Périodiquement Sheena, Queen of the Jungle, sorte de Tarzan au féminin créé au Golden Age refait surface. Celle qui fut une cocréation de Will Eisner revient donc une fois de plus chez Dynamite, avec la ferme intention de ne pas ressasser la nostalgie mais de se transposer dans l’ère moderne. La jungle ? Oui… Mais désormais survolée par des drones hi-tech de dernière génération.
Scénario de Marguerite Bennett & Christina Trujillo
Dessins de Moritat & Dimi Macheras
Parution aux USA le mercredi 13 septembre 2017
Dans la jungle, terrible jungle… le monde moderne n’est pas le bienvenu mais il s’invite quand même. Sheena, la maîtresse des lieux, fait face à des intrusions de drones de plus en plus résistants et intrusifs. Un jeune geek en est l’opérateur et s’étonne des prouesses de la jeune femme. Mais non loin de là une tribu est menacée par des mercenaires armés jusqu’aux dents, qui se moquent bien de la vie de quelques indigènes. Forcément, Sheena va devoir s’interposer. Les hommes modernes, au service d’une multinationale, exigent qu’on retrouve l’un des leurs. Pour sauver le village, Sheena va devoir collaborer.
« That’s the second of the flying turtles to trespass in my jungle. »
Sheena est non seulement une pionnière parmi les reines de la jungle des comics, elle en est aussi devenue l’archétype. Quiconque écrit donc un épisode de la blonde guerrière en est donc quitte pour passer par quelques clichés où le personnage sort quelques expressions pittoresques qui résument sa méconnaissance de la civilisation (par exemple ici les drones deviennent des « tortues volantes ». Ce qui fait que si l’on veut rester un peu fidèle à l’âme du personnage, il reste peu de marge pour introduire de la surprise et de la nouveauté. Une fois sorti de l’arsenal hi-tech utilisé ici, la trame de l’intrigue est très conventionnelle et marcherait avec n’importe quel seigneur de la jungle. En fait, ce n’est pas tant par le scénario que par le dessin que l’on peut chercher une nouvelle approche. Et là, le fait est qu’avoir deux dessinateurs crédités donne un résultat incertain. Sur certaines pages Moritat semble lorgner sur une approche un peu européenne. Mais sur d’autres, le trait devient à peine esquissé, des silhouettes semblent vides de muscles ou de détail… Et une colorisation peu subtile (Sheena est toujours de la même teinte marron/beige qu’elle soit à l’ombre ou en plein soleil) achève de nous niveler tout ça. Si cette série veut déboucher sur quelque chose, elle aurait intérêt à sortir Sheena de sa jungle ou de sa « zone de confort », pour nous donner quelque chose de plus frais.
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