Dessin de Rags Morales
Sortie aux USA le mercredi 7 mars 2012
D’un côté les choses avancent beaucoup dans ce numéro. Superman est obligé de pousser ses pouvoirs comme jamais jusqu’ici. Il n’avait pas rencontré de défi nécessitant qu’il aille plus haut ou plus vite. Avec l’escamotage de Metropolis, le voici obligé d’en faire plus et de se découvrir. Et puis ce septième Action Comics de la nouvelle ère voit arriver un élément important du mythe, à savoir le costume qui, dans cette version, est loin d’être cousu par Ma Kent. Grant Morrison dispose aussi d’autres allusions. Des jalons qui nous montrent que l’ancienne continuité n’est pas entièrement effacée, au moins dans l’esprit, puisque certains concepts perdurent. Malheureusement, pour autant que ce numéro apporte des choses importantes il donne l’impression de se lire très rapidement, Superman montant là-haut, visitant le vaisseau et se trouvant son apparence définitive avant d’être confronté au méchant de service.
La chose n’est pas réellement décompressée mais souffre d’un gros handicap : un sentiment forcené de déjà vu. Car, oui, dans cette version Brainiac est différent de ce qui nous avait été montré jusqu’ici (encore qu’il y a de la marge pour que, dans les numéros à venir, il adopte un look plus attendu) mais quand même : La scène où Superman explore le vaisseau et capte, via ses supersens, les discussions des villes miniatures et découvre qu’une d’elles parle sa langue maternelle… Le ventre de l’épisode évoque quand même beaucoup l’arc pas si ancien de Brainiac par Geoff Johns et Gary Frank. Alors je sais bien qu’on va me dire que le DCnU s’adresse à un nouveau public qui n’a pas forcément lu les Action Comics de Johns mais enfin jusqu’à preuve du contraire les lecteurs qui suivaient la série il y a trois ans n’ont pas tous disparu de la circulation et vont avoir l’impression de se faire refiler quelque chose de très similaire. Inversement, on aura du mal à me faire croire que Morrison écrit pour les newbies quand il truffe son histoire de références à des choses comme Computo. D’une manière générale je ne me lamente pas que le scénariste cherche à sauver des éléments du passé pour les réinjecter dans la continuité nouvelle (c’est d’ailleurs en un sens ce qu’il a fait sur son Batman, en ramenant des choses des fifties) mais dans l’épisode présent le mélange est un peu poussif (plus, à mon sens que sur le début du run). Peut-être parce que dans les quatre premier épisodes on avait droit à un Superman en tee-shirt « en cours de construction » et que là, au contraire, on passe un peu vite de ce fascinant héros amateur, sur lequel il y avait tant de choses à dire, à un gars en super-costard qui affronte des aliens dans l’espace. Ce mois ci, le virage est sans doute un peu raide…
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