donne parfois du fil à retordre à certains coloristes trop criards. Dans ce Batman #18, l’ambiance est là et la noirceur convient parfaitement à la brutalité du combat. King et Finch achèvent de remettre Bane sur la carte, tout en rendant aussi les honneurs à un Batman qui a toujours plus d’un tour dans sa bat-ceinture.
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