Avant-Goût VO : Review Moon Knight Annual #1
28 novembre 2007[FRENCH] Dernière (en date) recrue de Marvel venue du monde littéraire, le scénariste Duane Swierczynski profite de Moon Knight pour raconter une histoire qui aurait aussi bien pu fonctionner sans l’intrusion de l’avatar de Konshu. C’est à la fois une bonne et une chose… Disons moins bonne. Bonne car le résultat semble prometteur pour ce qui est de l’avenir de ce « débutant ». Moins bonne, sans doute pour les accros à Moon Knight.
Moon Knight Annual #1 [Marvel]
Scénario de Duane Swierczynski
Dessin de Jefte Paolo
Sortie aux USA : le 28 novembre 2007
« Date Night » raconte la réunion d’un cercle de soutien composé de femmes maltraitées. Inutile de le cacher bien longtemps, toutes ont été directement ou indirectement liées aux enquêtes de Moon Knight bien que dans certains cas elles l’ignorent. De fait c’est surtout leurs tragédies que s’emploie à raconter le scénario de Swierczynski. Cette narration à la Pulp Fiction (ou à la Bendis, si vous tenez à parler en notion de comics) fait que l’histoire se construit par petites touches et qu’on en prend la mesure que vers la fin. L’intrigue est assez prenant même si le fan de base regrettera peut-être qu’il n’y ait pas un super-villain de service ou un vague tie-in à Secret Invasion ou Initiative. Non, désolé les gars, le scénariste a pris un angle bien plus terre à terre et il a eu raison. Avoir des héros urbains, c’est bien, mais il faut aussi de temps à autre montrer qu’ils agissent sur des menaces qui touchent au quotidien, comme les viols et la maltraitance. Le dessin de Jefte Paolo gagnerait, lui, à être un peu plus régulier. Par moment on jurerait que plusieurs dessinateurs se sont partagés les pages…
Le rassemblement de victimes se racontant diverses expériences n’est pas une chose nouvelle dans les comics. J’ai le souvenir qu’il y a quelques années de cela DC avait publié une chose vaguemengt similaire dans un épisode de Captain Atom où l’on ne voyait guère le héros qu’à travers des témoignages assez déformés. En fait, là où le scénariste a encore de la marge de manoeuvre, c’est que cet épisode pourrait tout aussi bien être un numéro de Daredevil, Black Panther, Batman. Il manque quelque chose qui « caractérise » l’histoire. Il a tellement construit son intrigue que le héros n’y apparait que comme un visiteur. Cela risque d’en laisser certains sur la touche. Si on fait abstraction de ce premier degré, le résultat est cependant efficace. En même temps l’esprit de la série (depuis sa relance récente) est respecté puisque les dernières pages mènent vers une conclusion assez noire. Sans doute pas le comic book de l’année mais il y a de l’idée.