Avant-Première VO: Review Superman #18
2 mars 2017Depuis le début de Rebirth, l’existence de Superman est compliquée. Non seulement il est le personnage classique, montré au premier plan après le trépas du Superman des « New 52 » mais aussi l’apparition surprenante d’un autre Clark Kent. A raison de 18 épisodes d’Action Comics mais aussi de Superman et quelques tie-ins, le mystère n’a que trop duré. « Superman Reborn » prend le taureau par les cornes… et l’autre Clark Kent devient franchement inquiétant.
Superman #18 [DC Comics]
Scénario de Peter Tomasi et Patrick Gleason
Dessins de Patrick Gleason
Parution aux USA le 1er Mars 2017
En lisant les titres Superman au sens large (c’est à dire en incluant Action Comics et peut-même des séries comme Superwoman) dernièrement, on pouvait se dire deux choses. D’une, que l’énigme du nouveau Clark Kent avait déjà trop tiré en longueur… Et que, deux, arrivé à ce stade, on n’avait pas toujours l’impression que les différents auteurs savaient forcément comment se sortir de cette intrigue et que par conséquent aucun début d’explication ne serait vraiment satisfaisant… que ce soit encore un autre Clark Kent venu d’une énième réalité, ou bien Metallo, le Parasite, le Superboy Prime qui aurait grandi ou encore un Durlan, il semblait que rien ne serait vraiment à la hauteur des mois d’attente et de ces scènes répétitives façon « je suis Clark Kent, ah non, ce n’est pas toi ». Pour démarrer vraiment Superman Reborn, l’arc qui promet de secouer un peu les choses, Tomasi et Gleason ont la bonne idée ne pas se laisser aveugler par le « pourquoi » et le « comment », préférant d’abord donner aux évènements un nouveau niveau d’importance, de dangerosité. Et cela commence avec une scène d’ouverture qui lie les choses au mystérieux Mr. Oz et donc aux coulisses de Rebirth. Ce n’est plus simplement une question de doubles ou d’imposture mais bien quelque chose lié à ce qui menace l’univers DC, même si cela rajoute plus de questions que de réponses…
« Having you will always be my greatest adventure, Jon. »
Ce numéro arrive à faire la bascule en rendant les choses très personnelles, avec un danger immédiat et intime, pour la famille de Superman, Lois et Jon. Dans le même temps, le Clark Kent surnuméraire devient plus inquiétant, à plus forte raison parce que les auteurs écrivent les scènes en se gardant de trop montrer le personnage. Dans des utilisations précédentes, en effet, le Clark Kent de trop avait tout d’un gadget, d’un diable surgissant de sa boite, donnant parfois des passages qui nous rendaient perplexes, quand ils n’étaient pas (plus ou moins volontairement) comiques. Là, ce Clark Kent devient un stalker, d’autant plus angoissant qu’il reste dans l’ombre et que sa capacité de nuire reste mal connue. Superman comprend à peine ce que lui arrive et les premiers coups sont terribles pour lui… Même si, par le jeu des autres séries, on sait bien que certains personnages apparemment sacrifiés ici ne le seront pas vraiment. La brutalité de l’attaque reste et donne à cet arc un coup d’envoi plutôt bien senti…
[Xavier Fournier]