Dessins de Brian Stelfreeze
Parution aux USA le mercredi 7 avril 2016
Peut-être que certains d’entre vous ont vu cette récente parodie du Saturday Night Live, qui rebondissait sur les réactions autour du fait que Beyoncé assumait ses racines noires. Dans un passage, l’un des personnages paniquait en s’exclamant « Mais Beyoncé est une femme, comment peut-elle être noire ? ». Je sais, vous ne vous attendiez pas vraiment à entendre parler de Beyoncé en arrivant sur cette chronique. Mais l’exemple en disait volontairement sur la manière de compartimenter les diversités, enfermant les uns et les autres dans une fonction « monomaniaque » ou en tout unidimensionnelle. Vous me direz que le contre-exemple existait justement dans une précédente série Black Panther, où la sœur de T’Challa endossait la tenue, mais ce que je veux dire c’est que jusqu’ici le Wakanda et son roi (ou sa reine) ont souvent été vus comme un décor de carton-pâte, à l’exception des runs célèbres de Don McGregor et de Christopher Priest. Si cette série-là marque un nouveau départ pour T’Challa, les auteurs ne perdent pas de temps pour intégrer, dès la première page, les évènements récents comme le rôle de Black Panther dans les Illuminati (avec des références à Namor ou au conseil des esprits des précédentes « panthères noires »). En fait Ta-Nehisi Coates tisse une toile qui se nourrit de tout ce qui a précédé. Il y a des éléments de McGregor, de Priest, d’Hudlin même… mais le tout organisé dans un ensemble cohérent et surtout complexe. Là où certaines fois l’idée de la diversité débouche sur une vision du monde ou d’une catégorie du monde en forme de carte postale, Black Panther (la série) se retrouve à étendre le champ de cette vision. C’est une fable sur l’exercice du pouvoir mais aussi une vision plus détaillée et réaliste de l’Afrique (avec par exemple la question des ressources minières) ou encore un questionnement sur les mœurs sentimentaux à l’intérieur du Wakanda (Ayo et Aneka, plus particulièrement). Ta-Nehisi Coates ne cède pas à la facilité et livre un travail au contraire très étayé, construit et donc directement l’une des incarnations les plus denses de Black Panther à ce jour.
« My name is my nature. I can track a body through wind and rain, for I track not the body, but the soul within »
Aux dessins, on retrouve le trop rare Brian Stelfreeze, qui donne à Black Panther une silhouette massive et imposante sans pour autant exagérer la musculature du personnage. Son T’Challa a d’emblée quelque chose de charismatique… tout en étant torturé par le poids des responsabilités, que ce soit par rapport à son pays ou à ses proches. Les couleurs de Laura Martin forment une sorte de contre-champ de la densité de Stelfreeze, sans en faire trop. Le dessin s’assure de nous donner un casting qui propose des silhouettes ou des expressions et même des cultures précédentes. On fait le tour d’au moins une dizaine de personnages appelés à impacter la série dans les épisodes à venir. Dans l’histoire, le héros se targue de sa capacité à traquer les âmes plutôt que les corps (ce qui est d’ailleurs une extension assez bien vue de la mythologie de Kirby). Si l’on parle d’âme, il faut bien reconnaître que l’équipe créative en donne tout de suite beaucoup à cette série et que l’on est pressé de lire la suite.
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