Même si l’on peut compter « Batman & The Signal » paru il y a quelques semaines, Damage est le premier véritable titre de la lignée New Age Of Heroes of DC, introduisant un protagoniste jusque-là inconnu dans l’univers DC Mais il suffit pourtant de quelques cases pour commencer à trouver à Damage un furieux air de famille avec une autre pointure des comics. Et si cet « âge nouveau des héros » nous proposait finalement un archétype très connu et pas si neuf ?
Scénario de Tony Daniel & Robert Venditti
Dessins de Tony Daniel
Parution aux USA le mercredi 17 janvier 2018
Au moment d’adapter l’Incroyable Hulk à la télévision, les producteurs cannibalisèrent ce qui avait été fait auparavant sur la série Le Fugitif. David Banner se retrouvait accusé d’un meurtre qu’il n’avait pas commis et obligé de prendre la route, fuyant celui qui aurait pu l’identifier. Au lancement du feuilleton Smallville, à bien y regarder, la jeunesse de Superman avait été reformulée de manière à lorgner sur le show Roswell. D’ici quelques jours nous découvrirons un autre titre de New Age of Heroes, The Terrifics, dont la structure ramène, de manière avouée, aux Fantastic Four. Tout cela nous éloigne en théorie de Damage, mais non. Dans la pratique, si DC a déjà utilisé le nom de Damage par le passé (pour un filleul d’Atom, devenu un temps membre de la Justice Society), ici c’est un masque. On reconnait pratiquement d’emblée le modèle. Ethan Avery peut se transformer en un monstre aussi bleuté qu’enragé, qui est poursuivi par l’armée. Rajoutez une directrice des affaires spéciales qui ressemble à Nick Fury androgyne et vous avez la singulière impression d’être tombé chez Marvel un jour de reboot à la Heroes Reborn. Vous donneriez le script à un dessinateur en changeant les noms propres qu’il n’y verrait que du feu… et vous illustrerait sans broncher une histoire de… Hulk. Le New Age Of Heroes n’a donc pour une bonne partie de « neuf » qu’une tentative d’injecter chez DC des choses qui viennent de la concurrence. Le plan secret de DC serait-il d’encourager la captation du public de Marvel avec des figures de style connues ?
« Daddy! It’s a monster!. »
Damage a cependant pour lui de pouvoir compter sur des auteurs reconnus et investis. S’il s’agissait de relancer Hulk alors Tony Daniel & Robert Venditti seraient sur une très bonne route. Et puis on peut reconnaître à Daniel de retrouver un moule qui lui est familier, plus de 20 ans après la création de The Tenth. Encore qu’il leur faudra rapidement trouver de la valeur ajoutée (la relation Ethan/Damage est un peu différente, les deux parties arrivant à communiquer, à s’influencer, il y a aussi une question de durée limite) mais pas assez pour singulariser les choses. S’il y a une progression, elle viendra sans doute d’un mélange avec des protagonistes plus ancrés chez DC (comme, ici, la promesse d’une confrontation imminente avec le Suicide Squad). Il n’empêche. Damage est familier, c’est vrai, mais Tony Daniel, aux dessins, est visiblement très à l’aise. Son envie est tangible et ce premier numéro, bien que se lisant rapidement, est très sympathique. A voir comment la série va évoluer. Pour ce que est de savoir en quoi la série est liée à Dark Nights: Metal, par contre, mystère…
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