Review Fantastic Four #258 [Marvel]
Scénario: Mark Millar
Dessin: Bryan Hitch
Sortie aux USA le 25 juin 2008
La Chose doit faire face à l’arrivée de Doctor Doom dans le QG des Fantastic, suivit de près par ses assaillants. Le portrait de Doom et la formulation de ses phrases sont vraiment raccord avec le profil classique du personnage. Après, les poursuivants sont campés avec un peu de flou ou de contradiction. Par exemple ils ne connaissant pas la Chose et ironisent même sur le fait qu’il s’appelle peut-être Rock-Man ou Brick-Man… Mais l’instant d’après ils savent très bien qui est Johnny Storm. Et à l’évidence ils sont renseignés sur Doom aussi. Il y a aussi l’étonnante insistance avec laquelle certains personnages font référence à l’une des attaquants comme étant une « petite fille » alors que le dessin en fait au minimum une ado, voir une jeune femme. Pour l’instant on dirait des gens venus d’une réalité alternative ou d’un futur possible (l’identité du leader du groupe semble encourager ce genre d’hypothèse) mais pour l’instant ca n’est pas confirmé ou infirmé.
Il y a comme un parfum de traitrise dans l’air. Personnellement je penchais pour cette « Madame Deneuve », potentielle babysitter des FF, ca les gens trop gentils et tempérés, dans les comics, on sait bien qu’en général ca cache quelque chose. Peine perdue, ce n’est pas de là que vient la traitrise… Encore que Deneuve révèle un ou deux secrets importants dans cet épisode. Sont-ils liés aux autres personnages rencontrés dans ce numéro ? Pour l’instant, mystère et boule de gomme.
Mark Millar continue d’exploiter une logique où tout le monde à un plan ou une vision prospective (comme Alyssa dans l’arc précédent) sauf les FF en fin de compte. Cela rompt un peu avec le Mister Fantastic « futuriste » que Millar avait utilisé dans Civil War mais en même temps ça ne remet pas en question la position du « cerveau » de l’univers Marvel. S’il ne lance pas de plans, il sera sans doute celui qui corrigera celui des autres. Intéressant cependant que Millar tente de s’éloigner autant que possible du contexte de l’Initiative ou de l’univers Marvel « Post Civil War ». Ici par exemple Reed constate que les personnages qui les ont attaqués ne figurent pas dans sa base de donnée mais on ne dit pas qu’ils ne sont pas « déclarés » du point de vue de l’Initiative. En fait Millar fait l’impasse dessus et la seule concession à la continuité est la mention de la prison où Doom croupissait jusque-là. En armure. Bah oui, si vous faîtes prisonnier Doom, vous l’enfermez dans une prison en lui laissant son armure bien sûr. C’est un peu comme enfermer Al Capone en lui laissant une mitraillette. C’est sans doute le raccourci maladroit de l’épisode mais bon, ce n’est qu’un détail alors disons sans doute que ce bon Victor avait sans doute invoqué une armure quelques secondes avant que ses attaquants n’arrivent dans sa cellule… La scène résume cependant assez nettement comment, sous son parfum high-tech, la série actuelle tend à canaliser un peu le même genre de narration qu’au Silver Age. Il y a quelques énormités mais cela sait rester fun.
[Xavier Fournier]
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