Avant-Première VO: Review Death of X #4
24 novembre 2016Fin de la minisérie supposée éclaircir le sort d’une partie des mutants dans la période se situant entre Secret Wars et la reprise des titres réguliers. Ce dernier épisode voit une confrontation au sommet, impliquant Cyclops contre Black Bolt. Mais Death of X reste cependant loin de ses promesses, avec toujours un manque de raccord avec ce qui nous a été dit ou montré dans des titres comme Extraordinary X-Men.
Death of X #4 [Marvel Comics]
Scénario de Charles Soule & Jeff Lemire
Dessins d’Aaron Kuder et Javier Garron
Parution aux USA le mercredi 23 novembre 2016
Alors que les mutants sont menacés par les nuages verts des Inhumains, Cyclops a recruté Alchemy, mutant croisé à l’époque d’X-Factor, pour essayer de réécrire la nature des nuages en questions. Vous vous dites que ça y est, que la voilà la grosse erreur, le gros cafouillage dont il est fait référence depuis les débuts d’Extraordinary X-Men ou All-New X-Men ? Et ben non ! Au contraire Cyclops et ses ouailles sont (inexplicablement) les seuls à s’occuper de la situation, tandis que la faction de Storm reste complètement à côté de la plaque, en mode « ah j’espère qu’il ne va pas faire ça ! ». Même chose chez les Inhumains, pas mieux lunés, personnages béats qui pas un moment ne semblent soucieux du problème. Leur nuage risque de tuer des mutants ? Rien à faire, tout le monde est trop occupé à trouver le réveil des pouvoirs d’autres Inhumains bien trop cool pour s’arrêter à quelques vies sacrifiées. Et quand Cyclops et Alchemy font mine d’y arriver, n’attendez pas de médailles, les autres sont bien trop furieux de réaliser que le nuage a changé de couleur. Rien là-dedans ne viendra expliquer le souvenir déplorable qu’a laissé Cyclops à la plupart des mutants, l’acte « terroriste » qui avait été insinué n’est pas du tout celui que l’on croit. Quand on a vu réapparaitre Sunfire dans Extraordinary X-Men, les autres mutants semblaient reprocher beaucoup au mutant japonais… alors qu’ici on ne voit pas bien ce qu’il fait de répréhensible. Ce serait même plutôt l’un des héros, tandis que Storm et sa clique… ne font rien. Oubliez aussi l’explication des schismes. Pourquoi les All-New X-Men ne vivent-ils plus avec les X-Men de Storm ? Ben rien, pas de raison… Et au final, ce n’est pas spoiler de dire que Cyclops meurt (la chose a été actée depuis des mois) mais on se demande bien pourquoi les personnages en ressortent en lui voulant, alors que Black Bolt ou Medusa apparaissent comme un couple de fondamentalistes, seulement préoccupés par la couleur de leurs nuages.
« If anyone ever asks, Illyana, tell them that victory is red. »
Ce qui sauve un peu l’écriture sur la fin (et encore cela ne marchera sans doute pas avec tout le monde), c’est l’explication de sens qui revient au premier épisode et nous révèle des choses non dites, où comment Cyclops est devenu un symbole… bien que dans les séries régulières ce ne soit pas du tout ça, à part un groupe terroriste croisé dans les premiers épisodes d’All-New X-Men. On prend plaisir à retrouver, au passage, Alex Summers (pratiquement retombé dans l’anonymat depuis la fin des Uncanny Avengers de Rick Remender). Mais globalement, et malgré des dessinateurs qui s’en tirent assez bien, le sentiment qui prédomine c’est que cela se passe de nos jours et pas six mois en arrière (si l’on se réfère à certains indicateurs comme la maturité de certaines recrues inhumaines), que cela n’explique finalement pas grand-chose en dehors du sort de Cyclops (malgré une pirouette bien trouvée). Dans les deux scènes finales de la série on reconnait la touche de Lemire, mais dans le même temps on en ressort en ne comprenant pas ce que Storm et les autres personnages des séries régulières reprochent à Cyclops alors qu’au terme de cette mini, au contraire, ils disent en garder un bon souvenir. On a l’impression que les auteurs n’avaient pas spécialement prévu d’expliquer les choses, qu’ils s’y sont pris à postériori sans retourner voir dans leurs scripts les problématiques qu’ils avaient posé. C’est dommage, parce les deux scénaristes sont largement passés à côté du sujet. Tout au plus Cyclops en ressort un peu grandi et « nettoyé », en martyr. Emma Frost aussi, termine dans une position intéressante. Mais l’essentiel du reste des X-Men et des Inhumains sont décrits comme passifs et mollassons. Espérons qu’au moins Inhumans vs X-Men saura se servir de ce terreau. Là, Death of X laisse un goût assez plat…
[Xavier Fournier]
Oh là là, pauvre cyclope! Donc le nuage magique des Inhumains a disparu pour de bon!
De deux choses l’une, soit c’est le cas et vous spoilez, soit vous êtes à côté de la plaque en imaginant des choses qui ne sont pas dans l’épisode. Et là, clairement, on est dans le cas B.
Désolé, je n’avais pas réalisé!
Je peux totalement me gourer, mais dans le blues que je ressens en lisant actuellement certains comics notamment sur les mutants, c’est ce malaise à voir des héros défendre des valeurs de plus en plus craignos-à mon sens.
la lecture de votre article fait écho à ce malaise.
Le truc c’est que cela fait 25 ans, facile, que j’entends dire que les mutants c’est craignos. Et qu’à un moment on ne sait plus trop qui ressent un blues ou qui professe d’être blasé (tout en continuant de les lire). Je pense que c’est une erreur de s’en tenir au premier degré et de cataloguer les titres selon l’origine de leurs superpouvoirs. Un Uncanny X-Men actuel n’a pas grand-chose à voir avec un Extraordinary X-Men, parce que servis par des auteurs totalement différents. Que parmi les titres X-Men il y en aient certains qui ne soient pas très heureux, c’est un fait. Par contre ranger tout ce monde là suivant qu’ils aient de l’ADN mutant ou pas et leur donner un degré uniforme de qualité ou de signification, c’est se tenir à la surface des choses. Je ne crois pas qu’All-New X-Men soit porteur de « valeurs craignos » par exemple, ou bien je ne vois pas lesquelles… Pour éviter le malaise, il faut éviter de juger toutes les séries au même niveau, sans prendre en compte leurs particularités ou les différents auteurs. Et même au delà, pas forcément juger une série à jamais, en s’interdisant de trouver certains épisodes meilleurs (ou pires) que d’autres.