Alan est un américain expatrié au Japon depuis des mois. Il y a découvert une culture et des coutumes différentes ainsi que les prérogatives de l’amour en territoire nippon. Il a entretenu quelques temps une relation avec une jeune japonaise prénommée Masami. Leur relation finie par s’essouffler, puis battre de l’aile. L’homme préfère alors rompre. Bouleversée et anéantie par cette nouvelle, la jeune femme se rue dans la forêt d’Aokigahara pour commettre l’irréparable. On raconte que ces bois sont hantés par les esprits de ceux qui s’y sont donné la mort, qu’ils y restent prisonnier. A ce stade les choses étranges ne font que commencer… Devenu un esprit malveillant et violent au grand pouvoir de nuisance, l’esprit de Masaki revient hanter son bien aimé, ainsi que ceux qui ont la malchance de graviter autour de lui. Ceci pour le meilleur mais surtout pour le pire !
Le scénario est fort documenté et tend à demeurer proche de la réalité. Comme en témoigne par exemple les panneaux de mise en garde présents dans la forêt. Tout ceci participe de l’intérêt de ce récit. Le surnaturel semble tenir ici, aussi étonnant que cela puisse paraître, une fonction « rationalisante ». La dimension surnaturelle est en quelque sorte la seule en mesure d’expliquer une tendance qui défie l’entendement. Le fait que les âmes des défunts attirent celles d’individus fragiles ou désespérés vers la pire des destinations, rend la forêt ainsi que ses esprits, complices de ces disparitions. Les japonais ont une vie spirituelle intense. Les esprits ont un rôle déterminé dans la société, dans les demeures et la vie quotidienne. Ils inspirent le respect voire la crainte. Un drame se joue autour du personnage d’Alan incrédule, qui se retrouve confronté à l’horreur absolue venue de toute part, sans en être franchement responsable ni être apparemment en mesure d’y pallier.
Le dessin de Gabriel Hernandez est hyper réaliste, la forêt y est luxuriante, inquiétante à raison, et dangereuse. Elle semble susceptible de happer aussi bien le promeneur de passage que le lecteur lui-même. Le ton du récit est cru, loin d’être édulcoré et grave. Le séquençage de l’action entre les différents protagonistes crée un sentiment d’accélération progressif du rythme alors que l’intrigue avance. Le découpage s’apparente fort à la mise en scène d’un film. L’atmosphère du récit rappelle d’ailleurs le film d’horreur japonais Ring (d’Hideo Nakata) ou encore The Grudge (de Takashi Shimizu). Une adaptation cinématographique du titre est d’ailleurs en préparation pour 2014 par l’un des maîtres japonais de l’horreur Hideo Nakata (Ring 1, Ring 2 et Dark Water). Une histoire qu’il nous tarde de retrouver sur grand écran, parce qu’elle nous intrigue, crée une sorte de malaise. Mais aussi car elle parvient à nous captiver de bout en bout de par son étrange contexte. Pour patienter, plongez dans le comic book !
[Anne-Sophie Peyret]
« Aokigahara – La forêt des suicidés » par El Torres (scénario), et Gabriel Hernandez (dessin), Atlantic BD, janvier 2013, 128 p.
Il arrive enfin sur les écrans : Kraven le Chasseur ! Non, on blague !…
Avec Creature Commandos, James Gunn inaugure un nouveau chapitre dans l’histoire tumultueuse de DC au…
Après deux volets ayant conquis le box-office sans pour autant séduire la critique, Venom :…
Hasard du calendrier, Christopher Reeve fait l'objet de deux documentaires en ce mois d'octobre. Le…
Le documentaire Super/Man : L'Histoire de Christopher Reeve plonge au cœur de la vie de…
Pour bien commencer la semaine, Marvel Studios nous présentent les premières images de Thunderbolts*, prévu…