La Justice League of America est aux prises avec la Reine des Fables. La chose tombe doublement mal pour les héros, désormais privés de Batman mais aussi de Ray. Avec Vixen portée disparue et Killer Frost aux mains de la Reine, la JLA est dans de sales draps… jusqu’à l’arrivée d’une héroïne importée pour la première fois dans l’univers DC. De quoi encore bien énerver Alan Moore.
Scénario de Steve Orlando
Dessin de Neil Edwards
Parution aux USA le mercredi 24 janvier 2018
Lointain souvenir du run de Mark Waid et Bryan Hitch sur JLA la « Queen of Fables » refait son apparition dans l’univers DC post-Rebirth avec une version étendue de ses origines, qui lorgne ouvertement sur le Frozen de Disney. La Reine avait donc pour sœur une princesse dégageant des ondes glacées, sœur qu’elle retrouve un peu, forcément, en la personne de Killer Frost. L’idée de la Reine c’est de reconquérir le monde et régner aux côtés de cette « sœur » retrouvée. La Justice League of America est balayée… mais peut heureusement compter sur l’arrivée à la dernière minute d’un personnage… dont on peut parler puisque DC a claironné ces derniers temps cette apparition… C’est donc Promethea qui anime le cliffhanger de cet épisode. A quelques semaines de la mention de Tom Strong dans la série Terrifics, il est difficile de croire à des initiatives fortuites. Avec la porte désormais bien enfoncée en ce qui concerne les Watchmen, tout cela ressemble quand même beaucoup à un « quitte à être brouillé avec Alan Moore, autant capitaliser à fond sur les personnages ». A croire qu’on verra bientôt un team-up entre Batgirl et V For Vendetta. A bien y regarder ce Justice League of America #23 porte d’ailleurs d’autres traces de Moore, comme l’allusion aux vers planariens qui rappelleront bien des choses aux lecteurs de longue date de Swamp Thing. Mais tout cela tient presque de l’à côté, ne concerne pas le sens que l’on peut donner (ou pas) à cet épisode, miné sur d’autres aspects.
« You seek the holy splendor of imagination? »
Le problème – à ce niveau-là en tout cas – ce n’est pas tant les emprunts à Alan Moore que l’idée de courir derrière un personnage précédemment mis en image par J.H. Williams. C’est à dire que Promethea dégage généralement une mise en page, baroque et chargée. Elle a une texture très reconnaissable. Justice League of America #23 est au contraire d’une assez grande banalité dans les cadrages ou la narration. Neil Edwards étant souvent assimilé au style de Bryan Hitch, on comprendra quel est le calcul de lui confier cette histoire avec la Queen of Fables. Mais Edwards n’est pas Hitch. Et il n’est pas non plus J.H. Williams et il restitue tout cela dans une ambiance pas très prenante. Il faut dire, à sa décharge, que les couleurs d’Hi-Fi sont un peu abattues au kilomètre et étouffent toute atmosphère. Par exemple la scène où la Reine accueille ses prisonniers, avec tout l’échafaudage dessiné mais « amoindri », blanchi par une touche de Photoshop… Tout cela fait qu’on a un épisode très factuel, très premier degré, alors que la présence de personnages qui incarnent imaginaire et fiction devrait, en temps normal, permettre de faire des choses un peu plus folles.
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