Invincible entame la dernière ligne droite avec « The End Of All Things » (la fin de toutes choses), promesse tacite et lourde de sens dans une série où tout est sacrifiable, jusqu’au rôle-titre. D’ailleurs Invincible #133, premier chapitre de ce méga-arc, commence directement par un enterrement. Le héros, dévasté, peut-il éloigner ses derniers proches alors qu’il est dévoré par la colère ? Tout peut arriver…
Scénario de Robert Kirkman
Dessins de Ryan Ottley
Parution aux USA le 15 février 2017
Thragg a une fois de plus fait une victime, touchant cette fois-ci le cercle familial de Mark. Cérémonie, hommage, pleurs… puis enfin, rapidement, colère. Invincible, avant de s’en prendre à Thragg, s’en prend à quelqu’un qu’il estime responsable de la situation. Au delà de toute logique, de toute retenue, Mark peut aller très loin dans la colère. Et si cette dernière le poussait trop loin, lui coutait un allié ? Ou bien si le spectacle de cette fureur éloignait de lui sa compagne et sa fille ? Arrivé à Invincible #133, à une douzaine d’épisodes de la fin, tout est possible. Et d’ailleurs le lecteur, logiquement sur ses gardes (on n’entre pas dans un arc titré « The End Of All Things » en imaginant que tout va bien se passer), ne sait rapidement plus trop sur quel pied danser. Et c’est une bonne chose. S’il est un reproche qu’on ne peut pas faire à cette série, c’est la monotonie, la routine. De séquence en séquence, on se dit que tout peut s’écrouler en deux pages. Est-ce que Mark serait capable de massacrer un ami ? Ou au contraire est-ce que la raison peut l’emporter ? Avec Kirkman, sur ce titre comme dans d’autres, on ne sait pas. Et qui plus est dès lors qu’on annonce la fin, l’intensité des signes, des indices, des sentiments et des actes peut s’avérer terrible, irréversible.
« There’s something else we have to do before we leave… »
Mais sans parler du devenir de tel ou tel personnage dans les épisodes qui restent, il y a aussi cette différence de fondations qui fait que, même si l’on peut être tenté de rapprocher Mark d’un jeune Clark Kent ou d’un Peter Parker, il ne leur correspond pas entièrement. Il n’est pas non plus édité par une maison d’édition soucieuse que son héros ne se salisse pas les mains pour vendre plus de jouets. Ce qui fait que Kirkman et Ottley peuvent s’amuser à utiliser une véritable douche écossaise, en alternant les moments de brutalité et de complicité. Il y a des moments terribles et des moments heureux dans cet épisode, les uns ressortent d’autant plus que les autres fournissent un contraste. Et toute la question est de savoir quelle tendance aura le dernier mot. C’est une belle mécanique que nous proposent les deux auteurs, avec à la fois des intonations martiales, guerrières, que peu de super-héros modernes peuvent se permettre (cela se limite en gros à Savage Dragon ou Jupiter’s Legacy, comme nous l’avions expliqué dans un numéro de Comic Box). En gros, Invincible doit se demander que faire de son « Negan », alors qu’Eve, dans le même temps, a une idée très précise sur ce qu’il leur faut faire avant. Et puis il y a cette scène finale, là aussi une mécanique parfaite, qui fait que tout l’épisode résonne encore d’un ton différent. C’est terrible, implacable, inexorable. Là aussi, un instant de complicité alterne avec un lien trahi, une culpabilité. Et on n’est qu’au début de la fin…
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