Fort du succès de la série Doctor Strange de Jason Aaron et Chris Bachalo (et rebondissant aussi sur le buzz de la sortie du film, c’est évident), Marvel lance une série-sœur, Doctor Strange And The Sorcerers Supreme. Sans doute la première fois où le bon docteur fait l’objet de deux séries simultanées, c’est à dire sans compter sa présence dans des groupes comme les Defenders. Mais dans ce second titre, il n’est pas véritablement en solo…
Scénario de Robbie Thompson
Dessins de Javier Rodriguez
Parution aux USA le mercredi 26 octobre 2016
A l’époque arthurienne, le sorcier Merlin a emprisonné un mal qu’il n’arrivait pas à détruire. Mais maintenant ce mal est devenu si puissant qu’il ne peut plus être contenu. Merlin, le sorcier suprême de son temps, est donc obligé d’aller recruter à travers l’espace-temps ses pairs… Et parmi eux son dernier choix est Stephen Strange. Si Robbie Thompson et Javier Rodriguez nous le servent en s’y prenant de manière différente, Doctor Strange And The Sorcerers Supreme est donc une sorte d’Avengers Forever de la magie, avec des personnages puisés dans le passé ou le futur, les uns s’étonnant des contradictions apparentes qu’incarnent les autres. On comprendra que Merlin, pressé et pas forcément au sommet de sa puissance, n’a recruté Strange au meilleur moment, alors que l’Empirikul lui a détruit une bonne partie de sa puissance. Ce premier épisode est avant tout un passage d’introduction, où l’on nous montre le « casting », où l’on amorce les choses, avant d’entrer vraiment dans le vif du sujet. Javier Rodriguez souffre un peu de la comparaison avec ce que fait Bachalo dans le titre principal. Mais dans le même temps, le dessinateur ne démérite pas par rapport à ce qu’on connait de lui. Il faut cependant qu’il arrive à se positionner entre les ce qui doit être « étrange » ou « grotesque » car là, pour le coup, les créatures ennemies semblent manquer de charisme.
Le but du jeu est que, dans son état, Stephen est un peu le faiblard de l’équipe, ce que lui font vite ressentir les autres. Encore que, dans le même temps, l’épisode ne nous montre pas spécialement que ces autres soient forcément très puissants. Mais surtout le prétexte à cette mission justifie plus un arc qu’une série, à plus forte raison quand les adversaires sont, à plus d’un titre, peu mémorables (bon, quand on est supposé avoir été « oubliés »). On n’a pas la sensation de voir apparaître une nouvelle menace qui reviendra par la suite empoisonner la vie de Strange. Ce n’est pas un nouveau Mordo ou Dormammu. Du coup, avec le côté « hors du temps » qu’implique l’exercice, cette série nouvelle ne semble pas avoir une grande importance pour le cours des choses. Marvel aurait sans doute été plus inspiré de concevoir une série autour des magiciens (Doctor Voodoo, Hellstorm, Scarlet Witch, Shaman…) qui entourent Strange au sein du pub vu dans l’autre titre régulier. On aurait sans doute la sensation d’un vrai spin-off compatible avec la série principale, on aurait gagné du temps en termes de justification et croisé quelques fan-favorites. Mais là, la sensation (pour ce départ tout au moins), c’est qu’on tient un concept qui, au mieux, va tenir deux arcs avant de s’étioler et d’être broyé au bénéfice d’une vague suivante de nouveautés Marvel. Est-ce que ce Doctor Strange And The Sorcerers Supreme #1 est mauvais ? Non. Loin s’en faut. Mais est-ce qu’il donne l’impression d’être nécessaire et incontournable ? Ah, c’est bien là le problème…
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