Avant-goût VO : Review Secret Invasion: Who Do You Trust? #1
9 juin 2008[FRENCH] Marvel est passé maître dans l’art de nous refiler des spéciaux qui, d’habitude, n’ont pas grand chose à voir avec le but du jeu. Oui oui les spéciaux récents des X-Men, c’est de vous que je parle. Les histoires où un scénariste s’essaie sur les états d’âmes d’un personnage de troisième ordre, sans but réel, merci bien. Seulement, ouf, ce numéro consacré à Secret Invasion n’est pas de même la trempe. Le choix des protagonistes et des équipes créatives fait que si ce numéro n’est pas capital, il comble agréablement des manques tout en mettant le projecteur sur les coulisses de l’univers Marvel.
Secret Invasion: Who Do You Trust? #1
Scénario de Brian Reed, Mike Carey, Christos N. Gage, Zeb Wells et Jeff Parker
Dessin de Lee Weeks, Timothy Green III, Mike Perkins, Steve Kurth, Leonard Kirk
Sortie aux USA le 11 juin 2008
Disons-le tout de suite (comme ça c’est fait): Secret Invasion: Who Do You Trust? #1 ne contient pas les plans secrets des Skrulls pour conquérir le monde. Pas plus que le numéro n’est le théâtre de la première apparition d’un personnage par la suite déterminant. Non, techniquement, si vous ne voulez pas acheter ce spécial, vous n’y êtes pas obligé, à un ou deux détails près qui racontent les à-côtés de Secret Invasion. Mais la somme de ces histoires consacrées à des persos qui n’ont pas leur série régulière est assez sympa et parfois originale…
Premier du lot, le segment consacré à Captain Marvel permet de combler le vide entre la fin de sa mini-série et son apparition dans Secret Invasion #1. D’ailleurs à la lecture de ce numéro on se dit qu’il aurait sans doute gagné à sortir la même semaine que SI #1 plutôt que deux mois plus tard (un prologue, c’est quand même mieux de le lire dans l’ordre). Là deux cas possibles: si vraiment la mini vous a déçu, ce segment ne sera pas pour vous. Dans le cas contraire, vous serez plus indulgent, c’est certain. Au moins le passage à l’avantage d’expliquer comment Captain Marvel négocie le virage avant et pendant « SI »…
L’histoire concernant l’Agent Brand (la fille aux cheveux verts, spécialiste des aliens et habituée aux pages de Astonishing X-Men) est sans doute moins centrale mais… Premièrement les graphismes de Timothy Green III sont de toute beauté. Ensuite, si vous vous posiez quelques questions sur la démarche métaphysique des Skrulls et ce « Il vous aime! » qu’ils martèlent, certaines réponses sont apportées de manière subtile. Pourrait-on vivre sans avoir lu ce passage ? Assurèment mais cette partie a l’avantage de repositionner Brand dans une logique de contre-attaque. Et l’histoire est graphiquement intéressante alors pourquoi s’en priver ?
Le segment qui réunit Wonder Man a The Beast est d’un tout autre ordre et repose sur la parano rampante depuis que l’Invasion Secrète a débuté. Si les questions du genre « Est-ce que Iron Man est un skrull ? » sont légion, elles sont moins nombreuses sur des personnages latéraux. Et Wonder Man et Hank McCoy sont donc obligés de s’interroger sur l’évolution de leur amitié ces dernières années. Et s’ils ne se fréquentaient plus parce que… l’un des deux était un imposteur ? La question reste ouverte mais c’est bien de voir les implications de la saga sur des personnages autres que Spider-Man ou Ms. Marvel…
Marvel Boy, qu’on avait guère revu depuis la mini Runaways/Young Avengers et un épisode d’Illuminati a lui aussi droit à sa scène. On nous démontre alors comment il pu rester depuis le maître de sa prison sans être dérangé… On se doutait qu’il aurait un rôle dans les événements à venir… Le passage le confirme sans trop nous en dire.
Enfin, les Agents of Atlas (Namora en tête) ferment le bal avec une histoire qui sent bon les soucoupes volantes ou les têtes décapitées mais gardées vivantes, façon Mars Attacks. Dans cette ambiance de « guerre des mondes » cette équipe très influencé par la SF des années 50 s’épanouit totalement. Visiblement cette partien finale n’est pas à suivre et on ne devrait donc pas revoir les Agents dans la mini Secret Invasion principale mais ce chapitre a l’avantage de montrer que les héros de seconde zone sont loin de se tourner les pousses tandis que les deux factions de Vengeurs se font promener, quelque part du côté de la Terre Sauvage.
Globalement vous n’avez absolument pas besoin de ce numéro pour comprendre Secret Invasion. Mais il n’en reste pas moins que c’est une collection de vignettes qui permet de retrouver des persos qui, autrement, n’auraient pas la place de s’exprimer. On est bien loin des « spéciaux » mutants ou des histoires de type « unlimited » façon Colossus pleurant pendant 12 pages sur une photo de sa soeur. L’effet est ici varié, c’est un bon sampler pour ceux qui voudraient découvrir d’autres figures moins connues de l’univers Marvel. Peut-être que Marvel devrait penser à perpétuer le système (mais seulement avec des auteurs aussi motivés) avec des spéciaux sous l’égide de l’Initiative…
[Xavier Fournier]