Dessins de Ivan Reis
Parution aux USA le mercredi 26 octobre 2011
Les piranhas humanoïdes de « The Trench » continuent de dévorer tout sur leur passage. Après avoir découvert la surface et constaté que les humains se mangent, les monstres se rendent compte qu’il y a un rivage. Et donc une terre pleine d’autres humains à dévorer. Seulement voilà on avait déjà saisi le côté « dévoreur » de la meute qui, par ailleurs, n’est pas si originale que ça (je me demande s’il y a un héros aquatique qui n’ait pas déjà affronté des pseudo-hommes piranhas). Ajoutez qu’avec la nouvelle norme de pagination un épisode type fait 20 pages et qu’on passe les six premières à voir ces « grandes dents » occupées à attaquer un navire et le début de ce numéro est un brin laborieux, bien que joliment illustré par Ivan Reis. Les choses sérieuses ne commencent guère que lorsqu’on en arrive à Aquaman et Mera dans une scène plutôt « lounge » où l’homme initie sa compagne à son passé « terrestre ». Là aussi Reis s’en tire bien. On appréciera par exemple le profil de Mera, esquissé de manière à ne pas en faire une femme générique. Trop de dessinateurs ont un « patron féminin » type quand il s’agit de dessiner des héroïnes. Dans certains cas il suffit de changer la chevelure pour faire du personnage Black Canary, Oracle ou Wonder Woman. Ici, Reis fait preuve de plus d’attention tout en ne faisant pas diversion. On regrettera par contre que la colorisation ne suive pas forcément. L’intérieur du phare d’Aquaman est teinté d’une lueur rosée qui fait qu’on se croirait un peu dans le monde des bisounours. La même planche avec d’autres couleurs aurait été tellement plus efficace…
Pour ce qui est du scénario, on s’en tiendra donc au fait que les monstres font déjà vu (bien que dans l’absolu rien n’empêche l’apparition d’une valeur ajoutée dans les épisodes à venir, en tout cas espérons…) et le cliffhanger est un peu climatique (encore que je suis content d’une certaine manière puisqu’à un moment j’ai eu peur qu’Arthur se fasse encore bouffer la main). Non, ce ne sont pas les menaces qui semblent donner à cette série sa personnalité mais bien le duo Arthur Mera. La complicité entre ces deux-là, l’alchimie qui fait qu’ils sont compatibles tout en étant différent. Et le fait bien sûr que personne ne semble les prendre au sérieu. Le running gag d’Aquawoman ou encore des répliques comme « They should be bowing before you » sont croustillantes sans avoir le côté forcé d’une émission comique avec rires enregistrés. Dommage que la scène d’intro ait mangé tant de place et que du coup on ait l’impression qu’il manque une ou deux pages à la fin pour vraiment nous tenir. Mais globalement le Aquaman de Johns reste captivant… Reste cependant des choses à aménager.
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