Aussi énigmatique que l’étrange carte du monde appartenant à Wilson Taylor, il est difficile de situer cette création de Mike Carey sur l’échelle de Richter de la bande dessinée. Coup de vent ou onde sismique ? Quelque 200 pages après une superbe et prometteuse préface de Bill Willingham (« Elementals », « Fables »), on doit bien concéder que la portée du récit n’est pas encore complètement identifiée. Le style de Peter Gross (« Lucifer », « Chosen » avec Mark Millar), étonne défavorablement et certains passages (le quatrième épisode en particulier) rivalisent d’inesthétisme. Entre des couleurs trop fades et le manque de détails de bien des planches, il est difficile de ne pas regretter le peu de soin dont ont bénéficié ces 200 pages… à l’exception de couvertures sensibles et travaillées signées Yuko Shimizu (http://www.yukoart.com/) ; à l’exception aussi de la vingtaine de pages du dernier épisode, réalisée par un Gross franchement bon, car bien plus précis et méticuleux que sur ses pages précédentes.
Entre une ambiance « Club des Cinq » et des réflexions sur les bienfaits des romans dans la vie des mortels, on oscille entre une réalisation généralement fade et une volonté bien comprise d’ouvrir une épopée plus intéressante et profonde que le seul tome tenu par nos mains dépitées. Quel dommage notamment que le personnage central de cette série soit immédiatement et volontairement associé à Harry Potter… Il est souvent tentant de lâcher prise sur la narration, alors que tout dans le concept de base nous engagerait à rester dans le manège. Faute de personnages vraiment attachants – en dehors du tardif Locke –, on n’est pas réellement emporté par cette première orientation de l’histoire.
Pour l’heure, sur la base de ces cinq premiers épisodes, il semble donc trop tôt pour trancher complètement. Du reste, déjà, l’épilogue de ce volume, consacré à Rudyard Kipling, apporte une épaisseur supplémentaire, une réelle intelligence même, au récit central de Mike Carey. On comprend mieux qu’une vaste et secrète entreprise tente d’accaparer les grands auteurs de ce monde. Tout est ici question de mots et de la force qu’ils contiennent, de leur capacité à façonner le destin des individus, certes, mais aussi des peuples. Le dessin de Peter Gross y apparaît d’ailleurs plus appliqué. Reste à espérer que l’aventure décolle réellement et parvienne, chemin faisant, à se défaire du sparadrap Harry Potter, omniprésent dans ces premiers chapitres. Mais il est certains que les fans du gentil sorcier à lunettes seront sans doute moins impatients que nous de voir Tom Taylor prendre son envol… En attendant, c’est derrière les portes du pénitencier que le jeune homme démarrera le deuxième tome de cette fable. Pourquoi pas, après tout ?
[Nicolas Lambret]« The Unwritten, entre les lignes T.1 », par Mike Carey (scenario) et Peter Gross (dessin), Panini Comics, Coll. 100% Vertigo, février 2011, 200 p.
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