Avant-Première VO: Review Batman #33
25 juillet 2014[FRENCH] Zero Year touche à sa fin. Est-ce que Batman va arriver à libérer Gotham City du jour du Riddler. Vu que c’est une « origin story » située dans le passé, on se doute largement de l’issue de la chose. Mais il faut convenir que c’est une conclusion en beauté, très inspirée, que les deux auteurs nous proposent cette semaine.
Batman #33 [DC Comics]
Scénario de Scott Snyder
Dessin de Greg Capullo
Parution aux USA le mercredi 23 juillet 2014
Je vous le dire franchement : Zero Year m’a gonflé, comme une histoire qui n’a que trop duré. Comme quand quelqu’un commence à vous dire quelque chose mais prend tellement de temps à le dire que vous n’arrivez pas à vous souvenir du début de sa phrase. Au moment de faire mes commandes de comics, je n’en pouvais plus, en lisant Previews, que l’on nous annonce « le début de la fin de l’avant-dernier chapitre de… ». Zero Year a trop duré. Si l’on compte en plus les numéros spéciaux comme celui qui introduisait Batman Eternal, le titre amiral de la bat-galaxie est comme parti à la dérive il y a plus d’un an. Parfois des épisodes réveillaient un peu le truc. Et c’était toujours, de toute manière, superbe à regarder, Greg Capullo ne lâchant rien. Mais c’était longuet. C’était par moments un gouffre sans fond apparent. Et en plus il y avait, en ligne de mire. L’important, dans tous les arcs narratifs, c’est la chute. Et alors si en plus la chute était vague, peu satisfaisante, façon Death of the Family, alors là…
Je n’ai pas aimé l’ensemble de Zero Year, non, mais cet épisode de conclusion est magnifique. D’abord bien que l’ellipse temporelle soit responsable de ce sentiment d’attente, il faut bien dire que Snyder a pris le temps de placer la déliquescence de Gotham City pendant plusieurs mois. C’est un des points où Christopher Nolan avait échoué dans son Dark Knight Rises. Là, en fin de boucle, on sent bien que Gotham n’est pas devenue une ruine en l’espace de quelques jours. L’ombre de Nolan plane en d’autres endroits du scénario. Ou disons que Snyder s’approprie des éléments par endroits. D’abord, un des tiroirs de sa fin me fait un peu penser à la conclusion du Batman R.I.P., quand Morrison soulignait qu’il faudrait être fou pour être Batman. Snyder y revient, en conservant ce capital d’hésitation qui caractérise son Bruce Wayne. Et puis, encore après, il y a sa vraie conclusion qui lorgne sur Nolan (non, Bruce ne prend pas sa retraite avec Catwoman), qui installe la « muraille Batman » autour du héros. Zero Year m’a gonflé, oui, mais cette fin est belle, intense et amère. Capullo y fait une fois encore le show et la « chute » est là. À mon avis, on n’est pas volé. Zero Year en fascicule m’a gonflé, oui, mais je me dis après tout que maintenant que l’ensemble existe, cela va former un jour un assez joli omnibus qu’il fera bon relire en une seule traite ». Une bonne surprise mais, définitivement, si vous n’avez pas encore lu ZY et vous apprêtez à le faire, oubliez les « floppies » et attendez une version reliée qui proposerait la totale.
[Xavier Fournier]
Bel article comme toujours.
« Attendez une version reliée qui proposerait la totale ». Bon conseil. J’en suis là pour l’ensemble des productions Marvel et DC. Je suis en train de laisser tomber les kiosques au profit des TPB tellement ça devient touffu et que tout traîne en longueur.
Je pense qu’en général l’un empêche pas l’autre. Certaines séries TV se prêtent assez bien a être vue de manière feuilletonnante, d’autres pas. Pour ce qui est des comics, le Moon Knight d’Ellis fonctionne très bien en fascicule.
Superbe critique encore un fois! J’étais exactement dans le même état durant toute cette « Zero Year » que j’ai cru au départ respectueuse de « Year One » mais qui voulait en fait rererereproposer une origine de Batman (avec toutefois le magnifique Capullo)
Avec cette avant-première vo j’ai hâte maintenant hâte de lire cet épisode final… merci Mr Fournier!