Avant-Première VO : Review Dark Avengers #4
28 avril 2009[FRENCH] Après avoir mangé la poussière face à Morgan Le Fay, les Dark Avengers sont bien mal en point. Mais le Iron Patriot n’a pas dit son dernier mot. Lui et le Doctor Doom tentent le tout pour le tout en portant la bataille jusqu’au repaire de la sorcière, c’est à dire dans son siècle d’origine. Et là l’issue de la bataille se décide. Mais de quel côté ? Et si finalement il y avait pire que Morgan dans la vie de ces anti-héros ? C’est une leçon qu’ils auront tout le loisir de méditer…
Dark Avengers #4 [Marvel]
Scénario de Brian Michael Bendis
Dessin de Mike Deodato
Sortie américaine le 29 avril 2009.
Pour ce qui est de ne pas respecter la rythmique classique d’un scénario de comic-book, Brian Bendis se pose un peu là. Ouvrez un de ses épisodes et vous pouvez aussi bien tomber au bout de 10 pages sur une scène qui aurait aussi bien pu faire une bonne conclusion d’épisode alors que dans le même temps, un peu plus loin, le même Bendis fermera son épisode avec une fin ouverte qui n’a pas le goût d’une fin, comme si on avait éteint la lumière trop tôt… ou trop tard. Le bon côté des choses, quand ça marche, c’est que le scénariste sait jouer sur le sentiment de frustration de son public et entretenir une sensation de besoin. Quand ça ne marche pas, l’ambiance tourne un peu à la douche froide. Ici, c’est un peu le cas quand d’un seul coup on a l’impression de changer d’histoire au bout de dix pages et qu’Iron Patriot et Doom se mettent à parler d’autre chose. En plus – et sans trop en dire pour ne pas dévoiler les choses – il me semble que quand on remonte le passé pour détruire une ennemie qui pose problème justement parce ce qu’elle se cache dans cette autre époque et qu’en plus la problématique est de ne rien changer au passé… Ce qui passe ici est sans doute la moins bonne idée que pourrait avoir les deux alliés mais personne n’a l’air de s’en rendre compte. J’imagine que fidèle à lui-même Bendis pourra toujours se garder ce trou scénaristique pour une autre histoire d’ici un ou deux ans mais le fil du récit est un peu biscornu.
Je crois qu’en définitive le problème est que sur les épisodes 2 et 3 le combat contre Morgan a pris trop de place et qu’on ne nous a pas assez montré les interactions entre les Dark Avengers. Que pense, par exemple, le nouveau Captain Marvel d’Arès, de Sentry ou d’Osborn ? Vous n’en saurez rien. Du coup les péripéties contre Morgan ressemblent à du temps qu’on occupe en attendant.. On ne sait trop quoi, on ne sait trop pourquoi. Si on remet les choses dans le contexte, c’est la conséquence d’un arc de Mighty Avengers où en définitive Doom a fait la faute de laisser la belle pour revenir à son siècle à lui avec ses secrets. Mais comme le paradoxe temporel règne, il aurait pu y revenir quand il le voulait, à l’instant précis qu’il avait quitté. Et Morgan ne me parait pas vraiment une midinette qui va traverser l’espace-temps pour une scène de ménage. Tout ça me parait donc par endroits pas très bien fagoté. Est-ce à dire que je n’ai rien trouvé de bien dans cet épisode ? Non. Principalement parce que la seconde moitié du numéro va dans l’autre sens et tente autant que possible de combler les lacunes que je viens d’évoquer. La fin, surtout montre que l’ordre des problèmes qu’Iron Patriot pensait avoir en face de lui n’est sans doute pas le bon et que certains de ses soldats (au moins un) n’est sans doute pas un chaton mais plutôt un fauve qui risque bien de rugir un de ces quatre et ça va faire mail. Au passage Bendis revient sur… des faits étranges qu’il a semé depuis Mighty Avengers… On souhaite aux Dark Avengers bien du courage le jour où cette bombe-là va leur sauter à la figure, d’autant qu’ils commencent tout juste à en prendre la mesure. J’ai bien aimé le final mais je pense que Bendis aurait pu trouver mieux pour son arc initial qu’une fée jalouse volant la vedette aux protagonistes « en place » du titre.
[Xavier Fournier]