Dessins d’Olivier Coipel
Parution aux USA le mercredi 18 mai 2016
Qu’attendre d’un Civil War ? Le premier crossover de ce titre, il y a une décennie, avait mis la barre au niveau des libertés individuelles, de la défense de la vie privée face au système, en plein Amérique de G.W. Bush. Le pitch de Civil War II, tel qu’énoncé dans les interviews et dans un premier bout d’histoire diffusé lors du Free Comic Book Day, semblait s’orienter vers une confrontation autour du libre arbitre. Est-on mauvais parce au moment où l’on franchit la ligne ou bien parce qu’on risque de franchir cette ligne ? Sur fond d’Inhuman capable de lire l’avenir, les super-héros semblaient destinés… à se crêper le chignon sur ce thème. Or, Civil War II #0 réoriente la chose avec une entrée en matière centrée sur She-Hulk et un plaidoyer sur la société et l’incapacité qu’à celle-ci de juger de façon juste, préférant s’en tenir à des clivages. Difficile de savoir ce que Bendis a dans la tête (on reste dans le cadre d’un #0 après tout, donc autant cette exposition de She-Hulk n’a d’autre but que de nous faire sentir son absence – ou pas – après les évènements du FCBD) mais en tout cas, sur ce numéro, il voit juste. Pour rappel, le prologue du FCBD et sa gestion lourde de certaines situations, entre clichés et illogismes, m’avait égaré. Là, on est autrement focalisé. A travers le speech de Jenn Walters, l’histoire prend une résonnance avec des discussions d’actualité des deux côtés de l’Atlantique. La discussion politique de James Rhodes fait des allusions à peine voilées à l’actuelle période pré-électorale aux USA. Un personnage connu de l’univers Marvel devient même un « avatar » de Donald Trump. Enfin, ce zéro nous renseigne aussi sur l’origine du mystérieux Ulysses et sur ce que fabrique Carol Danvers à l’instant T, avec un confident qui refait surface et que l’on croyait pourtant mort.
« We can’t arrest someone because we don’t like what they think about »
Pour l’occasion, Bendis est accompagné de son complice d’House of M, Olivier Coipel dessinant ce numéro zéro (mais pas la suite). Mais le véritable tandem qui fonctionne dans ce fascicule, c’est Coipel/She-Hulk. Non pas que les autres scènes soient mal dessinées mais cette She-Hulk là crève la page, car l’artiste lui donne vie aussi bien au tribunal (et en un sens surtout au tribunal) que dans un contexte super-héroïque. Bon nombre de dessinateurs s’égarent avec elle, savent la représenter en « spandex » mais sont incapables d’exprimer son comportement « à la ville », ses postures de juristes. Ici, c’est bien le cas. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il la dessine, mais il se passe un truc en plus. Olivier Coipel sait la représenter sur les deux tableaux… Ce qui fait d’ailleurs penser que c’est une vraie « rencontre » et quelqu’un chez Marvel devrait songer à l’éventualité d’une relance de She-Hulk (si elle réchappe de Civil War II) dont l’artiste pourrait s’occuper sur les premiers épisodes. Comme il se trouve que le monologue de She-Hulk est ce qui sert de pilier à ce numéro, qui montre en quoi c’est une Civil War, un discours qui, d’un coup, nous laisse espérer que Civil War II aura beaucoup plus de sens sociologique que l’on pouvait le penser, j’en viens à me dire que le prologue du FCBD était peut-être une fausse bonne idée, une mauvaise publicité à une idée finalement plus forte, dont on veut voir la suite. Le vrai Civil War II #1 nous fixera définitivement là-dessus d’ici quelques semaines… En tout on revient déjà de loin…
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