Avant-Première VO: Review Civil War II #7
27 novembre 2016Les pouvoirs d’Ulysses continuent d’évoluer et le projettent cette fois dans un lointain futur, tandis que, dans le présent, Miles Morales fait une apparition publique, bien décidé à ne pas devenir le meurtrier annoncé. A leur manière, Captain America et Captain Marvel sont là pour s’en assurer. Tony Stark aussi, d’ailleurs, mais dans des dispositions bien moins diplomatiques.
Civil War II #7 [Marvel Comics]
Scénario de Brian Michael Bendis
Dessins de David Marquez & Andrea Sorrentino
Parution aux USA le mercredi 23 novembre 2016
Est-pour regagner du temps (sans jeu de mots) sur les délais de la série ou bien était-ce depuis toujours au programme ? Cette fois-ci Ulysse s’offre un bond vers l’avenir, plus précisément l’ère d’Old Man Logan, avec des pages dessinées par Andrea Sorrentino (Bendis et Sorrentino ayant produit la minisérie Old Man Logan à l’occasion de Secret Wars). Ce faisant, Bendis comble quelques lacunes : étant au centre de Civil War II, Ulysses est souvent apparu comme un personnage apathique, avec de nombreux autres personnages parlant à sa place. Sa personnalité a peu été présente. Lui faire vivre en solo une vision est une manière de le remettre au centre des choses… Mais dans le même temps Bendis créé aussi des contradictions, sans s’occuper de les prendre en compte. D’abord, le Wolverine d’Old Man Logan n’est pas de l’univers Marvel mais vient d’une réalité où le présent de Marvel s’est déroulé de manière différente (ce qui explique que dans Extraordinary X-Men, Old Man Logan ne sait pas quel cours les choses vont prendre où ne semble pas avoir entendu parler au préalable de certains événements importants). Ensuite, dans Old Man Logan, Hulk a donné naissance à toute une famille consanguine, façon « la Colline a des yeux ». Hulk. Le même Hulk qui est dans l’impossibilité de le faire, si on en croit Civil War II. Donc là où Ulysses semble trouver plus de détermination, il devrait, aussi, trouver matière à doute. Mais ce n’est pas soulevé à l’intérieur de l’histoire. Sans parler du fait qu’Ulysse semble savoir d’office qui se cache derrière un pronom… alors qu’en fait les personnes concernées pourraient être plus nombreuses, au moins sur un plan théorique.
« He pushed her too far. »
L’autre partie de l’épisode, Miles Morales s’exposant pour mieux revendiquer son innocence, est menée très laborieusement. Captain Marvel parle à Maria Hill, Miles parle à Captain America, Captain America parle à Captain Marvel… Mais à un moment tout cela consomme de la place, trop, ce qui fait que lorsque les choses se réveillent, elles ont peu d’espace pour être traitées à leur juste valeur. D’où d’autres choses évitées : Par exemple, où sont passés les héros partisans des deux camps ? Comment se fait-il qu’aucun des leaders n’ait songé à amener sa clique ? Tony Stark fait le choix de porter une certaine armure de façon symbolique, mais c’est vite avalé par le reste. Il ne reste plus de temps, cela s’accélère, on évacue les choses et même la scène finale ne sonne pas tant comme un cliffhanger que comme une manière de botter en touche pour être sûr que les lecteurs liront l’épisode suivant pour savoir de quoi il s’agit. L’astuce tient un peu du dernier épisode de la saison 6 de la série TV Walking Dead. Si bien que si l’idée de départ, donner la parole à Ulysses, est perdue dans le tourbillon et que l’épisode donne l’impression d’être lu vraiment trop vite pour un comic-book à ce prix. Il est de bon ton de cracher sur les crossovers (c’est bien connu que personne ne les achète et donc ne les lit) mais c’est une facilité. Civil War II a présenté parfois des caractéristiques intéressantes (par exemple en discutant du fond, lors des quelques procès croisés en cours de route). Mais cet épisode-là a le goût d’un fill-in et il intervient alors qu’il ne reste plus qu’un épisode pour régler les choses.
[Xavier Fournier]
Comme dans le #2 d’Infamous Iron Man du même Bendis, l’épisode se termine de manière frustrante et injuste, comme si on avait coupé le comic book en deux. Ça me rappelle certains vieux Strange dans lesquels on avait dix pages d’un Spider-man ou d’un Daredevil… Merci d’avoir rappelé que Banner est mort, car on avait vite oublié sa regrettable disparition dans cette saga poussive…!
C’est l’odyssée d’Ulysse!