Dessins de Yanick Paquette
Parution aux USA le mercredi 10 février 2016
Greg Capullo étant passé sur d’autres projets, le dessinateur Yanick Paquette se glisse à sa place pour illustrer un épisode où le combat, à plus d’un titre, est intérieur. Scott Snyder épice le récit de « vignettes », de « visions » de ce que les choses auraient pu être, probablement des fragments de souvenirs incomplets qui commencent à hanter Bruce. Pour la mise en images de ces moments baroques, Yanick est particulièrement indiqué, retrouvant ainsi son ancien compère de Swamp Thing. Tout comme le sens du détail de l’artiste tombe également à pic au moment de représenter les menuiseries des couloirs du Manoir Wayne où les méandres d’une certaine grotte. Non pas que Capullo n’aurait pas pu donner un rendu intéressant lui aussi. Mais s’il fallait un « intérimaire », Paquette est à l’évidence l’homme de la situation.
There’s nothing for you down there anymore. Nothing. Let Jim Gordon be the hero.
Batman #49 voit le protagoniste classique de la série discuter de la nécessité (ou pas) de son retour, avec Alfred qui devient une sorte de « conscience », lui envoyant tour à tour réconfort et doutes. Le principe narratif est intéressant, encore que sur la finalité des choses je suis un peu ennuyé. Non pas sur un retour inexorable mais bien sur la route qui nous amène. Il me semble que lorsqu’il a lancé un nouveau Batman, Snyder s’est libéré de la pression de devoir représenter un personnage iconique. Le nouveau porteur du costume était plus libre, plus « faillible » et donc plus vivant. Rien qu’en matière de rythme, Snyder ne mettait plus six épisodes pour aller d’un point à un autre. Là, alors qu’il ramène Bruce dans la roue, certaines choses font à nouveau lourdes. A certains égards il y a un manque de subtilité. Pour exemple la « machine » qui fabrique des Batman, lancée il y a quelques mois comme un délire futuriste, portait pratiquement dès le début les signes d’un « et vous allez voir que vers la fin de mon run je vous la replacerais comme signe de la fin de mon incarnation de Batman. Et ça ne manque pas. De plus Snyder a un peu la main lourde avec un principe de reboot à l’intérieur du récit « whooou, mon Batman est amnésique, le voilà un homme nouveau… ». Tout est bien raconté, tout est superbe grâce à Paquette mais c’est comme si, avec le rapprochement de Wayne, Snyder retombait dans ses automatismes et dans des actions abruptes. Là, par exemple, la personne qui est essentielle au retour intervient très rapidement et sans qu’on prenne le temps d’explorer le dilemme que cela devrait représenter pour elle. Il fallait en passer par là. Il fallait en arriver là. Mais l’ébauche d’une folie évoquée au début par ces visions d’un Batman « alternatif » s’estompent pour retomber sur quelque chose d’un peu trop brut vers la fin de l’épisode.
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