Malcom Dragon retrouve son père. Enfin non, pas son père mais presque. Le casting de la série d’Erik Larsen doit en effet s’habituer à la présence d’un autre Dragon dans les parages. Savage Dragon s’intéresse à la notion d’étrangeté dans les rapports des personnages touchés par de gros crossovers cosmiques. Le tout avec quelques références à la COVID19, le titre continuant de se dérouler en « temps réel ».
Scénario d’Erik Larsen, Gary Carlson
Dessin d’Erik Larsen, Frank Fosco
Parution aux USA le mercredi 19 août 2020
Le piège avec les numéros anniversaires c’est que bien souvent l’épisode qui suit est passé sous silence. Or, Savage Dragon c’est bon quand c’est le numéro #250 mais c’est toujours aussi bon quand c’est le #251, tout simplement parce qu’Erik Larsen ne varie pas dans ses valeurs et son approche. Le numéro précédent se terminait sur un face-à-face entre Malcom (le héros actuel de la série) et Paul Dragon, c’est à dire pas véritablement le protagoniste d’origine du titre mais le prototype que Larsen utilisait dans les années 80. Malcom est donc confronté à ce qui s’approche le plus de son père sans l’être vraiment. Chez bon nombre d’éditeurs, la situation serait presque banalisée. Il suffirait d’expliquer que Paul vient d’une autre réalité et on passerait à autre chose. Mais là où Larsen est particulièrement intéressant, c’est que les choses ne sont jamais banalisées dans la série. On a beau arriver au #251, on s’interroge encore et toujours sur les retombées que les grands événements peuvent avoir sur la cellule familiale. Malcom n’en reste jamais à « j’ai déjà vu quelqu’un débarquer d’une Terre alternative » mais s’interroge toujours sur la meilleure manière de réagir à la situation. A défaut d’être une véritable réunion père/fils, l’épisode a quelque chose d’une discussion entre Jay Garrick et Barry Allen. Et même carrément du Garrick et du Allen de la télévision (sachant que la série diffusée sur CW Jay a le visage du père de Barry). Sauf que la réaction de Malcom et de quelques autres protagonistes de cet univers est carrément plus humaine. Que feriez-vous si soudainement le double d’un être aimé débarquait d’un autre monde ? Est-ce que vous voudriez lui fermer la porte au nez ou bien au contraire vous vous diriez qu’à défaut de l’original c’est toujours bon à prendre ? Au-delà du registre de la science-fiction, Larsen rebondit, consciemment ou pas, avec une question actuelle qui se pose dans de nombreux foyers en ces temps d’épidémie. Un être aimé se présente chez vous. Votre réaction est de lui demander de respecter la distanciation sociale où vous lui sautez au coup ? Larsen ne juge pas. Il utilise des personnages aux réactions diverses, comme dans la vie (et continue par la même occasion d’être pratiquement la seule série qui mentionne la COVID19, là où les grands éditeurs éludent encore le sujet).
Là où Larsen se fait plus insondable, c’est sur le « running gag » de la nymphomanie de Maxine, l’époque de Malcom. Cela fait maintenant de nombreuses années que ses interventions se limitent à coucher, coucher, encore coucher. Dans un premier temps ce genre de scène permettait de renouer avec la tradition libertine de la série et un pied-de-nez à l’attention du côté puritain et hypocrite des plus gros éditeurs (en gros c’est « OK pour mettre des pin-ups dévétues sur la couverture mais n’allez pas imaginer que nos personnages, même mariés, ont une vie sexuelle »). A ce stade, cependant, la répétition est manifeste. Elle tourne même à la rengaine alors qu’on se demande quand la situation va évoluer. Maxine apparaît comme atteinte d’une pathologie, des personnages secondaires s’en offusquent (y compris les propres gosses de Malcom) et il n’y a guère que le héros pour ne pas réagir (ou alors très mollement, se contentant de céder aux avances de son épouse et à faire la moue quand elle propose des partouzes trop « extravagantes »). On se demande même si Larsen ne poursuit pas sur cette piste en espérant qu’elle va finir par provoquer des réactions et faire parler de la série. Mais pour l’instant on a surtout l’impression que Maxine est un personnage qui stagne. Le « sur-place » ne fait pourtant pas partie de l’ADN de la série. Pour preuve la deuxième discussion entre Malcom et Paul dont la scénographie assume un côté punchy. La force de Savage Dragon, c’est qu’on ne sait jamais vraiment où les choses vont aller. Ce #251 en est globalement l’expression, même si clairement les « copines des héros » n’en sortent guère valorisées. A noter en « back-up » une aventure du Ethrian de Gary Carlson et Frank Fosco qui devrait plaire aux inconditionnels des atmosphères à la Kirby. Pour autant cette histoire vient s’insérer AVANT une précédente aventure d’Ethrian, parue dans Savage Dragon #145 il y a onze ans (autant dire une éternité, c’était le numéro de l’investiture de Barack Obama). Du coup il est difficile de rentrer dans l’histoire et on la lit plus comme un exercice de style qie comme un récit autonome. C’est clairement le segment principal, avec Dragon, qui fait le show. Mais personne n’en doutait…
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